Deux d’entre eux viennent des sciences humaines et sociales, quatre des sciences de la vie, trois des sciences physiques, un des sciences de l’ingénieur. Le comité central de la Communauté pour la recherche allemande (DFG) a dévoilé le 11 décembre l’identité des dix lauréats du prestigieux prix Leibniz.

Le plus important prix allemand de soutien à la recherche est doté de 2,5 millions d’euros par lauréat. Ces fonds sont accessibles sans freins bureaucratiques pendant une durée de sept ans pour financer des travaux de recherche selon une orientation librement définie.

Le Prix sera remis à Berlin le 19 mars prochain. Créé en 1986, il compte désormais 428 lauréats, dont douze ont également reçu le Prix Nobel dans leur domaine.

Les lauréats de l’année 2025 :

Volker Haucke (biochimie et biologie cellulaire, Berlin)

Quels mécanismes permettent aux cellules nerveuses de fonctionner ? Le professeur Volker Haucke, professeur de biochimie à l’Université libre (FU) de Berlin et directeur de l’institut de recherche en pharmacologie moléculaire de la Communauté Leibniz à Berlin depuis 2012, est récompensé pour ses recherches sur la compréhension moléculaire sur la signalisation lipidique et la transmission du signal aux synapses au sein du système nerveux.

Hannes Leitgeb (philosophie théorique, Munich)

Docteur en mathématiques et en philosophie, le professeur Hannes Leitgeb, professeur de logique et de philosophie du langage à l’Université Ludwig-Maximilian de Munich (LMU) poursuit la tradition consistant à résoudre les problèmes philosophiques grâce aux mathématiques. Il est récompensé pour ses travaux dans ce domaine et leur contribution aux débats philosophiques. Il a développé une théorie innovante justifiant les convictions rationnelles et leur dépendance envers l’apport de nouvelles données. Ses travaux portent également sur une meilleure compréhension des concepts indéterminés.

Bettina Valeska Lotsch (chimie des solides et des matériaux, Stuttgart)

Professeur à l’institut Max Planck de recherche sur les solides de Stuttgart, Bettina Valeska Lotsch est spécialiste des nouveaux matériaux exploitables en tant que sources d’énergie durable. Elle est récompensée pour son travail à la charnière entre la recherche fondamentale et le développement de nouveaux matériaux. Elle s’est notamment penchée sur la génération d’hydrogène et la réduction du CO₂ grâce au développement d’une nouvelle génération de photocatalyseurs, ainsi que sur le stockage de la lumière.

Wolfram Pernice (physique expérimentale, Heidelberg)

Professeur de physique à l’institut Kirchhoff de physique de l’Université de Heidelberg et à l’Université de Münster, Wolfram Pernice est l’auteur de travaux de recherche pionniers sur le traitement de données informatiques s'inspirant du fonctionnement du cerveau humain. Il est récompensé pour ses recherches sur le calcul neuromorphique photonique, qui associe le traitement physique des données à l’intelligence artificielle.

Anna Pombo (biologie du génome, Berlin)

Professeur au Centre Max Delbrück de médecine moléculaire de Berlin et à l’Université Humboldt, la biochimiste Anna Pombo est spécialiste de la cartographie du génome. Elle est récompensée pour ses recherches sur l’organisation en trois dimensions de l’ADN des chromosomes dans le noyau des cellules.

Daniel Rückert (intelligence artificielle, Munich)

Titulaire d’une chaire Alexander von Humboldt en « intelligence artificielle dans la médecine et la santé » à l’hôpital universitaire Rechts der Isar, à Munich, Daniel Rückert est récompensé pour ses travaux pionniers sur les applications de l’intelligence artificielle et sur l’apprentissage machine dans le domaine de la médecine et de la santé. Ses recherches en imagerie médicale ont ouvert la voie à l’amélioration et à l’individualisation des diagnostics médicaux et des thérapies.

Angkana Rüland (mathématiques appliquées, Bonn)

Professeur de mathématiques au sein du pôle d’excellence Hausdorff Center for Mathematics, à Bonn, Angkana Rüland est récompensée pour ses travaux en analyse mathématique, principalement sur les modèles de microstructures lors des transitions de phase dans les solides et les problèmes inverses avec les opérateurs non locaux.

Michael Seewald (théologie catholique, Münster)

Professeur de dogmatique et d’histoire des dogmes à l’Université de Münster, et porte-parole du pôle d’excellence « Religion et politique. Dynamiques de la tradition et de l’innovation », le professeur Michael Seewald est récompensé pour des études non conventionnelles et créatives en théologie dogmatique, notamment sur l’histoire et l’herméneutique des dogmes. Grâce à une approche historique et critique, il a développé une théorie de la variabilité des dogmes associée au maintien de la tradition, qui se veut un pont entre différentes positions au sein du catholicisme.

Maria-Elena Torres-Padilla (épigénétique, Munich)

Directrice du Stern Cell Center au sein du centre Helmholtz de Munich et professeur à l’Université de Munich (LMU), Maria-Elena Torres-Padilla est récompensée pour ses travaux sur la plasticité épigénétique et la reprogrammation des cellules souches dans le développement embryonnaire des mammifères.

Robert Zeiser (hémato-oncologie, Fribourg-en-Brisgau)

Titulaire d’une chaire Heisenberg à l’Université de Fribourg-en-Brisgau, directeur du département de transplantation des cellules souches et vice-directeur médical, le professeur de médecine Robert Zeiser est récompensé pour ses travaux pionniers sur le traitement du cancer du sang, en particulier sur le rejet des greffons et le « camouflage » immunologique des tumeurs.

A.L.