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Bonn se prépare à célébrer les 200 ans de la 9e Symphonie de Beethoven

Extrait de la partition autographe de la 9e Symphonie de Ludwig van Beethoven

Extrait de la partition autographe de la 9e Symphonie de Ludwig van Beethoven, © picture-alliance / akg-images | akg-images

21.11.2023 - Article

L’œuvre la plus connue du compositeur allemand, dont le final a donné naissance à l’hymne européen, a été jouée pour la première fois à Vienne le 7 mai 1824. La Maison natale de Beethoven, à Bonn, prépare un programme pour célébrer son 200e anniversaire.

Œuvre titanesque associée à l’idée de liberté et de fraternité entre les peuples, la Neuvième Symphonie de Ludwig van Beethoven (1770-1827) fêtera le 7 mai 2024 son 200e anniversaire. La Maison natale du compositeur allemand, à Bonn, prévoit pour l’occasion un programme spécial.

Il s’articulera autour de deux concerts anniversaires, les 7 et 8 mai 2024. Les notes humanistes, fraternelles et européennes de la symphonie retentiront ainsi presque naturellement à la veille du 79e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe et de la Journée de l’Europe, le 9 mai.

La création reconstituée

Pour la première fois depuis sa création, l’œuvre sera jouée avec la formation orchestrale, la disposition et le programme prévus par Beethoven. L’Orchestre de l’Académie de Vienne sera dirigé par Martin Haselböck. Le chœur de la radio WDR (Westdeutscher Rundfunk) rejoindra l’orchestre pour lefinal.

Les concerts se dérouleront dans la salle de concert historique de Wuppertal (Historische Stadthalle Wuppertal), dans la Ruhr. Il s’agit de la salle de concert la plus à même de rendre le son originel de l’œuvre. Le théâtre Kärtnertor, à Vienne (Autriche), où elle fut créée sous la baguette de Beethoven, n’existe plus aujourd’hui.

Ces concerts événements seront précédés d’un congrès scientifique, du 4 au 6 mai. Il fera le point sur les avancées de la recherche concernant la Neuvième Symphonie.

De Schiller à Beethoven

Le compositeur allemand Ludwig van Beethoven (1770-1827). Tableau de Joseph Karl Stieler, 1819. Bonn, Beethoven-Haus
Le compositeur allemand Ludwig van Beethoven (1770-1827). Tableau de Joseph Karl Stieler, 1819. Bonn, Beethoven-Haus© picture-alliance / akg-images / Beethoven-Haus Bonn

Cette œuvre hors norme se distingue à de nombreux égards dans l’histoire de la musique classique. Dernière symphonie de Ludwig van Beethoven, elle innove à beaucoup de points de vue, et notamment par les solistes et les chœurs inclus dans le final. Une première pour une œuvre symphonique.

Beethoven a mûri la composition de cette œuvre majeure pendant trente ans. Féru de lettres, il découvre dès sa parution, en 1785, l’« Ode à la joie » de Friedrich Schiller (1759-1805). Le jeune musicien est animé par les idéaux humanistes des Lumières et par la vision selon laquelle tous les hommes sont frères. Il est fasciné par ce poème. Il décide qu’il le mettra un jour en musique.

Les premières ébauches de la Neuvième Symphonie remontent à 1817-1818. La décision d’intégrer des chœurs sur l’« Ode à la joie » arrive vers la fin de 1823. Beethoven achève la partition en février 1824.

Le résultat est une œuvre immense, magistrale. Elle dépasse le cadre de la symphonie classique et prend la forme d’un monument à la gloire de l’humanité.

La première, le 7 mai 1824 au théâtre Kärtnertor de Vienne, est accueillie sous un tonnerre d’applaudissements. Mais Beethoven, à la baguette de l’orchestre, tourne le dos au public. Déjà presque sourd, il n’entend pas. L’anecdote raconte que la soprano Caroline Unger se serait alors levée pour retourner le maestro vers le public et lui permettre de savourer son triomphe.

Une œuvre à l’influence hors normes

Le destin de la Neuvième Symphonie ne faisait que commencer. On ne compte plus les artistes qu’elle a inspirés, de Maurice Béjart, qui la chorégraphia en 1964, à Stanley Kubrick dans Orange mécanique en passant par le Muppet Show.

En 1972, le Conseil de l’Europe décida de faire de son quatrième mouvement l’hymne européen, au motif qu’il incarnait les valeurs universellement partagées et l’unité dans la diversité. Le chef d’orchestre autrichien Herbert von Karajan fut chargé de composer une version instrumentale de l’« Ode à la joie ». En 1985, les chefs d’État et de gouvernement européens décidèrent à leur tour d’en faire l’hymne de la Communauté européenne, puis de l’Union européenne. Depuis 2001, la partition originale de la Neuvième Symphonie est inscrite sur la liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO.
A.L.

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