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Nina George, la plus bretonne des plumes allemandes

L’autrice allemande Nina George a reçu il y a quelques jours le Prix de l‘amitié franco-allemande décerné par le ministère des Finances et de l’Europe du land de Sarre à l’occasion du salon du livre HomBuch

L’autrice allemande Nina George a reçu il y a quelques jours le Prix de l‘amitié franco-allemande décerné par le ministère des Finances et de l’Europe du land de Sarre à l’occasion du salon du livre HomBuch. Il récompense des écrivains dont les œuvres et les activités reflètent l’entente franco-allemande., © picture alliance/dpa | Susannah V. Vergau

12.09.2023 - Article

Autrice de bestsellers traduits en 36 langues, l’Allemande Nina George a reçu dimanche le Prix de l’amitié franco-allemande du gouvernement de la Sarre. Portrait d’une amoureuse de la France, vive, engagée et pleine d’esprit.

De son bureau, elle contemple l’océan. Y a-t-il spectacle plus inspirant que le ciel et ses humeurs, la symphonie du vent, les coques bercées par le clapot ? Depuis plusieurs années, Nina George vit une partie de l’année en Bretagne, et l’autre à Berlin. Avec son mari, l’écrivain Jans Kramer, elle a élu domicile dans le village de Kerdruc, entre Concarneau et Quimperlé. La France est le décor de ses romans et la sève de ses histoires. Écrivaine à succès, autrice du bestseller « La lettre oubliée », elle vient de recevoir le Prix de l’amitié franco-allemande du gouvernement de la Sarre pour les liens qu’elle tisse entre l’Allemagne et la France à travers l’écriture.

La remise du Prix a eu lieu samedi lors du salon du livre HomBuch23, à Hombourg (Sarre). Personnalité chatoyante, Nina George a déployé le charisme, la vivacité, l’humour et l’enthousiasme dont elle est capable. Autant dire qu’elle a été généreuse. Le public est reparti conquis.

Née en 1973 à Bielefeld, c’est une autrice installée dans le paysage littéraire allemand. Romancière, journaliste, femme de lettres, elle publie romans, essais, reportages, chroniques et nouvelles depuis 1992. Le roman « Das Lavendelzimmer  », publié en 2013 (traduit en français sous le titre « La lettre oubliée, 2014) l’a rendue mondialement célèbre.

Traduite en plus de 35 langues

Traduit en 36 langues, ce récit conte l’histoire de Jean, un libraire pas comme les autres qui tient une  »pharmacie littéraire« . Il prescrit des livres à ses clients pour guérir les maux de l’âme. Mais s’il sait soigner les autres, il n’a pas trouvé l’antidote à son propre mal-être. Sa vie s’est arrêtée depuis que Manon l’a quitté, 21 ans plus tôt. Pour toute explication, elle lui a laissé une lettre qu’il n’a jamais eu le courage d’ouvrir. Son destin bascule quand il découvre le secret de Manon. C’est alors que débute un voyage vers la renaissance, en plein cœur de la Provence.

D’autres titres à succès ont suivi. Le récit  »Si proche, si loin«  ( »Das Traumbuch« , 2016) est un drame silencieux d’une grande puissance émotionnelle, qui explore jusqu’aux frontières de la vie et de la mort.  »Die Mondspielerin«  (2010, non traduit en français) est également un bestseller. Au total, 26 romans se sont succédé, parmi lesquels des thrillers scientifiques, des romans érotiques publiés sous le nom d’Anne West et des polars provençaux écrits à deux mains avec son mari sous le pseudonyme de Jean Bagnol.

Des personnages en quête d’eux-mêmes

Les livres de Nina George mettent en scène des personnages en quête d’eux-mêmes.  »Comment trouve-t-on sa place dans la vie ? Comment est-on devenu celui ou celle que l’on est ? Voilà les questions qui (la) préoccupent« , a confié l’autrice dans une interview.

Elle-même se félicite d’avoir trouvé cette  »liberté intérieure«  qui la  »met au moins sur la voie de devenir celle qu’(elle) pourrait être.«  La transformation s’est opérée au fil des ans.  »Plus jeune, je me suis souvent battue avec moi-même parce que je n’étais pas celle que je voulais être : une femme qui sait ce qu’elle veut et agit en conséquence« , dit-elle.  »Aujourd’hui, quand j’hésite à faire quelque chose que j’ai envie de faire, je me regarde en moi-même et je me demande : ‘quoi, tu as encore peur ?’« .

Une femme engagée

Femme pétillante et débordante de vie, Nina George ne se contente pas d’écrire des livres. Féministe, elle est également engagée de longue date pour la défense des auteurs et de leurs droits. Depuis 2019, elle préside ͑l’'European Writers Council' (EWC), l’organisation qui chapeaute les fédérations d’écrivains de 46 pays européens.

Actuellement, elle emploie ainsi son énergie à redonner une voix aux écrivains ukrainiens et biélorusses victimes de la guerre, pour les uns, et de la dictature, pour les autres. Avec le EWC, elle a lancé le projet #FreeAllWords, un fonds qui permet de traduire et de publier dans plusieurs langues européennes de courts textes de ces auteurs. Plusieurs dizaines de traducteurs sont déjà à pied d’œuvre pour diffuser leurs essais, reportages, poèmes et interviews.
A.L.

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