Les échanges franco-allemands continuent à s’intensifier autour de l’intelligence artificielle (IA). Deux mois après le Sommet pour l’Action sur l’IA à Paris, le campus de Sorbonne Université a accueilli du 7 au 11 avril une école de printemps franco-allemande sur le thème : « Comment l'IA émotionnellement intelligente peut-elle transformer la société ? ». Quarante jeunes chercheurs allemands et français et une dizaine de professeurs se sont creusés les méninges ensemble pendant une semaine. Les recommandations issues de leurs échanges devraient donner lieu à un livre blanc.

Un événement transfrontalier pour les jeunes chercheurs en IA

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L’école de printemps AI Grid Spring School était coorganisée par AI Grid, un réseau financé par le ministère fédéral allemand de l'éducation et de la recherche (BMBF), et le SCAI (Sorbonne Center for Artificial Intelligence).

L’AI Grid est un réseau d'excellence pour les jeunes chercheurs (master, doctorat) en intelligence artificielle en Allemagne. Il a pour mission de favoriser l’émergence d’une nouvelle génération de chercheurs en IA. Il facilite les échanges et la mise en réseau. Il donne accès à un mentorat de haut niveau par des experts du monde académique et du secteur privé, ainsi qu’à un programme de rencontres, dont faisait partie la Spring School. Il promeut la coopération et le dialogue scientifique dans un environnement stimulant et interculturel.

Réflexions et expérimentations autour de l’IA émotionnelle

À Paris, les jeunes chercheurs allemands ont vécu avec leurs collègues français une semaine d’immersion sur l’IA. Plusieurs thématiques clés étaient à l’ordre du jour : la reconnaissance des émotions par l’IA, l’informatique affective, la vision par ordinateur ou encore l’interaction homme-machine.

Le programme, de haut niveau, était axé sur une approche interdisciplinaire et tourné vers la pratique. Il a mis l’accent sur les dimensions éthiques et sociétales de l’IA émotionnelle, c’est-à-dire d’une IA qui serait capable de reconnaître, comprendre, exprimer, voire simuler les émotions humaines.

Les jeunes chercheurs ont travaillé sur des problématiques liées à la transparence des systèmes et à la création de relations de confiance avec les utilisateurs. Ils ne se sont pas cantonnés à la réflexion. Lors d’ateliers créatifs, ils ont aussi exploré comment mobiliser les émotions dans des applications artistiques d’IA (musique générative, art numérique).

Ensemble, ils ont visité des institutions de recherche renommées. À l’ISIR (Institut des Systèmes Intelligents et de Robotique), par exemple, ils ont approfondi leurs connaissances en robotique avancée. L’ICM (Institut du Cerveau et de la Moelle épinière) leur a offert un aperçu des ponts entre IA et neurosciences.

Quant aux chercheurs de l’IRCAM (Institut de Recherche et Coordination Acoustique/Musique), ils ont échangé avec eux sur les liens entre l’IA, la création sonore et les réactions émotionnelles à la musique. De quoi leur ouvrir des perspectives au croisement des sciences, de la technologie et de l’art.

Vers la publication d’un livre blanc franco-allemand

Le dialogue franco-allemand sur l’IA était au cœur de cette semaine d’échanges. Les participants ont d’ailleurs aussi expérimenté le format collaboratif World Café pour débattre en équipes mixtes. Issus de différentes disciplines et institutions, ils ont enrichi leurs discussions de leurs différents points de vue et abouti à des recommandations concrètes.

propositions vont dans le sens d’une recherche en IA plus éthique, inclusive et collaborative à l’échelle européenne. Elles vont maintenant être réunies dans un livre blanc en libre accès. Elles contribueront à nourrir la réflexion et à renforcer les synergies entre les écosystèmes de recherche français et allemands.

IA Grid (Rédaction finale : A.L.)