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L’Allemagne se dote d’une stratégie de diplomatie climatique
Le gouvernement fédéral présente sa nouvelle Stratégie de diplomatie climatique, © Dominik Butzmann/AA/photothek.de
Parallèlement à la COP 28 à Doubаï, le gouvernement fédéral a adopté la première stratégie de diplomatie climatique de l’Allemagne. Lisez ici ce qui est prévu dans celle‑ci et pourquoi elle est importante pour la diplomatie climatique allemande.
Dans le cadre de la COP 28 à Doubаï, la communauté internationale négocie actuellement des mesures concrètes contre la crise climatique, le but étant de limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré maximum afin d’éviter les répercussions les plus graves du changement climatique.
Les conférences mondiales sur le climat constituent le volet le plus visible de la politique climatique internationale. Celle‑ci dispose toutefois d’une palette d’instruments beaucoup plus large. L’Allemagne s’engage depuis de nombreuses années sur la scène internationale pour la protection du climat. La nouvelle Stratégie de diplomatie climatique du gouvernement allemand regroupe désormais les objectifs des différents ministères en matière de politique climatique, les aligne sur des priorités communes et crée un cadre clair pour une diplomatie climatique cohérente.
La politique climatique va au‑delà de la protection de l’environnement : c’est également une politique pour l’innovation, une politique pour l’Allemagne en tant que site économique et une politique pour une sécurité accrue. Et dans cette période difficile sur le plan géopolitique, la politique climatique constitue aussi une opportunité pour surmonter les vieux fossés des politiques de puissance. Les États qui coopèrent et qui veulent parvenir à des résultats dans le domaine de la politique climatique ont la possibilité de faire en sorte que tous les autres pays se joignent à leur cause et de conduire le monde sur la voie du 1,5 degré essentielle à notre survie, et donc de contribuer à renforcer le multilatéralisme dans un monde où le cadre réglementaire mondial est de plus en plus mis sous pression.
- La ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock
Le ministre fédéral de l’Économie et de la Protection du Climat, Robert Habeck, a déclaré à ce sujet :
Ce n’est qu’ensemble, en tant que communauté internationale, que nous pourrons mettre en œuvre l’Accord de Paris sur le climat. Par conséquent, l’Allemagne présente maintenant, en tant que premier pays, une stratégie pour sa propre diplomatie climatique.
Pour notre gouvernement, la protection du climat constitue une mission transversale, tant à l’échelle nationale qu’à l’échelle internationale. C’est en conciliant nos intérêts climatiques, énergétiques et commerciaux différents sur la voie d’une économie sans émissions de carbone et en nous concertant étroitement avec nos partenaires internationaux que nous serons les plus puissants. L’attaque menée par la Russie contre l’Ukraine en violation du droit international a montré qu’un approvisionnement en énergie sûr, climatiquement neutre et bon marché est non seulement primordial pour faire face à la crise du climat, mais aussi pour placer la sécurité de nos approvisionnements vers l’intérieur et l’extérieur sur une base solide et pour permettre aux régions défavorisées dans le monde de générer de la valeur ajoutée et de parvenir à un développement plus juste sur le plan social. Cela fait désormais également partie des principes de notre diplomatie climatique.
La Stratégie de diplomatie climatique est la stratégie la plus complète de ce type à travers le monde. Elle aligne clairement l’action de l’Allemagne sur l’Accord de Paris et définit six champs d’action en matière de politique climatique. En tant que mission transversale du gouvernement, la protection du climat va également être ancrée institutionnellement. L’Allemagne va ainsi élargir son réseau de représentations à l’étranger faisant du climat une priorité. Une réunion régulière de secrétaires d’État de plusieurs ministères permettra de coordonner la coopération et de réaliser des prévisions stratégiques. Car l’Allemagne est l’un des premiers contributeurs au financement de l’action climatique internationale et donc l’un des principaux partenaires dans la transformation verte à l’échelle mondiale.
La stratégie montre également au monde que l’Allemagne est précurseur dans le domaine de l’action climatique internationale et qu’elle est un partenaire fiable et solidaire. L’Allemagne cherche à coopérer avec des pays clés pour la protection du climat tels que le Brésil, l’Indonésie, le Sénégal, l’Afrique du Sud, le Viet Nam, l’Inde ou la Chine. Ainsi, l’Allemagne et le Brésil viennent d’adopter un partenariat pour une transformation durable lors des consultations intergouvernementales germano‑brésiliennes à Berlin. Avec d’autres pays, nous voulons coopérer davantage dans le domaine énergétique, notamment l’hydrogène, ou sur des questions sociales liées à la protection du climat.
La ministre fédérale de la Coopération économique et du Développement, Svenja Schulze, a déclaré à ce propos :
La protection du climat ne réussira que si nous nous en saisissons comme d’un projet commun. C’est justement parce que beaucoup de questions sont liées qu’il importe de bien se coordonner au sein du gouvernement fédéral. La réussite de la transition énergétique en Allemagne dépend aussi des conditions dans nos pays partenaires, à qui nous achetons par exemple des matières premières pour les batteries ou encore de l’hydrogène vert. Dans le même temps, nous pouvons grandement contribuer à ce que la protection du climat réussisse dans d’autres pays. À cet égard, le ministère du Développement peut tirer parti de ses partenariats mondiaux ; il renforcera également encore davantage son engagement politique.
La ministre fédérale de l’Environnement, de la Protection de la Nature, de la Sûreté nucléaire et de la Protection des Consommateurs, Steffi Lemke, a déclaré :
Nous avons besoin de partenaires forts à travers le monde afin d’être à la hauteur des défis de la crise climatique qui avance à une vitesse fulgurante. Ce faisant, nous devrions penser systématiquement la protection du climat et l’adaptation au changement climatique en rapport avec la protection de la biodiversité et la lutte contre la pollution de l’environnement. Nous n’avons plus le temps de gérer les crises les unes après les autres. C’est pourquoi nous soutenons mondialement nos partenaires dans la protection de leurs forêts, de leurs tourbières et de leurs mangroves. Avec la Stratégie de diplomatie climatique du gouvernement fédéral, nous œuvrons aux côtés de nos partenaires pour une protection globale du climat. Car la protection de la nature protège le climat et la protection du climat protège la nature.