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Le plaisir et la perte à l’affiche du Festival de la Ruhr
Skatepark, Mette Ingvartsen. Triennale de la Ruhr 2023, © Katja Illner, Ruhrtriennale 2023
Théâtre, danse, musique, littérature, cirque, arts plastiques : du 1er mai au 8 juin, le Festival de la Ruhr propose à nouveau de goûter à toute la richesse des arts contemporains venus du monde entier. Le plaisir et la perte sont les thèmes forts du programme.
Une extraordinaire troupe du nouveau cirque australien, les meilleures productions théâtrales des scènes allemandes, des lectures de l’autrice allemande Terézia Mora et du Prix Nobel de littérature Abdulrazak Gurnah : la 77e édition du Festival de la Ruhr s’annonce riche en découvertes. Le célèbre festival international d’art de la métropole de la Ruhr se tiendra du 1er mai au 8 juin. Il proposera 220 spectacles et manifestations à Recklinghausen et dans ses alentours (Rhénanie-du-Nord-Westphalie).
Le programme de l’année 2024 tourne autour du « plaisir et de la perte », a indiqué l’intendant du festival, Olaf Kröck. Il « met au centre des productions dans lesquelles l’art se montre tourné vers l’humain d’une manière radicalement empathique ».
M. Kröck a développé cette approche en expliquant que le Festival avait toujours été un festival d’art guidé par une réflexion politique. Mais la politique et l’art, a-t-il ajouté, sont deux choses différentes. La première impose un positionnement clair, le second cherche plutôt le flou, l’inexprimé, le sentiment, la beauté ou la douleur. Selon M. Kröck, « l’art qui se conçoit d’une manière politique met en avant des contenus sans tomber dans l’alternative ‘pour ou contre’. Il peut, et doit rester exempt de mépris et de haine. »
620 artistes, 90 productions, 220 spectacles
620 artistes du monde entier sont cette année à l’affiche dans 90 productions différentes. Quatre spectacles sont des créations. Six seront présentés pour la première fois en Allemagne.
Parmi les inédits figure le spectacle « The Pulse » de la troupe du nouveau cirque australien Gravity & Other Myths. Ses 24 acrobates partageront la scène avec le Frauenkonzertchor de Dortmund.
Un autre grand moment sera le discours littéraire d’inauguration. Il sera prononcé cette année par l’écrivaine et traductrice Esther Kinsky, lauréate du Prix Kleist. Un riche programme littéraire attend les festivaliers, avec des lectures de comédiens (Corinna Harfouch, Katharina Thalbach, Lars Eidinger), parfois accompagnées de musique.
Côté théâtre, des spectacles politiques du monde entier se partageront l’affiche avec un palette de thèmes variés : le Dibbouk du théâtre yiddish (« DIBBUK – zwischen (zwei) Welten, Kula Compagnie), l’ambivalence de la perception de la police ( »Hier spricht die Polizei« , werkgruppe2), le café et le colonialisme (Laia RiCa, » Kaffee mit Zucker ? « ) ou encore une réflexion philosophique sur la file d’attente, la beauté de l’immobilité et l’espoir d’une rédemption (Marleen Scholten, »La Codista« ).
L’autre partie du programme fera la part belle aux productions des grandes scènes allemandes. Seront notamment présents le Thalia Theater de Hambourg ( »Le Roi Lear « ), le Berliner Ensemble ( »Der Theatermacher« ), la Schaubühne am Leniner Platz ( »The Silence « ) et le Deutsches Schauspielhaus Hambourg en coopération avec le Festival de la Ruhr ( »Late Night Hamlet« ).
A.L.