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La facture d’orgues, un artisanat traditionnel toujours dynamique

« Orgelbau Mayer » entretient l’orgue de la Ludwigskirche à Sarrebruck

« Orgelbau Mayer » entretient l’orgue de la Ludwigskirche à Sarrebruck, © Privé

02.07.2024 - Article

La facture d’orgues est un artisanat issu d’une longue tradition : Les maîtres-artisans les plus réputés à l’échelle internationale se trouvent en Allemagne.

C’est à Alexandrie, il y a plus de 2 000 ans, qu’un ingénieur aurait créé ce nouvel instrument : grâce à un dispositif hydraulique, il produisait un souffle dans un tuyau unique qui émettait alors un son. Aujourd’hui, les orgues comprennent jusqu’à 10 000, voire davantage.

Il n’y a pas que son apparence qui en impose. De tous les instruments, c’est l’orgue qui a la plus grande tessiture et c’est aussi le plus dynamique : que ce soit avec un souffle léger ou un son tonitruant, l’orgue sonorise tous les bâtiments, des pièces privées comme des cathédrales. Maîtriser l’orgue a toujours été incontournable dans la musique et la composition. Pour Mozart, l’orgue était d’ailleurs le « roi des instruments ». Si cet instrument était déjà au cœur de la liturgie chrétienne bien avant Johann Sebastian Bach, les œuvres pour orgue de cet immense compositeur ont révolutionné la musique et la technique des musiciens du XVIIe siècle.

Derrière la musique : l’artisanat

Il faut une grande expertise pour faire fonctionner cet instrument complexe. La facture d’orgues, l’entretien et l’accord de cet instrument sont un artisanat qui jouit d’une longue tradition. Les entreprises les plus réputées à l’échelle internationale dans ce domaine se trouvent en Allemagne. «  Johannes Klais Orgelbau  » à Bonn a notamment construit l’orgue de la cathédrale de Cologne et, dernièrement, celui de la Philharmonie de l’Elbe à Hambourg. Cette société reçoit également des commandes en provenance des États-Unis ou de Taïwan.

Travailler l’électricité, le métal, le bois : la facture d’orgues est un métier polyvalent
Travailler l’électricité, le métal, le bois : la facture d’orgues est un métier polyvalent © Privé

L’équipe du maître-artisan « Orgelbau Mayer » de Heusweiler, en Sarre, compte également parmi les meilleures au monde et se déplace régulièrement à l’étranger pour des installations, par exemple en Corée du Sud, au Kazakhstan ou encore en Russie. Joëlle Wedig y travaille en tant que factrice d’orgues et cheffe de chantier. « Dans certaines entreprises, on se déplace beaucoup dès la période d’apprentissage. Comme il n’y a plus beaucoup de facteurs d’orgues, on va là où on est appelé », explique-t-elle. Joëlle Wedig apprécie également la polyvalence de son métier : « Dès l’apprentissage, on apprend à manipuler les différents matériaux dont est composé un orgue. Contrairement au menuisier, qui travaille principalement le bois, on touche à de nombreux domaines comme l’électricité, le bois, le formage du métal, mais aussi l’acoustique. »

Dans la facture d’orgues, il est important d’avoir l’oreille musicale
Dans la facture d’orgues, il est important d’avoir l’oreille musicale © Privé

On construit certes moins d’églises de nos jours, mais le secteur reste très actif. Cet artisanat traditionnel est en effet très demandé tant pour l’entretien et l’accord des orgues d’églises que pour les nouvelles factures destinées à des salles de concert. « Étant donné que l’orgue existe depuis plus de 2 300 ans, je pense qu’il continuera d’exister et avec lui, l’artisanat de la facture d’orgues », sourit Joëlle Wedig. Et les œuvres pour orgue de Bach seront appréciées tant que l’on écoutera de la musique.

© deutschland.de
Traduction : Deutschland.de / Révision : Ambassade d’Allemagne

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