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Juli Zeh, romancière multicarte

L’écrivaine allemande Juli Zeh est l’une des figures de proue de la littérature allemande contemporaine. Elle fête ses 50 ans le 30 juin

L’écrivaine allemande Juli Zeh est l’une des figures de proue de la littérature allemande contemporaine. Elle fête ses 50 ans le 30 juin, © picture alliance/dpa | Soeren Stache

28.06.2024 - Article

Dans la littérature allemande contemporaine, c’est l’une des voix qui comptent. Juli Zeh, autrice de bestsellers, touche un large public sans renoncer à une écriture exigeante. Mais l’écrivaine, qui fête ses 50 ans dimanche, a également d’autres casquettes.

L’Aigle et l’Ange, Corpus delicti : un procès, Décompression, Brandebourg, Cœurs vides, Nouvel An : la plupart de ses romans sont des bestsellers. Et l’on ne compte plus le nombre de prix littéraires qu’elle a reçus. Juli Zeh, qui fête ce week-end ses 50 ans, est une voix qui compte dans la littérature allemande contemporaine. Autrice de romans, d’essais, de pièces de théâtre, de livres pour enfants et de chroniques dans les journaux, elle ne se laisse pas enfermer dans un registre. Et ce qui est vrai dans l’écriture, l’est aussi dans la vie.

Née à Bonn en 1974, Juli Zeh possède de nombreuses casquettes. Elle affiche la même éloquence dans la peau de l’écrivaine que dans la toge de juge constitutionnelle. Elle est aussi à l’aise sur le plateau d’un talk-show télévisé qu’avec ses chevaux à la campagne. Ou dans son rôle de mère de deux enfants.

Docteure en droit, l’écrivaine Juli Zeh est également juge bénévole à la Cour constitutionnelle du Brandebourg
Docteure en droit, l’écrivaine Juli Zeh est également juge bénévole à la Cour constitutionnelle du Brandebourg© picture alliance/dpa | Bernd von Jutrczenka

La plume et la toge

Esprit vif, rigoureux et indépendant, Juli Zeh est juriste autant qu’écrivain. Elle a conclu ses brillantes études de droit par un doctorat en droit international. Elle est, par ailleurs, diplômée de l’Institut de littérature de Leipzig. Quand il a fallu choisir entre l’écriture et un emploi de juge, l’amour du verbe l’a emporté. Mais Juli Zeh n’a délaissé aucune de ses vocations. Depuis 2018, elle est juge constitutionnelle bénévole du Brandebourg.

Son goût pour le droit transparaît dans ses prises de positions, notamment lorsqu’il s’agit de défendre les droits fondamentaux ou la démocratie. Intellectuelle engagée, Juli Zeh est régulièrement invitée sur les plateaux de télévision pour débattre de questions politiques ou de société. Elle est membre du SPD (Parti social-démocrate) depuis 2017, et a débattu publiquement avec le chancelier Olaf Scholz au début de l’année. Ses positions sont parfois controversées. Mais elle fait vivre le débat par sa vivacité, son expertise et la rigueur de ses raisonnements.

Le Brandebourg comme terre d’élection

L’amoureuse des mots aux récits précis et profonds n’est jamais loin. Pour mieux se consacrer à l’écriture, Juli Zeh s’est d’ailleurs installée en 2007 dans un village du Brandebourg. Elle y vit, en pleine campagne, avec son mari, également écrivain, et ses deux enfants.

Elle y goûte à une autre de ses passions : l’équitation. Entraîneuse de chevaux diplômée, et propriétaire elle-même de trois équidés, elle ne fait pas mystère du rôle qu’ils jouent dans sa vie. Elle a même publié un livre sur le sujet, « Mode d’emploi des chevaux », un mélange de conseils pratiques, de récits d’expérience et de considérations plus philosophiques.

Défendre la démocratie

De son propre aveu, Juli Zeh s’épanouit loin de la grande ville et des milieux intellectuels. Elle dit côtoyer dans le Pays de la Havel des gens qu’elle ne rencontrerait pas à Berlin. Elle s’est intégrée à la vie à la campagne autant qu’on le peut, et se fait régulièrement l’avocate des ruraux. Plusieurs de ses romans sont d’ailleurs situés dans le Brandebourg. Dans ses livres comme à la télévision, elle intervient souvent pour parler des différences entre la ville et la campagne.

Les incompréhensions entre urbains et ruraux font réagir la démocrate en elle. Les gens ressentent qu’un fossé de plus en plus grand s’ouvre entre « ceux d’en haut et ceux d’en bas » et cela représente un énorme problème pour la démocratie, souligne-t-elle. Pour y remédier, elle plaide pour davantage de tolérance. « En fait, c’est tout simple », explique-t-elle. « On peut avoir une opinion, et quand même écouter celle de l’autre. On peut aussi la contredire. Et il est malgré tout possible de se revoir le lendemain. »

A.L.

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