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Exposition : Mannheim célèbre le centenaire de la Nouvelle Objectivité

Georg Scholz, Selbstbildnis vor der Litfaßsäule (Autoportrait devant une colonne Morris), 1926

Georg Scholz, Selbstbildnis vor der Litfaßsäule (Autoportrait devant une colonne Morris), 1926, © Staatliche Kunsthalle Karlsruhe

22.11.2024 - Article

En 1925, une exposition à la Kunsthalle de Mannheim forgeait le terme de « Nouvelle Objectivité ». Il désignait la tendance artistique dominante des années 1920. Mais il incarna vite toute une époque. Une exposition à Mannheim en célèbre aujourd’hui le centenaire.

Rationalité, clarté, précision, linéarité : après la Première Guerre mondiale, un regard froid sur le réel s’imposa dans l’art en lieu et place de l’exaltation expressionniste des émotions. Cette nouvelle sensibilité allait dominer les années 1920. En 1925, une exposition événement à Mannheim lui donna un nom : la « Nouvelle Objectivité ». Le terme incarna rapidement toute une époque, celle des Années folles. La Kunsthalle de Mannheim en célèbre aujourd’hui le centenaire.

L’exposition s’intitule « La Nouvelle Objectivité – un centenaire ». Elle présente jusqu’au 9 mars 2025 plus de 230 œuvres de 124 artistes. Max Beckmann, Otto Dix, Georg Grosz : la commissaire, Inge Herold, a rassemblé la plupart des 130 œuvres exposées il y a 100 ans sous la houlette du directeur du musée de l’époque, Gustav F. Hartlaub.

L’incarnation de toute une époque, celle des Années folles

Lotte Laserstein, Jeune fille russe au poudrier, 1928, Francfort-sur-le-Main, Musée Städel
Lotte Laserstein, Jeune fille russe au poudrier, 1928, Francfort-sur-le-Main, Musée Städel © VG Bild-Kunst, Bonn 2024, photo: bpk / Musée Städel

Mais elle éclaire aussi d’un regard critique les choix effectués en 1925. L’exposition de 2025 comble une double lacune : elle donne toute leur place aux femmes et aux artistes étrangers, de Kate Diehn-Bitt à Lotte Laserstein et Pablo Picasso. Ils étaient absents de l’édition originale. « Rarement une exposition aura eu des liens aussi étroits avec notre établissement », commente l’actuel directeur du musée, Johan Holten.

Les tableaux exposés proposent une plongée dans l’univers des années 1920. Ils décrivent les inégalités sociales, l’individu perdu dans la grande ville, les scènes apocalyptiques caractéristiques de la période de l’entre-deux-guerres.

Portraits, natures mortes ou paysages, ils traitent des événements contemporains, du quotidien, de l’industrialisation, des nouvelles formes de mobilité, de l’image de la femme, de la vision de l’humain. Les regards sont sérieux, sévères, parfois presque mélancoliques. Ils expriment un désir de calme, d’ordre et de clarté.

Au début des années 1930, la Nouvelle objectivité a déjà dépassé son apogée et perdu son élan avant-gardiste. L’arrivée au pouvoir des nazis ferme la parenthèse. L’exposition retrace ce déclin et le destin des différents artistes qui l’ont animée.

A.L.

Die Neue Sachlichkeit - Ein Jahrhundertjubiläum

(La Nouvelle Objectivité – un centenaire)

Exposition à la Kunsthalle de Mannheim du 22 novembre 2024 au 9 mars 2025

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