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Exposition : les Années folles sous l’œil de la Neue Sachlichkeit

[g.] GEORGE GROSZ, Grauer Tag (Le jour triste), 1921 / [dr.] HANS GRUNDIG, Schüler mit roter Mütze (Écolier à la casquette rouge), 1925–28

[g.] GEORGE GROSZ, Grauer Tag (Le jour triste), 1921 © Musées nationaux de Berlin, Neue Nationalgalerie. Photo : Musée nationaux de Berlin, Nationalgalerie/Andres Kilger. © Estate of George Grosz, Princeton, N.J./Bildrecht, Vienne 2024 ; [dr.] HANS GRUNDIG, Schüler mit roter Mütze (Écolier à la casquette rouge), 1925–28 © Collection privée, Photo: Courtesy Villa Grisebach Berlin © Bildrecht, Vienne 2024, © Bildrecht, Vienne 2024

28.05.2024 - Article

En 2025, l’Allemagne célèbrera le centenaire de la Neue Sachlichkeit (Nouvelle Objectivité). Une exposition vient de s’ouvrir au musée Leopold de Vienne (Autriche) sur ce mouvement artistique majeur des années 1920 et 1930.

Au premier plan, un fonctionnaire grassouillet à l’air satisfait. À l’arrière-plan, derrière un mur, une usine qui crache sa fumée. Et au centre, un mutilé de guerre qui marche le dos courbé, une canne à la main. La toile de George Grosz « Le jour gris » (1921) incarne la sensibilité qui s’est imposée dans l’art allemand au lendemain de la Première Guerre mondiale. Avec la Neue Sachlichkeit (Nouvelle Objectivité), la représentation réaliste, concrète, voire crue de la vie quotidienne a pris le pas sur la subjectivité expressive de l’expressionnisme. Le musée Leopold de Vienne (Autriche) consacre une exposition à ce mouvement qui fêtera son centenaire en 2025.

Intitulée « Éclat et misère. La Neue Sachlichkeit en Allemagne » et présentée jusqu’au 29 septembre 2024, elle rassemble quelque 150 œuvres. Beaucoup sont issues de collections privées. Elles sont rarement exposées. Elles sont signées de maîtres tels que Otto Dix, George Grosz, Max Beckmann, Karl Hofer, Jeanne Mammen, Felix Nussbaum, Carl Grossberg, Grethe Jürgens, etc.

Éclat et misère

CHRISTIAN SCHAD, Maika, 1929
CHRISTIAN SCHAD, Maika, 1929 © Collection privée. Photo : Benjamin Hasenclever, Munich © Fondation Christian Schad, Aschaffenburg/Bildrecht, Vienne 2024

On y retrouve tous les thèmes favoris des artistes des années 1920 et 1930 : la grande ville, ses rues, ses établissements de divertissement, la rapidité du progrès technique, la révolution du statut et de l’apparence de la femme.

Les artistes de la Neue Sachlichkeit ont dépeint d’un œil critique, sarcastique, cru la société qui les entourait. Ils ont mis en avant l’éclat et les misères de la vie nocturne, évoqué une « danse au-dessus d’un volcan » et représenté la vie des marginaux.

L’exposition s’attache à montrer les deux facettes des Années folles. Il y a, d’un côté, le visage de la guerre et de ses conséquences, et de l’autre, le chatoiement de l’innovation et la quête du plaisir.

L’exposition révèle la pluralité du mouvement de la Neue Sachlichkeit, qui a vu cohabiter deux tendances. L’orientation progressiste et pacifiste, politiquement ancrée à gauche, a vu peu à peu naître à ses côtés une sensibilité, classico-romantique. Les artistes ont dépeint les univers parallèles du cirque, du théâtre de variété et de la fête foraine, mais aussi les mondes légendaires du Réalisme magique.

Lancée en 1925 par une célèbre exposition à Mannheim, la Neue Sachlichkeit trouvera une fin brutale avec l’arrivée au pouvoir des nazis en 1933. Ses figures furent inscrites sur la liste de l’« art dégénéré » que les nazis stigmatisèrent, notamment, à travers l’exposition éponyme présentée à Munich en 1937.

A.L.

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