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Exposition : Martin Luther de A à Z

Le musée Augusteum de Wittenberg (Saxe-Anhalt) présente les nombreuses facettes du réformateur Martin Luther (1483-1546) dans une exposition du 1er décembre 2023 au 6 janvier 2025

Le musée Augusteum de Wittenberg (Saxe-Anhalt) présente les nombreuses facettes du réformateur Martin Luther (1483-1546) dans une exposition du 1er décembre 2023 au 6 janvier 2025, © LutherMuseen, Uwe Schulze

05.12.2023 - Article

De « A » pour « ascèse » à « Z » pour « chez soi (Zuhause) », une nouvelle exposition révèle les facettes multiples, et parfois contradictoires du réformateur allemand Martin Luther (1483-1546). Elle est présentée à Wittenberg, berceau de la Réforme.

Berceau de la Réforme protestante, la ville de Wittenberg (Saxe-Anhalt) profite de la rénovation énergétique de la Maison de Luther pour présenter une exposition aussi instructive que divertissante consacrée au Réformateur allemand (1482-1546). Elle est présentée à l’Augusteum, annexe de la Maison de Luther, du 1er décembre 2023 au 6 janvier 2025. Sa pièce la plus originale est un canard couineur.

Le volatile s’est échappé de la salle de bain de Reiner Haseloff, ministre-président de la Saxe-Anhalt. Il incarne le souvenir le plus kitch ramené d’une visite à Wittenberg. Il s’insère aussi dans la structure de l’exposition, qui est scandée par les lettres de l’alphabet. Grâce au providentiel « Quietscheente » (canard couineur), le parcours passe avec élégance le cap de la lettre « Q ».

Un homme aux multiples facettes

Les autres lettres réservent moins de surprises. Quoique… L’exposition vulgarise les dernières découvertes de la recherche et les acquis scientifiques du centenaire de la Réforme en 2017. Elle révèle un Martin Luther plus complexe, voire contradictoire qu’on ne l’imagine.

La lettre « A » est celle de l’« ascèse » dont ont été empreintes les jeunes années du moine augustin, profondément enraciné dans la foi. Le « B », plus dépaysant, évoque la « bière ». Il nous apprend que Luther la brassait lui-même. Avec le « C », on pénètre par la grande porte dans l’histoire de l’art qui a permis la diffusion de la Réforme. Il se réfère au peintre et grand ami de Luther, Lucas Cranach. Le « G » (pour « Gesang », chant) y adjoint l’aspect musical. Il rappelle que le Réformateur a écrit de nombreux cantiques.

De l’ascète au rebelle

Le réformateur Luther a inspiré le monde. Mais par quoi a–t-il été inspiré lui-même ? Qu’est-ce qui l’a amené à affronter les autorités ecclésiastiques et temporelles et à risquer sa vie pour sa foi ?
Le réformateur Luther a inspiré le monde. Mais par quoi a–t-il été inspiré lui-même ? Qu’est-ce qui l’a amené à affronter les autorités ecclésiastiques et temporelles et à risquer sa vie pour sa foi ? Telles sont quelques-unes des questions qu’aborde l’exposition « Luther à la lettre. Les facettes d’un réformateur », à Wittenberg© LutherMuseen, Uwe Schulze

L’énumération se poursuit jusqu’à la lettre « Z » de « Zuhause » (« chez soi »). Cette dernière évoque Luther père de famille auprès de sa femme Katharina. Certaines lettres sont plus interpelantes que d’autres. Le « R » évoque Luther le « rebelle », l’homme qui osa affronter les autorités ecclésiastiques et temporelles. Celui qui afficha ses thèses sur la porte de l’église du château de Wittenberg le 31 octobre 1517, puis refusa de se rétracter devant l’empereur Charles Quint à la Diète de Worms. Quant au « J » (« juif »), il lève le voile sur le tour antisémite de certains écrits du Réformateur.

Au fil des lettres, on découvre qui était Luther, ce qui l’a mû dans son combat et comment ses convictions sont devenues des messages qui se sont répandues en Europe comme une traînée de poudre. Le parcours est jalonné de 50 précieuses pièces d’exposition : de célèbres portraits du Réformateur par Lucas Cranach, la lettre de Luther à Charles Quint (classée au Patrimoine mondial de l’UNESCO), des objets personnels, des découvertes effectuées lors de fouilles archéologiques. On y trouve également des témoignages de l’influence de Luther jusqu’à nos jours, à l’instar d’une peinture sur soie offerte en 2017 par l’artiste coréen Cho Yong-Jin.

A.L.

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