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Un carnet de Caspar David Friedrich atteint 1,8 million d’euros lors d’une vente aux enchères

Un carnet de croquis du peintre romantique allemand Caspar David Friedrich (1774-1849) a atteint 1,8 million d’euros, hier, lors d’une vente aux enchères à Berlin

Un carnet de croquis du peintre romantique allemand Caspar David Friedrich (1774-1849) a atteint 1,8 million d’euros, hier, lors d’une vente aux enchères à Berlin, © Christian Hagemann

01.12.2023 - Article

Un carnet de croquis du maître de la peinture romantique allemande a été adjugé pour près de 1,8 million d’euros lors d’une vente aux enchères, hier, à Berlin. Il s’agit de l’un des six carnets de croquis conservés de sa main. Il dévoile la genèse de ses célèbres paysages.

Sa valeur était estimée entre un et 1,5 million d’euros. Un carnet de croquis du peintre romantique allemand Caspar David Friedrich (1774-1840) a été acheté pour près de 1,8 million d’euros, hier, lors d’une vente aux enchères de la maison Grisebach, à Berlin. L’acquéreur est resté anonyme. L’objet dévoile la genèse des célèbres paysages états d’âme de l’artiste. Il permet aussi de suivre l’invention de son langage pictural.

Il est aussi précieux que rare. Sur les quelque 20 carnets de croquis noircis par Caspar David Friedrich, six sont parvenus jusqu’à nous. Quatre d’entre eux, qui sont la propriété de musées, ne sont pas complets. En revanche, le carnet de croquis dit « de Karlsruhe  », vendu aux enchères, est en relativement bon état de conservation. Sous sa couverture marbrée de brun, les pages sont un peu écornées et jaunies mais presque au complet. Le papier est lisse.

Rare et précieux

Ce carnet de croquis est l’un de six carnets du peintre allemand (sur quelque 20 carnets au total) parvenus jusqu’à nous. Il était le dernier à rester propriété privée
Ce carnet de croquis est l’un de six carnets du peintre allemand (sur quelque 20 carnets au total) parvenus jusqu’à nous. Il était le dernier à rester propriété privée © Christian Hagemann

De fait, il s’agit du dernier carnet de l’artiste détenu par des particuliers. Il est tombé entre les mains du portraitiste Georg Friedrich Kerting, ami intime de Friedrich, du vivant de ce dernier ou peu après sa mort. Ses héritiers l’ont conservé durant près de 200 ans.

Caspar David Friedrich avait 29 ans lorsqu’il a croqué sur ces feuillets les herbes, les champs, les voiliers ou les arbres qu’il voyait lors de ses promenades dans les environs de Dresde. « Du 25 avril au 1e juin 1804, ce petit livre n’a pas quitté la poche de son manteau », indique la maison Grisebach.

Le peintre y a fixé ses impressions sur le vif. Ces dessins permettent ainsi de retracer la genèse des paysages symboliques, ou paysage états d’âme dont Caspar David Friedrich est l’inventeur. Ils offrent une plongée dans l’intimité de son univers perceptif et mental. Ils montrent la genèse de son langage artistique révolutionnaire.

Ce carnet de croquis, surnommé « le carnet de Karlruhe » a accompagné Caspar David Friedrich tout au long de sa vie
Ce carnet de croquis, surnommé « le carnet de Karlruhe » a accompagné Caspar David Friedrich tout au long de sa vie © Christian Hagemann
Friedrich a conservé ce carnet tout au long de sa vie. Il n’a cessé d’y revenir pour y puiser l’inspiration. On reconnaît sur ses pages des motifs développés par la suite sur ses toiles. Un chêne, dessiné sur la page neuf du carnet, a servi d’études pour au moins trois de ses toiles majeures, dont le célèbre « Hünengrab im Schnee » (« Dolmen sous la neige », 1806/1807).

Peu avant le début de la vente, l’administration berlinoise avait inscrit l’objet sur la liste du patrimoine culturel national protégé. Il ne pourra donc quitter l’Allemagne.

A.L.

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