Bienvenue sur les pages du Ministère fédéral des Affaires étrangères
Erich Kästner ou la littérature pour les 7 à 77 ans
« Émile et les détectives » : publié en 1929, le roman pour enfants d’Erich Kästner a fait le tour du monde, © picture alliance/dpa | Michael Kappeler
« Émile et les détectives », « Petit Point et ses amis », « Deux pour une », « La conférence des animaux », « Le 35 mai », « Fabien : histoire d’un moraliste »… 125 ans après sa naissance et 50 ans après sa mort, les œuvres Erich Kästner rassemblent toutes les générations.
Tout le monde ou presque aime les œuvres d’Erich Kästner (1899-1974) ! 125 ans après sa naissance, 50 ans après sa mort, l’auteur allemand continue à rassembler toutes les générations. Ses romans pour la jeunesse ont établi sa renommée depuis les années 1930. Plusieurs ont fait le tour du monde, applaudis par les adultes autant que par les enfants. Mais Erich Kästner est aussi l’auteur de romans, de poèmes et d’essais, un satiriste doué et un écrivain engagé. Et le témoin d’un siècle tumultueux.
Le monde de l’enfance et la critique sociale
Guillaume II règne encore sur l’Allemagne quand il voit le jour à Dresde le 23 février 1899. À 17 ans, Erich Kästner est appelé à faire son service militaire, puis à participer à la Première guerre mondiale. La brutalité de l’expérience le laisse avec une insuffisance cardiaque définitive. Elle fait aussi de lui un pacifiste déterminé. « La guerre mondiale avait débuté, mon enfance était terminée », constatera-t-il.
La République de Weimar offre de belles années au jeune journaliste et écrivain. Fin observateur de son temps et maître d’ironie, il publie dans des journaux et revues des articles souvent marqués par la critique sociale et l’antimilitarisme. Il s’essaie avec succès aux nouveaux médias que sont le cinéma et la radio. Il expérimente différents genres littéraires. Il révèle avec talent les travers de la société.
Publié en 1929 et adapté au cinéma dès 1931, « Émile et les détectives » est son premier bestseller. De nombreux autres suivront dans la littérature de jeunesse : »Petit Point et ses amis« , »Deux pour une« , »La conférence des animaux« , »Le 35 mai« . Mais également dans le roman. « Fabien : histoire d’un moraliste » est aussi un classique de la littérature.
En 1933, son pacifisme et sa critique des inégalités sociales ne sont pas du goût des nazis. Ses livres sont brûlés lors des autodafés du 10 mai 1933. Il est le seul écrivain allemand à assister lui-même à la scène, sur la Place de l’opéra de Berlin. Il est interdit de publication.
Contrairement à d’autres, cependant, il décide de rester en Allemagne. Sans doute pour rester près de sa mère, dont il est très proche, sans doute aussi par manque de lucidité quant au nazisme, dans lequel il voyait un phénomène éphémère. Il continue à publier sous différents pseudonymes. Il devra s’en justifier plus tard.
Un engagement pour la démocratie plus actuel que jamais
Après la guerre, il n’aura ainsi de cesse de s’engager pour la paix et la démocratie. « Les événements qui se sont déroulés entre 1933 et 1945 auraient dû être combattus au plus tard en 1928. Après, il était trop tard. Il ne faut pas attendre que le combat pour la liberté soit qualifié de trahison de la patrie. Il ne faut pas attendre que la boule de neige se transforme en avalanche », écrira-t-il. Des paroles plus actuelles que jamais.
De 1957 à 1972, Erich Kästner, préside le PEN club d’Allemagne, association qui promeut la liberté d’expression et de création, et qui défend les auteurs. Il meurt à Munich le 29 juillet 1974, à l’âge de 75 ans.
A.L.