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Exposition : le génie féminin en peinture

Vue de l’exposition Geniale Frauen. Künstlerinnen und ihre Weggefährten, à Hambourg Künstlerinnen und ihre Weggefährten, Angelika Kauffmann, Clio, muse de l’histoire, vers 1770/75

Vue de l’exposition  »Geniale Frauen. Künstlerinnen und ihre Weggefährten„, à Hambourg“Künstlerinnen und ihre Weggefährten„, Angelika Kauffmann, « Clio, muse de l’histoire », vers 1770/75, © Bucerius Kunst Forum, Photo: Ulrich Perrey

14.11.2023 - Article

À Hambourg, le Forum Bucerius présente les œuvres et le destin particulier des femmes peintres entre le 16e et le 18e siècle. Leurs histoires présentent parfois des échos éminemment modernes.

« Des femmes géniales. Des artistes et leurs compagnons » : tel est le titre d’une exposition originale présentée jusqu’au 28 janvier 2024 au Forum Bucerius de Hambourg. Elle dévoile la carrière et le destin d’une trentaine d’artistes européennes dans la période allant du 16e au 18e siècle. Sa particularité : elle les présente dans leur contexte familial, aux côtés de leurs pères, frères, époux et collègues, et confronte leurs œuvres aux leurs.

L’exposition présente un large éventail de travaux : quelque 150 portraits, natures mortes, dessins et gravures. Elle retrace le chemin allant de la Renaissance au Baroque, puis au classicisme sous l’angle de l’art au féminin. Une perspective fort peu habituelle. Le regard masculin, qui a largement dominé l’histoire de l’art jusqu’au 20e siècle, a, en effet, très souvent occulté leur contribution.

Pères, frères, maris

Vue de l’exposition Geniale Frauen. Künstlerinnen und ihre Weggefährten, à Hambourg.  Angelika Kauffmann, Clio, muse de l’histoire, vers 1770/75
Vue de l’exposition « Geniale Frauen. Künstlerinnen und ihre Weggefährten », à Hambourg. Angelika Kauffmann, « Clio, muse de l’histoire », vers 1770/75 © Bucerius Kunst Forum, Photo: Ulrich Perrey

Pour une femme, embrasser une carrière d’artiste n’était pas interdit. Mais ce n’était pas non plus un chemin balisé. Cela imposait donc de surmonter de nombreux défis. Il fallait la plupart du temps faire partie d’une corporation, ce qui n’allait pas de soi dans toutes les régions.

Beaucoup de femmes peintres venaient donc de familles d’artistes, ou avaient épousé des artistes. Elles travaillaient aux côtés de leurs pères, frères ou maris, souvent dans l’ombre. Les villes de cour étaient une exception : il y régnait une plus grande ouverture. Les artistes pouvaient s’y imposer indépendamment de leur genre ou de leur origine. Les femmes qui y parvenaient jouissaient d’une grande reconnaissance auprès de leurs contemporains.

L’exposition s’ouvre sur un magnifique autoportrait de Katharina van Hemessen. C’est l’autoportrait le plus ancien d’un(e) peintre devant son chevalet. La toile ouvre un chapitre intitulé « filles, pères, frères ». On y découvre notamment des œuvres de la Tintoretta, fille du célèbre artiste vénitien Tintoret.

D’hier à aujourd’hui

Le parcours éveille parfois des échos très modernes. Il révèle que, bien souvent, les femmes artistes abandonnaient leur carrière après leur mariage pour se consacrer à leurs devoirs familiaux. Mais il a existé des exceptions ! Ce fut le cas de Lavinia Fontana, une peintre très connue de la fin de la Renaissance. Ses œuvres rencontrèrent un tel succès que son mari, le peintre Giovanni Paolo Zappi, mit sa propre carrière de côté pour s’occuper de sa famille. D’autres femmes peintres se séparèrent de leur mari pour pouvoir poursuivre leur carrière.

Plusieurs artistes féminines parvinrent également à s’établir comme peintres de cour. L’exposition en offre un exemple éclatant en l’Espagnole Sofonisba Anguissola, qui immortalisa le roi Philippe II et sa famille à travers de nombreux portraits.

A.L.

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