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Le brise-glace Polarstern au chevet de la biodiversité de l’Antarctique

Deux manchots empereurs (Aptenodytes forsteri) et un manchot d’Adélie sur les solitudes blanches de Snow Hill Island, en mer de Weddell, dans l‘Antarctique

Deux manchots empereurs (Aptenodytes forsteri) et un manchot d’Adélie sur les solitudes blanches de Snow Hill Island, en mer de Weddell, dans l‘Antarctique. La région est un haut lieu de la biodiversité. Mais celle-ci est menacée par le changement climatique. Une expédition pilotée par des scientifiques allemands va réaliser un état de lieux. © picture alliance / robertharding | Michael Nolan

18.12.2025 - Article

C’est l’une des dernières régions marines préservées de la planète. Mais la riche biodiversité de la mer de Weddell est aujourd’hui menacée par le changement climatique. Le navire de recherche allemand Polarstern met le cap sur l’Antarctique pour établir un état des lieux.

Jardins d’éponges et de coraux, immenses bancs de krill, phoques, baleines, manchots empereurs : la mer de Weddell est un paradis pour la biodiversité. Mais cet écosystème de l’Antarctique oriental est fragilisé par les bouleversements liés au changement climatique. Une expédition internationale pilotée par l’Université de Rostock (nord de l’Allemagne) vient d’appareiller de Walvis Bay, en Namibie, vers les solitudes glacées de l’Antarctique. Objectif : dresser sur place un état des lieux. En vue, peut-être, de permettre la création d’une aire marine protégée.

Une expédition européenne

Le brise-glace Polarstern, fleuron de la recherche océanographique allemande
Le brise-glace Polarstern, fleuron de la recherche océanographique allemande © picture alliance / abaca | ABACA

46 scientifiques de huit pays ont embarqué lundi 15 décembre à bord du Polarstern, le fleuron des navires allemands de recherche polaire, exploité par l’Institut Alfred Wegener (AWI). Ils font partie du projet de recherche européen WOBEC (Weddell Sea Observatory of Biodiversity and Ecosystem Change) sur la biodiversité de l’Antarctique, piloté par l’AWI.

Ils font route au sud de l’Afrique. Ils doivent rejoindre le mont sous-marin Maud Rise, qui culmine à environ 1 000 m sous la surface de l'océan austral. Cette zone se caractérise par des conditions de courants particulières. L’eau chaude et salée remonte vers la surface. Cela donne vie à une communauté biologique extrêmement riche et variée.

Les scientifiques mettront ensuite le cap vers une autre réservoir exceptionnel de biodiversité, un plateau continental situé au large du cap Norvegia. Ils y poursuivront des travaux de recherche antérieurs sur la formation de cet écosystème unique et sur l’évolution de la banquise antarctique. Le Polarstern assurera pour finir le ravitaillement de la station de recherche allemande Neumayer III en Antarctique.

La mer de Weddell et sa biodiversité passées au crible

La mission va durer un mois et demi, jusqu’au début du mois de février. Un intense programme de recueil et d’analyse de données biologiques, chimiques et physiques rythmera les journées à bord. Le Polarstern est équipé des instruments et méthodes de prélèvement et d’analyses les plus modernes. Les scientifiques vont inspecter l’ensemble de la colonne d’eau et tout ce qui y vit, du fond de la mer jusqu’à la glace de surface à l’aide de sondes, de filets de capture et d’échantillons de glace, d’eau et de sédiments.

Il s’agit de répondre à cette question : quelles sont conséquences le changement climatique a-t-il sur l’écosystème de l’Antarctique ? Et quels peuvent être les évolutions futures ? La fonte de la glace de surface, liée au réchauffement de l’océan, menace les riches communautés biologiques de la mer de Weddell, qui est l’une des dernières régions marines de la planète encore largement préservées.

Vers la création d’une zone marine protégée ?

Heike Link, responsable de la navigation à bord du navire de recherche polaire allemand Polarstern, à quelques semaines du démarrage de l’expédition internationale WOBEC-Expedition PS152 en mer de Weddell, dirigée par une équipe de l’Université de Rostock
Heike Link, responsable de la navigation à bord du navire de recherche polaire allemand Polarstern, à quelques semaines du démarrage de l’expédition internationale WOBEC-Expedition PS152 en mer de Weddell, dirigée par une équipe de l’Université de Rostock © picture alliance/dpa | Sina Schuldt

« Nous voulons comprendre comment cet écosystème unique évolue et quels sont les effets du recul de la banquise antarctique sur les communautés biologiques », explique Heike Link, cheffe d’expédition et écologue marine à l’Université de Rostock. « Cette expédition constitue un test majeur pour le concept commun d’observation que nous mettons en place pour les années à venir. »

Les scientifiques veulent permettre une meilleure protection de la région. Ils ont pour horizon l’espoir de création d’une aire marine protégée. « Nous posons les bases d’une détection précoce des changements et d’une élaboration de stratégies de protection efficaces - en vue de la création éventuelle d’une aire marine protégée », résume Hauke Flores, biologiste marin à l’AWI et coordinateur du projet WOBEC.

A.L.

En savoir plus :

Université de Rostock

Alfred Wegener Institut (AWI)

Suivre l'expédition du navire Polarstern en Antarctique

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