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« Déplacer les étoiles » : à Metz, immersion dans l’univers coloré de Katharina Grosse
Katharina Grosse, The Bedroom, 2023, Galerie Max Hetzler, © Centre Pompidou Metz
Le Centre Pompidou Metz consacre une grande exposition à l’œuvre monumentale et immersive de Katharina Grosse. La peintre allemande transforme l’espace en œuvres d’art éphémères. Elle suspend de gigantesques toiles, qu’elle colore au spray vaporisateur.
Du 1er juin 2024 au 24 février 2025, le Centre Pompidou Metz consacre une exposition aux installations spectaculaires de Katharina Grosse. La peintre allemande, née en 1961, est connue pour ses drapés monumentaux colorés au spray vaporisateur. Ses œuvres d’art éphémères créent pour le visiteur une expérience immersive saisissante.
Le titre de l’exposition, « Déplacer les étoiles », donne le ton du voyage. L’extérieur du musée annonce la couleur. L’une des toiles déborde sur le parvis en nuées chatoyantes, à la manière d’une queue de comète. En pénétrant à l’intérieur, on est saisi par la monumentalité de l’installation. Un immense drapé peint s’étend sur 8250 m2 qui emplit la Grande Nef du musée. Dans une explosion de couleurs.
Monumentalité et magie des couleurs
La toile s’élève à perte de vue. Ses plis colorés flottent comme des vagues multicolores qui contrastent avec la blancheur raide des murs. Est-ce un océan ? Un rideau de scène ? Une cathédrale ? Katharina Grosse explore l’influence de la couleur sur nos perceptions et nos émotions.
Elle fait dialoguer les couleurs et l’architecture. Ses œuvres jouent avec les murs, les angles et les saillies. Du sol au plafond, des tensions surprenantes apparaissent.
Ses œuvres sont éphémères, et évolutives. En marchant sur la toile, en l’arpentant, en la piétinant, le visiteur révèle leur caractère essentiellement changeant.
Il fait en même temps une expérience unique : il traverse physiquement la peinture. Il s’immerge dans un monde de couleur et de mouvement. L’œuvre produit un effet déroutant, puissant, profond.
L’installation comme « une écologie »
« Je suis à la recherche d’une peinture qui soit en contact avec le corps, qui s’adresse à l’ensemble de l’intelligence corporelle et qui puisse apparaître dans toutes les fibres de notre être », confie la native de Fribourg-en-Brisgau, qui vit aujourd’hui entre Berlin et la Nouvelle-Zélande.
« Peindre dans un espace public crée des rencontres et des formes de contact inattendues », ajoute-t-elle. « Le site, les spectateurs, l’œuvre d’art et les incidents de la vie quotidienne sont enchevêtrés dans une relation de dépendance mutuelle, et donnent naissance à une écologie ». Son but : « dissoudre le seuil indiquant où l’un commence et où l’autre s’arrête. »
A côté des drapés monumentaux, l’exposition présente également les recherches de Katharina Grosse autour du lit, et de sa nature archétypale. En 2004, l’artiste a transformé sa chambre à Düsseldorf en couvrant lit, sol, murs et objets avec de la peinture à l’aérosol. Le résultat est une installation qui a marqué un tournant dans sa carrière. Cette œuvre, qui se déploie comme un dialogue entre l’intimité du lit et la monumentalité de l’architecture, a ouvert la voie pour Katharina Grosse des dimensions nouvelles.
A.L.