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L’école de demain
Élèves travaillant en groupe, © AdobeStock / Iakov Filimonov
Le système éducatif allemand mise sur de nouvelles idées telles que le « Deeper Learning », une méthode d’enseignement innovante promue par la chercheuse Anne Sliwka.
Madame la Professeure, vous êtes co-directrice du projet pilote Deeper Learning. De quoi s’agit-il ?
Deeper Learning est une approche pédagogique qui va au-delà du simple enseignement de notions et compétences de base : cette méthode vise à favoriser une compréhension approfondie, un esprit critique, des capacités à résoudre des problèmes et l’application des connaissances dans des situations concrètes. Il s’agit de permettre aux élèves de mobiliser, dans différentes situations et de manière créative et efficace, les connaissances et les compétences qu’ils ont acquises.
Comment cela se traduit-il concrètement ?
Tout d’abord, les élèves acquièrent des connaissances communes de base sur un sujet donné. C’est la phase d’instruction ou d’appropriation. Vient ensuite une phase de travail intensif en groupe au cours de laquelle ils continuent à travailler sur des tâches qu’ils ont eux-mêmes définies. Puis, dans un troisième temps, l’objectif est d’aboutir à un résultat concret grâce aux connaissances acquises. Dans le Deeper Learning, on parle aussi de performance authentique. Et celle-ci est donc également évaluée.
Cela signifie qu’avec le Deeper Learning, il n’y a plus de travail en classe ?
Sous quelle forme se présene cette performance authentique ?
Il peut s’agir de différentes choses. Dans l’un des lycées que nous encadrons, les élèves ont organisé leurs résultats sous forme de conférence sur le thème du changement climatique. Nous avons alors assisté à des interventions sur la fast fashion, l’alimentation végétalienne ou la politique climatique américaine. Il leur est aussi possible de recourir à des infographies ou à des podcasts. Certaines classes ont l’idée de réaliser des projets à vocation sociale dans des communautés locales, par exemple pour sensibiliser sur la santé.
La première phase du Deeper Learning s’apparente à un enseignement classique. N’est-ce pas, en réalité, dépassé ?
Non. La véritable créativité requiert une base de connaissances commune. Pour qu’un groupe d’apprentissage trouve des solutions pertinentes pour lutter contre le changement climatique, il faut que tous les participants sachent clairement ce que ce terme signifie. Ce n’est que sur un fondement de connaissances de base que l’apprentissage, organisé de manière autonome, est efficace. Le Deeper Learning ne remplace donc pas l’ancienne méthode d’apprentissage par la nouvelle, mais combine les deux de manière judicieuse.
Dans quelles écoles allemandes cette méthode d’enseignement est-elle déjà utilisée ?
Dans notre projet pilote Deeper Learning réalisé pour la Fondation Robert Bosch, nous nous concentrons sur un réseau de huit écoles secondaires dans le land de Bade-Wurtemberg, dans lesquelles nous assurons un suivi scientifique. En parallèle, nous avons développé pour Telekom un réseau de 16 écoles dans toute l’Allemagne. Le Deeper Learning est déjà utilisé avec succès dans de nombreuses écoles dans des pays comme le Canada et l’Australie. Nous devrions exploiter le vaste potentiels de cette méthode d’apprentissage en Allemagne également.
© deutschland.de
Traduction : deutschland.de/Révision : Ambassade d’Allemagne