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Les chefs-d’œuvre romantiques de Caspar David Friedrich réunis à Hambourg

Caspar David Friedrich, „Der Mönch am Meer“ (« Le moine au bord de la mer » (1808-1810)), huile sur toile, 110 x 171,5 cm, Musées nationaux de Berlin, Alte Nationalgalerie

Caspar David Friedrich, « Der Mönch am Meer » (« Le moine au bord de la mer » (1808-1810)), huile sur toile, 110 x 171,5 cm, Musées nationaux de Berlin, Alte Nationalgalerie, © bpk / Nationalgalerie, SMB/ Andreas Kilger

14.12.2023 - Article

Icône du romantisme allemand et maître de la peinture de paysage, Caspar David Friedrich (1774-1840) se verra consacrer trois grandes expositions en 2024, à l’occasion de son 250e anniversaire. La Hamburger Kunsthalle ouvre le bal ce vendredi.

« Caspar David Friedrich. De l’art pour une nouvelle ère » : c’est le titre de l’exposition événement qui s’ouvre ce vendredi à Hambourg. Elle inaugure le festival du 250e anniversaire de la naissance du peintre romantique Caspar David Friedrich (1774-1840) en Allemagne. La Hamburger Kunsthalle y réunit tous les chefs-d’œuvre du maître. Soixante toiles et une centaine de dessins sont à contempler.

Rare réunion de chefs-d’œuvre

Il n’y avait plus eu de rétrospective aussi vaste consacrée à Caspar David Friedrich depuis de nombreuses années, souligne la Hamburger Kunsthalle. On y découvre des chefs-d’œuvre rares, car issus de collections privées : les « Falaises de craie sur l'île de Rügen  » (vers 1818/22), le « Moine au bord de la mer » (1808-1810) et « Deux hommes contemplant la Lune » (1819/20). Ils dialoguent avec d’autres toiles célèbres (« Le randonneur sur la mer de brouillard » (vers 1817), la « Mer de glace » (1823/24)), qui sont la propriété du musée.

Le genre du paysage révolutionné

Caspar David Friedrich, „Zwei Männer in Betrachtung des Mondes“ (« Deux hommes contemplant la Lune » (1819/20)), huile sur toile, 33 x 44 cm, Albertinum, Galerie Neue Meister
Caspar David Friedrich, « Zwei Männer in Betrachtung des Mondes » (« Deux hommes contemplant la Lune » (1819/20)), huile sur toile, 33 x 44 cm, Albertinum, Galerie Neue Meister© Albertinum / GNM, Collections nationales de Dresde, Photo : Elke Estel

Le thème des relations entre l’homme et la nature est le fil conducteur du parcours. «  Friedrich a inventé une manière nouvelle de regarder la nature et les rapports entre l’homme et la nature », explique Markus Bertsch, commissaire.

Créateur des « paysages états d’âme », le peintre allemand a révolutionné le genre. Il a multiplié les séjours en pleine nature et les études au crayon. Il s’est interrogé sur les enjeux d’une reproduction de la nature en peinture, et sur la transmission au spectateur. Cette approche fine et sensible de l’environnement est allée de pair avec une réflexion sur la subjectivité du point de vue.

L’exposition illustre ainsi la manière dont Friedrich a donné l’impulsion pour faire du paysage un « art pour une nouvelle ère ». Elle s’enrichit d’une vingtaine de toiles de contemporains et amis. Carl Gustav Carus, Johan Christian Dahl, August Heinrich ou Georg Friedrich Kersting se sont inspirés du maître. Avant d’emprunter parfois d’autres chemins.

Influence

Le paradoxe veut toutefois que Caspar David Friedrich ait été méconnu de son vivant. Il a attendu le début du 20e siècle pour être découvert, puis adulé. De nos jours, il exerce une véritable fascination sur les artistes. Elle fait l’objet d’un second chapitre de l’exposition. Il est consacré à la réception de l’œuvre dans l’art contemporain.

Y sont présentées les vidéos, photos et installations d’une vingtaine d’artistes allemands et étrangers tels que Elina Brotherus, Julian Charrière, David Claerbout, Olafur Eliasson, Alex Grein, etc. Leur travail prend appui sur le romantisme, sa conception de la nature et la peinture de Friedrich.

« Caspar David Friedrich a réussi à traduire son lien avec la nature dans un langage pictural personnel d’une grande esthétique », résume Claudia Roth, ministre fédérale adjointe à la Culture. « Ses œuvres montrent aussi l’interdépendance directe qui existe entre l’homme et son environnement. Les défis actuels liés au changement climatique en font un plaidoyer pictural pour la protection de la nature dans toute sa beauté et toute la vulnérabilité ».

L’exposition est à visiter jusqu’au 1er avril 2024. Deux autres rétrospectives majeures prendront le relais dans le courant de l’année 2024 à l’Alte Nationalgalerie de Berlin (« Unendliche Landschaften » (litt. : paysages infinis)) et à Dresde (« Wo alles begann  » (Litt. : là où tout a commencé)). Un portail en ligne permet d’ores et déjà de se familiariser avec Caspar David Friedrich et de découvrir son œuvre.

A.L.

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