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À bord du FS METEOR, ambassadeur de la recherche allemande sur les océans

Le navire de recherche allemand FS METEOR © picture alliance / imageBROKER | Klaus-Dieter Möbus
Toute l’année, des scientifiques se relaient à son bord pour étudier les menaces qui pèsent sur l’océan et le climat. Du 9 au 12 juin, le navire allemand de recherche FS METEOR fait escale à Nice, à l’occasion de la 3e Conférence des Nations unies sur l’Océan.
C’est un site de recherche pas comme les autres : un laboratoire flottant. Depuis sa mise à l’eau, il a parcouru plus d’un million de milles sur les océans, plus de 1,852 kilomètres. Son entrave a fendu presque toutes les mers du globe, de l’Atlantique à la Baltique en passant par le Pacifique, l’océan indien, les régions arctique et antarctique, la mer Méditerranée. Ni l’eau, ni l’air, ni le fond de l’océan n’ont résisté à sa curiosité. En bientôt 40 ans, 7500 scientifiques se sont relayés à son bord. Ils ont prélevé des échantillons en 20 000 endroits, cartographié les fonds marins et procédé à des relevés géophysiques.
Ce laboratoire extraordinaire, c’est le FS METEOR, l’un des sept navires de recherche allemands. Il fait escale à Nice du 9 au 12 juin. Il sera un ambassadeur de la recherche allemande sur l’océan et le climat à la 3e Conférence des Nations unies sur l’Océan.
« L'équipage et moi sommes ravis de pouvoir participer », se réjouit Rainer Hammacher. Le capitaine du FS METEOR se confie volontiers sur les missions de son bateau et les particularités de la vie à bord.
« L’un des navires de recherche les plus importants »
« METEOR 3 est l'un des navires de recherche le plus importants » de la flotte du gouvernement allemand, explique-t-il. « Il joue un rôle central dans la recherche maritime. Il a été mis en service en 1986. Depuis, il est engagé mondialement dans des expéditions scientifiques sur les océans. METEOR est surtout connu pour son travail en Atlantique, dans le Pacifique et même l'Arctique. »
Le navire est la propriété de l’Etat allemand. Il est financé par la Fondation allemande pour la recherche (DFG) (70 %) et par le ministère fédéral de la Recherche, de la Technologie et de l’Espace (30 %). Sur le plan scientifique, il est exploité par l’Université de Hambourg. Un nouveau navire encore plus moderne, METEOR IV, est en construction. Le mise à l’eau est prévue en 2026.
Un laboratoire flottant avec des missions très variées
« Les travaux scientifiques à bord de METEOR sont très variés », poursuit Rainer Hammacher. « Le navire est équipé d'une technologie de pointe qui permet aux scientifiques d’explorer en profondeur les secrets des océans. Ses principaux domaines de recherche sont la chimie marine, la biologie marine, la géophysique et l'océanographie ».
METEOR est équipé d’équipements modernes qui lui permettent d’examiner l’océan sous toutes les coutures : multiples treuils, câbles et filins, plusieurs grues et instruments de levage, un planeur sous-marin, une plateforme d’observation, etc. Il possède 20 laboratoires sur une superficie de 400 m2. Trente scientifiques peuvent y travailler. Ils passent jusqu’à six semaines à bord, entourés par un équipage motivé et enthousiaste, dont les membres restent quatre mois sur l’eau.
« Les chercheurs collectent des données sur les courants marins, la température, la salinité et la nature des fonds marins », détaille le capitaine. « Ils étudient les effets du changement climatique sur les océans et mènent des recherches géophysiques sur les processus tectoniques sous-marins. »
La vie à bord : collaboration, souplesse, engagement

A quoi ressemble une journée type à bord du bateau ? « Elle est marquée par une intense collaboration », souligne Rainer Hammacher. C’est une petite ville sur l’eau, avec une centrale électrique, un dispositif de potabilisation de l’eau, une gestion des déchets respectueuse de l’environnement et une station d’épuration biologique. Selon le capitaine, « l'équipage veille au bon fonctionnement du navire et à sa sécurité. Il aide les chercheurs à mettre à l'eau et à récupérer les différents instruments de mesure, par exemple les outils de collecte d’échantillons des fonds marins. »
« La mise à l'eau des robots plongeurs sans équipage est particulièrement passionnante », s’enthousiasme Rainer Hammacher. « Ils pénètrent jusque dans les régions les plus profondes. Lors de la dernière expédition, nous avons utilisé pour la première fois le nouveau robot de plongée de marine qui peut plonger jusqu'à une profondeur de 5 000 mètres. »
« Les expéditions durent en général plusieurs semaines », développe le capitaine. « Les chercheurs vivent à bord. Ils travaillent 24 heures sur 24 et font l'expérience de la vie en mer. » Ce sont des conditions exigeantes, souligne-t-il. « Travailler sur un navire de recherche tel que METEOR exige un important travail d'équipe, de la flexibilité et de l'engagement, car les conditions en plein océan peuvent être imprévues ».
Une contribution essentielle à la connaissance de l’océan à l’heure de l’UNOC3
Ce travail est toutefois essentiel. « Il contribue considérablement à l'amélioration de notre compréhension des océans », souligne Rainer Hammacher. Or, l’océan joue un rôle clé dans la régulation du climat. Et il est actuellement exposé à de nombreuses menaces : réchauffement, acidification, montée du niveau de la mer, pollution aux microplastiques, surpêche.
Pour cette raison que la 3e Conférence des Nations unies sur l’Océan, co-organisée à Nice par la France et le Costa Rica, est un événement majeur. Elle visera à mobiliser les différents secteurs et acteurs pour la conservation de l’océan et pour sa gestion durable. De nombreux chefs d’Etat et de gouvernement, personnalités du monde de la recherche, de l’économie et de la société civile sont attendues.
La délégation allemande sera présidée par le ministre de l’Environnement, Carsten Schneider. L’Allemagne entend s’engager à Nice pour un agenda ambitieux pour un océan propre, sain et vivant. Elle appuie les processus internationaux en faveur de la conservation de l’océan, notamment la mise en œuvre du traité international pour la protection de la haute mer et de la biodiversité marine (BBNJ). Celui-ci représente un progrès historique visant à protéger 30 % de l’océan d’ici à 2030.
L’Allemagne se mobilise, par ailleurs, pour l’adoption d’un traité sur la pollution plastique, actuellement en cours de négociation. Elle défend aussi avec 30 autres pays « une pause de précaution » en matière d’exploitation minière en eau profonde.
A Nice, la délégation allemande présentera également les mesures nationales engagées pour la protection des océans. L’Allemagne a notamment mis en place un fonds pour la conservation marine de 400 millions d’euros, un programme de récupération des munitions des deux guerres mondiales en mer du Nord et en mer Baltique et un programme de protection naturelle du climat.
Le navire METEOR se transformera durant la conférence en plateforme de débats scientifiques et de rencontres, avec plus une trentaine d’événements. Plusieurs ministères allemands seront représentés, dont le ministère fédéral des Affaires étrangères. Le coup d’envoi sera donné lundi 9 juin.
A.L.