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Munich consacre une rétrospective à Rebecca Horn

Rebecca Horn, Kiss of the Rhinoceros, Acier, aluminium et moteur, 1989. Photo: Gunter Lepkowski, Archives Rebecca Horn

Rebecca Horn, Kiss of the Rhinoceros, Acier, aluminium et moteur, 1989. Photo: Gunter Lepkowski, Archives Rebecca Horn, © VG Bild-Kunst, Bonn 2024

26.04.2024 - Article

L’Homme, sa relation avec la nature, la culture et la technologie, la distinction entre l’humain et le non-humain : tels sont les leitmotivs de l’œuvre de Rebecca Horn. La Haus der Kunst de Munich consacre une rétrospective à l’artiste, qui vient de fêter ses 80 ans.

On ne présente plus Rebecca Horn. Créatrice d’une œuvre de renommée internationale, chorégraphe de la métamorphose, l’artiste allemande a fêté son 80e anniversaire le 24 mars dernier. Le musée de la Haus der Kunst, à Munich, lui consacre une rétrospective.

Elle présente, du 25 avril au 13 octobre, six décennies de création. En ouverture, les premiers travaux sur papier des années 1960, réalisés quand l’artiste était encore étudiante à l’Université des Beaux-Arts de Hambourg. Puis l’on passe aux films et aux premières performances artistiques des années 1970, aux sculptures mécaniques des années 1980 et finalement aux installations, à partir des années 1990.

Chorégraphe de la métamorphose

Rebecca Horn, Einhorn (licorne), C-Print (planche contact), 1970. Archives Rebecca Horn
Rebecca Horn, Einhorn (licorne), C-Print (planche contact), 1970. Archives Rebecca Horn© VG Bild-Kunst, Bonn 2024
Rebecca Horn décrit sa pratique artistique comme un travail d’orchestration, basé sur des rapports ajustés entre l’espace, la lumière, la corporéité, le son et le rythme. Inventrice, metteure en scène, autrice, compositrice et poétesse, elle se définit elle-même avant tout comme une chorégraphe.

Les thèmes qui constituent le cœur de son œuvre sont l’être humain, sa relation avec la nature, la culture et la technologie, ainsi que la différence entre l’humain et le non-humain.

À partir des années 1970, elle s’est ainsi mise à explorer la maîtrise du corps et son extension. L’histoire a retenu son travail avec des prothèses, extensions corporelles et faciales venant interroger – et décupler - les limites du corps humain.

Le corps et ses limites

Dans les années 1970, Rebecca Horn a créé des fictions chorégraphiques en étudiant la symbolique du mouvement dans le langage de la danse. Dans les années 1980, elle a creusé l’idée d’incorporation. Ses sculptures mécaniques incarnent une forme de connexion corporelle par la technique.

À partir des années 1990, son œuvre a évolué vers la conception d’installations. Rebecca Horn y a utilisé l’espace, le son et la chorégraphie pour créer un effet immersif. L’exposition s’achève sur la période la plus récente de son œuvre, qui cherche à traduire sa grammaire artistique personnelle dans une chorégraphie abstraite, pleine de poésie et de grâce.

« Toute l’œuvre de Rebecca Horn est tissée de références virtuoses à la littérature et à l’histoire de l’art et du cinéma », souligne la Haus der Kunst. L’artiste « célèbre l’horreur des machines comme prolongement du corps. Elle donne une existence au non-représentable. Elle donne ainsi un visage au gouffre. Son œuvre est un écho à la décentration croissante de l’Homme, un écho perpétuel et détonant à notre époque ».

A.L.

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