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Exposition : Franz Kafka, entre intimité et postérité à Marbach

Franz Kafka, vers 1905

Franz Kafka, vers 1905, © picture alliance / Heritage Images | Fine Art Images

14.05.2024 - Article

À l’occasion du centenaire de sa mort, le 3 juin 1924, les Archives littéraires allemandes consacrent une exposition inédite à Franz Kafka. Elle dévoile des aspects méconnus de la vie quotidienne de l’écrivain pragois et explore la réception de son œuvre.

Un Petit livre de cuisine végétarienne pour célibataires et autres personnes isolées dans la bibliothèque de Franz Kafka ? C’est ce qui fut découvert après sa mort, le 3 juin 1924. Un siècle plus tard, une exposition des Archives littéraires allemandes de Marbach-am-Neckar (Bade-Wurtemberg) révèle dans une exposition des pans méconnus de la personnalité de l’écrivain pragois de langue allemande. Elle s’intitule «  Kafkas Echos  ».

On y apprend que Kafka, mort de la tuberculose à 39 ans, était très attentif à son alimentation et à sa santé. Il pratiquait d’ailleurs la natation et le canotage. On en apprend aussi beaucoup sur la genèse de son œuvre. Avec quelques découvertes inattendues. Le fait, par exemple, que la nouvelle de Kafka La colonie pénitentiaire est directement inspirée du roman français d’Octave Mirbeau Le jardin des supplices.

L’exposition est à visiter jusqu’au 26 janvier 2025. Elle rassemble plus d’une centaine de pièces : des lettres, des photos originales et des manuscrits, principalement. La plus précieuse est un manuscrit original du fragment de roman Le Procès, acquis pour 1,7 million d’euros. Il côtoie des originaux de plusieurs nouvelles (Richard et Samuel, Der Dorfschullehrer).

« Kafka est vivant »

Première et dernière pages du manuscrit de la « Lettre au père » de Franz Kafka (1883-1924)
Première et dernière pages du manuscrit de la « Lettre au père » de Franz Kafka (1883-1924)© picture-alliance / akg-images | akg-images

« Kafka est vivant », a souligné la ministre fédérale adjointe à la Culture, Claudia Roth, lors de l’inauguration. « Depuis sa mort, il y a 100 ans, chaque nouvelle génération de lectrices et de lecteurs réserve un accueil à son œuvre ». Il est même devenu « l’auteur de langue allemande le plus connu du 20e siècle - lu, célébré et admiré à travers le monde ».

L’une des clés de ce succès réside peut-être dans la dimension existentielle et l’universalité de son œuvre. « Le monde entier se retrouve dans l’œuvre de Kafka  », juge le ministre-président du Bade-Wurtemberg, Jürgen Kretschmann. Kafka raconte le sentiment d’impuissance de l’individu face aux administrations et aux règlements. Il décrit « la froideur de la bureaucratie », le caractère impénétrable des appareils de pouvoir et l’arbitraire des systèmes totalitaires.

Les archives de Marbach proposent une plongée dans la construction de cet univers narratif. Elles offrent aussi une profondeur de réflexion sur l’œuvre à partir de commentaires rédigés par des plumes célèbres : Hermann Hesse, Paul Celan, Hannah Arendt, Peter Handke, W.G. Sebald, Martin Walser, etc.

A.L.

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