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La transformation : le « projet de l’avenir »
En présence de la ministre fédérale de la Recherche Bettina Stark-Watzinger (à droite), Uwe Cantner (à gauche) de la Commission d’experts pour la recherche et l’innovation remet son rapport 2024 au chancelier Olaf Scholz, © Gouvernement fédéral/Kugler
La Commission d’experts pour la recherche et l’innovation a remis son rapport 2024 au chancelier Olaf Scholz, dans lequel elle invite l’Allemagne à ne pas perdre de vue son orientation à long terme vers la transformation.
Selon la Commission d’experts pour la recherche et l’innovation, le gouvernement actuel a repris du précédent un « projet tous azimuts » : la transformation de l’économie et de la société visant à rendre l’Allemagne plus respectueuse du climat, plus numérique, plus résiliente et plus durable. Pour atteindre cet objectif, les experts estiment qu’une multitude d’innovations technologiques et sociales sont nécessaires.
Mercredi, la Commission d’experts a remis son rapport annuel 2024 au chancelier fédéral Olaf Scholz. Le chancelier a souligné à cette occasion que le rapport et les évaluations contenues dans celui-ci étaient importants dans l’optique de la « transformation que nous imaginons pour l’Allemagne ».
La Commission d’experts pour la recherche et l’innovation conseille le gouvernement fédéral depuis 2008 et présente chaque année un rapport sur l’état de la recherche, de l’innovation et des capacités technologiques de l’Allemagne. Dans ce document, la Commission résume les résultats de son travail dans un langage accessible à tous et formule des recommandations d’action pour combler les déficits identifiés.
La Commission d’experts reconnaît les progrès réalisés jusqu’à présent par le gouvernement fédéral dans le cadre de sa politique axée sur la transformation. Elle craint cependant qu’en raison de contraintes géopolitiques croissantes et de l’émergence de tensions politiques internes, l’orientation vers la transformation à long terme ne cède la place à une politique de gestion de crise plutôt orientée vers le court terme.
Pour le chancelier Olaf Scholz, la transformation est également « le très grand projet pour l’avenir de notre pays ». Selon lui, la question est de savoir « comment nous pourrons être à la pointe de la recherche dans dix, vingt ou trente ans ».
L’Allemagne a déjà fait beaucoup, en ce qui concerne par exemple le développement des énergies renouvelables, la création d’un système de production d’électricité résilient, l’établissement de l’hydrogène comme vecteur d’énergie ou l’adoption d’une stratégie pour les centrales électriques visant à garantir un approvisionnement en électricité sûr et respectueux du climat, a déclaré le chancelier.
L’intelligence artificielle comme technologie clé
La Commission d’experts voit par exemple dans la technologie clé qu’est l’intelligence artificielle (IA) un développement hautement dynamique offrant un large éventail d’applications. L’IA pourrait ainsi libérer de multiples potentiels d’innovation et de croissance et conduire à un changement structurel dans l’économie et la société.
L’IA est également un sujet important aux yeux du chancelier. De nombreuses start-ups et entreprises de ce secteur connaissent un bon développement, et des entreprises américaines investissent, a-t-il fait remarquer, ajoutant qu’on trouve également dans le secteur pharmaceutique, par exemple, des entreprises qui savent déjà « ce qu’elles peuvent faire avec cette technologie ».
L’Europe a créé les bases juridiques pour l’utilisation de l’IA, il s’agit maintenant pour l’Allemagne d’utiliser ces bases, selon M. Scholz. L’Allemagne doit s’assurer que les entreprises et les chercheurs utilisent l’IA « dans une optique de résilience », a-t-il déclaré. Des conditions-cadres sont en train d’être mises en place à cet effet. Le chancelier a évoqué dans ce contexte la loi sur les données de recherche (Forschungsdatengesetz) en cours de préparation et la loi sur l’utilisation des données de santé (Gesundheitsdatennutzungsgesetz) qui entrera prochainement en vigueur.
L’Allemagne a besoin de personnel performant
Dans son rapport annuel, la Commission d’experts souligne en outre l’importance pour l’Allemagne d’être un site scientifique et d’innovation compétitif. Pour cela, elle a besoin de personnels performants pour ses universités, ses instituts de recherche et ses entreprises. Même si le système scientifique et d’innovation allemand perd actuellement du « capital humain » et que le vieillissement démographique risque d’entraîner des pénuries de personnel dans ce domaine également, la Commission d’experts considère que l’Allemagne est globalement sur une trajectoire positive.
Le pays a besoin de « femmes et d’hommes brillants qui travaillent comme chercheurs, comme managers dans de nombreux domaines importants et qui rendent les technologies modernes opérationnelles en Allemagne », a souligné le chancelier fédéral.
La loi sur l’immigration de travailleurs qualifiés permet par exemple de constituer une équipe avec des chercheurs du monde entier, « de manière rapide, pratique et non bureaucratique », a ajouté le chancelier. M. Scholz a en outre souligné que l’anglais devait devenir encore plus naturel en Allemagne « en tant que langue des sciences ».
Augmenter les dépenses pour la recherche
Le gouvernement fédéral s’est fixé pour objectif de porter la part des dépenses publiques de recherche et développement à 3,5 % du produit intérieur brut d’ici 2025. L’Allemagne est déjà le seul pays « parmi les grands pays européens » à consacrer plus de 3 % de son PIB à ces activités, et elle entend continuer à promouvoir cette approche de manière ambitieuse, selon le chancelier.
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