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Loriot, humoriste devant l’éternel

Il y a 100 ans naissait Vicco von Bülow, alias Loriot, l’un des plus célèbres humoristes allemands, décédé en 2011. Photo : Loriot dans le sketch Der 70. Geburtstag („Le 70e anniversaire“) sur son célèbre divan Biedermeier

Il y a 100 ans naissait Vicco von Bülow, alias Loriot, l’un des plus célèbres humoristes allemands, décédé en 2011. Photo : Loriot dans le sketch « Der 70. Geburtstag » (« Le 70e anniversaire ») sur son célèbre divan Biedermeier, © picture alliance / dpa | Radio Bremen

09.11.2023 - Article

Douze ans après sa mort, son humour indémodable et plein de finesse n’a pas pris une ride. L’humoriste, caricaturiste, comédien et réalisateur Vicco von Bülow alias Loriot fêterait ces cent ans ces jours-ci.

« Das Ei ist hart », «  Die Ente bleibt draußen », « Früher war mehr Lametta », « Bitte sagen Sie es jetzt nicht  », « Ach (was) » : la langue allemande foisonne d’expressions courantes que son humour a forgées. Né le 12 novembre 1923, l’humoriste Vicco von Bülow alias Loriot fêterait ces jours-ci son centenaire. Bien malin qui peut imaginer avec quelle verve il tournerait l’affaire en dérision ! Mais une chose est sûre : douze ans après sa mort, il reste un monument de l’humour allemand. Son don d’observation, son esprit, sa finesse et son talent d’animateur séduisent toutes les générations.

Né à Brandenburg an der Havel, Bernhard-Viktor Christoph-Karl (« Vicco ») von Bülow descendait d’une famille de la noblesse de Prusse et du Mecklembourg. En 1941, suivant la tradition familiale, il fit son service militaire, devint officier et fut envoyé sur le front de l’est. Son dossier militaire évoque déjà « un don marqué pour le mime et la comédie » et « d’excellentes qualités d’animateur ». Une facilité à critiquer aussi, « y compris ses supérieurs ». Mais tempérée par un commandement « clair » et « réfléchi », ainsi que par une attitude « ferme » au front.

Derrière la façade…

La guerre terminée, Vicco von Bülow étudie la peinture et le dessin à l’école régionale d’art de Hambourg. Son pseudonyme, « loriot » est le nom français de l’oiseau qui orne les armes de sa famille. Il fait ses débuts dans la caricature, d’abord au magazine « Stern » puis aux éditions «  Diogenes ». Ses dessins, puis par la suite ses sketchs vont profondément marquer la société allemande et sa conception de l’humour.

Ainsi, il n’a pas son pareil pour faire la satire d’une société repue, bigote et tout entière occupée à préserver une façade lisse et convenable. Le public s’y reconnaît, et applaudit.

C’est un observateur méticuleux. Il observe et utilise avec délectation chaque détail du quotidien, surtout s’il est absurde, stéréotypé ou manque d’authenticité.

Il a une prédilection pour les couacs de la communication. « Tout ce que je trouve comique naît d’une communication en miettes, d’un dialogue de sourds », disait-il.

Il tend à la société un miroir. Avec un sens très sûr pour repérer les situations gênantes, un sens du timing et de la musicalité.

Douze ans après sa mort, toutes les générations continuent de se retrouver dans son humour indémodable. Beaucoup des clichés qu’il a pointés n’ont pas pris une ride.

Pour preuve, à l’heure du centenaire de sa naissance, il est à l’affiche de nombreux médias en Allemagne.

A.L.

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