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Exposition : Berlin explore les « paysages infinis » de Caspar David Friedrich

Caspar David Friedrich, Lebensstufen („Les âges de la vie“), vers 1834, Huile sur toile, 73 x 94 cm

Caspar David Friedrich, Lebensstufen (« Les âges de la vie »), vers 1834, Huile sur toile, 73 x 94 cm, © Musée des arts plastiques de Leipzig, | M. Ehritt

16.04.2024 - Article

C’est l’une des expositions-événements de l’année en Allemagne. Vendredi 19 avril s’ouvre à Berlin une rétrospective du maître de la peinture romantique Caspar David Friedrich, dont on fête le 250e anniversaire. Elle s’intéresse à ses inimitables « paysages états d’âme ».

Il est sans aucun doute l’un des artistes à (re)découvrir cette année. À l’occasion de son 250e anniversaire, le maître du romantisme allemand, Caspar David Friedrich (1774-1840), se voit consacrer une série d’expositions-événements. La Kunsthalle de Hambourg a ouvert la marche en décembre dernier, avec une rétrospective qui a battu tous les records de fréquentation. Le MoMa de New York l’achèvera début 2025. Entre les deux, les toiles marquent deux étapes majeures à Berlin et à Dresde. L’exposition berlinoise s’ouvre cette semaine.

Caspar David Friedrich, Der einsame Baum (L’arbre solitaire“), 1822, Huile sur toile, 55 x 71 cm
Caspar David Friedrich, Der einsame Baum (L’arbre solitaire« ), 1822, Huile sur toile, 55 x 71 cm © Musées nationaux de Berlin, Nationalgalerie, photo : Andres Kilger

Elle est à voir à l’Alte Nationalgalerie, sur l’Île aux Musées, du 19 avril au 4 août 2024. On y trouve une soixantaine de tableaux et une cinquantaine de dessins. Parmi eux figurent un grand nombre de chefs-d’œuvre internationalement connus : la  »Mer de glace (1823-24), « Les falaises de craie sur l’île de Rügen » (1819-20), « Le Moine au bord de la mer » (1808-1810), « L'Abbaye dans une forêt de chênes » (1809-1810), « Le lever de lune sur la mer » (1822), « Les âges de la vie » (1834), « Homme et femme contemplant la lune » (1824), « L’arbre solitaire » (1822), « Femme à la fenêtre » (1822), « La Montagne des Géants » (1830-35), « Le Watzmann  » (1824-25).

Un précurseur de la modernité

La rétrospective de Hambourg explorait les relations entre l’homme et la nature. Celle de Berlin s’intéresse au genre du paysage. Caspar David Friedrich l’a révolutionné en son temps en inventant ses fameux « paysages états d’âme », aux effets de lumière et à l’atmosphère inimitables. L’exposition le présente comme un précurseur de la modernité, dans un parcours intitulé « Caspar David Friedrich : des paysages infinis ».

L’une des plus belles collections mondiales

Caspar David Friedrich, Mönch am Meer („Moine au bord de la mer“), 1808-1810, Huile sur toile, 110 x 171,5
Caspar David Friedrich, Mönch am Meer (« Moine au bord de la mer »), 1808-1810, Huile sur toile, 110 x 171,5 © Musées nationaux de Berlin, Nationalgalerie, photo : Andres Kilger

Un autre grand thème est la réception de l’artiste, et plus particulièrement le rôle joué par la Nationalgalerie elle-même. Le musée berlinois a fait œuvre pionnière. Du vivant même de l’artiste, il avait acheté et présenté nombre de ses tableaux, contribuant à sa renommée.

L’œuvre de Caspar David Friedrich est ensuite tombée dans l’oubli, après sa mort, en 1840. Elle fut redécouverte au début du 20e siècle. Et ce fut une nouvelle fois grâce à la Nationalgalerie, qui organisa en 1906 « L’exposition allemande du siècle ». L’œuvre de Friedrich s’y déployait dans une profusion alors inédite, à travers 93 toiles et dessins.

Aujourd’hui, la Nationalgalerie possède l’une des plus belles collections mondiales d’œuvres du peintre allemand. Sa rétrospective explore un vaste éventail de sujets : la recherche de la multiplicité des points de vue à travers la réalisation de couples d’œuvres, l’expression de l’idée de changement, etc. Elle présente aussi les recherches les plus récentes sur la technique picturale de Caspar David Friedrich.

A.L.

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