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Jülich se dote du plus puissant supercalculateur d’Europe

Le supercalculateur Jupiter fait entrer l’Europe dans une nouvelle ère en matière de calcul à haute performance. Il ouvre des perspectives nouvelles, notamment dans la course à l’intelligence artificielle. © picture alliance/dpa | Rolf Vennenbernd
Il porte l’espoir de positionner l’Europe dans la course à l’IA, et promet des innovations dans des domaines allant de la météo à la santé. JUPITER, le super calculateur le plus puissant d’Europe, a été inauguré il y a quelques jours à Jülich.

C’est une innovation de taille pour positionner l’Allemagne et l’Europe aux avant-postes de la révolution de l’intelligence artificielle (IA). Il y a quelques jours a été inauguré au Centre de recherche de Jülich, près de Cologne, le supercalcultateur JUPITER, l’ordinateur le plus puissant d’Europe, le quatrième du monde. Le chancelier Friedrich Merz a salué un « projet pionnier européen de portée historique » qui consolide la souveraineté technologique du continent.
L’Europe entre dans une nouvelle ère
La construction de cette Rolls Royce du calcul à haute performance n’a nécessité que deux ans. Elle a mobilisé des compétences industrielles allemandes et françaises. Le système a été conçu et réalisé par un consortium associant l’Allemand ParTec et Eviden, filiale d’Atos. Les Français Eviden et SiPearl Rhea ont fourni respectivement l'architecture BullSequana XH3000 et le microprocesseur de haute performance (ARM), l’Américain NVIDIA les accélérateurs graphiques.
L’investissement s’élève à 500 millions d’euros, financé par l’Union européenne (dans le cadre de l’initiative EuroHPC JU), pour moitié par l’État allemand et le land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie.
Avec JUPITER, l’Europe change d’échelle en matière de calcul à haute performance. Il s’agit, en dehors des États-Unis, du seul supercalculateur de la classe « exascale », capable d’effectuer plus d’un milliard de milliards d’opérations par seconde. Pour se représenter une telle puissance, il faudrait empiler dix millions d’ordinateurs portables formant une tour de 300 kilomètres de haut.
Un atout clé dans la course à l’IA
JUPITER multiplie ainsi par vingt la puissance de calcul disponible en Allemagne. Il va décupler les possibilités d’innovation technologique dans l’IA, la prévision météorologique ou la santé. Il promet d’accélérer l’entraînement des modèles d’IA et d’améliorer la précision des simulations scientifiques, qu’il s’agisse de comprendre le cerveau ou de prévoir le climat sur le long terme.
Mais le supercalculateur ne se contente pas d’appartenir à l’élite mondiale. Il est aussi l’un des plus économes en énergie de sa catégorie, combinant performance et durabilité.
« Les États-Unis et la Chine se livrent une course au coude-à-coude pour dominer l’économie mondiale de demain, portée par l’intelligence artificielle. Mais l’Allemagne et l’Europe disposent de toutes les cartes pour rattraper leur retard et se maintenir », a souligné Friedrich Merz. Elles possèdent une recherche d’excellence en IA, des universités de renom et des start-up dynamiques, telles que DeepL, Black Forest Labs ou Helsing.
« Nous voulons que l’Allemagne devienne une nation de l’intelligence artificielle », a affirmé le chancelier. « Tout porte à croire que la compétitivité de notre pays, et notre souveraineté technologique, dépendront du fait que nous y parvenions ou non. »
La souveraineté technologique, une « priorité absolue »
Selon M. Merz, « l’Allemagne, et l’Europe dans son ensemble, doivent se doter de capacités de calcul souveraines, à la hauteur de celles de leurs concurrents internationaux. Il en va non seulement de notre compétitivité, mais aussi de la sécurité de notre pays ». C’est une « priorité absolue. »
L’inauguration du supercalculateur JUPITER coïncide avec la volonté de l’Allemagne de se renforcer en tant que site technologique. Le gouvernement fédéral a adopté le 30 juillet un agenda technologique dont la mise en œuvre débutera cet automne. Un paquet de mesures pour la recherche et l’innovation est également en préparation.
A.L.