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Tous en selle ! Berlin accueille une exposition sur la place du vélo en ville
Affiche de l’exposition, © Musée allemand des techniques
Comment le vélo est-il devenu l’un des moyens de transport préférés des citadins ? Comment résoudre les conflits entre automobilistes, cyclistes et piétons dans perspective d’un futur durable ? À Berlin, une exposition braque ses phares sur la place du vélo en ville.
Ce sont des situations familières : l’automobiliste coincé dans les embouteillages, le piéton hésitant à s’engager, le cycliste qui file le nez au vent sur la piste cyclable. Un siècle et demi après son invention, le vélo a le vent en poupe dans les villes européennes. Écolo, pratique, peu onéreux : il est la première des mobilités douces, et semble promis à un bel avenir à l’heure du changement climatique. Mais s’imposer dans des villes encore largement conçues pour la voiture a néanmoins tout d’une gageure. Une exposition présentée à Berlin braque ses phares sur ce mode de transport à la fois ancien et plein d’avenir.
Elle s’intitule « Le vent en poupe. Plus de ville pour le vélo ! ». Jusqu’au 7 septembre 2025, elle présente sur 500 m2 les grandes étapes de l’histoire de la « petite reine », et dévoile de nombreux modèles historiques, urbains et sportifs. Elle propose également des expériences pour contribuer à pacifier les relations entre les modes de transports en ville. Comment répartir un espace urbain qui semble de plus en plus étroit ? Résoudre les conflits ? Les illustrations de l’artiste berlinois Jum Avignon apportent une touche pleine d’humour et dynamique au parcours.
Sortir des préjugés
« Berlin veut atteindre la neutralité climatique en 2045 », explique Joachim Breuninger, directeur du musée. « Ce n’est possible qu’en donnant nettement plus de place au vélo, entre autres […]. Il faut répartir différemment l’espace sur la chaussée. De nombreuses métropoles à travers le monde ouvrent la voie, malgré les conflits que cela suscite. L’exposition invite à un changement de perspective face aux positions souvent rigides observées à Berlin ».
L’exposition s’emploie donc à pacifier les relations entre les modes de transports en ville. Elle présente, par exemple, des situations typiques de mise en danger, montrées à travers les lunettes successives de l’automobiliste, du piéton et du cycliste. Elle informe également, en recourant parfois à la réalité virtuelle. Comment fonctionne un dérailleur ? Combien de temps faut-il pour freiner ? L’objectif est de sortir des préjugés, et de favoriser la compréhension réciproque entre les usagers de la chaussée.
Quand la roue tourne
À côté de l’expérimentation, le visiteur se voit proposer un voyage dans le temps. Plus d’un siècle d’histoire défile, de la Belle époque à nos jours. Qui se souvient qu’en 1938, l’Allemagne comptait 20 millions de bicyclettes pour 1,5 million d’automobiles ? Et qu’il a fallu attendre l’après-guerre et les Trente Glorieuses pour assister au triomphe de la voiture et voir la ville se transformer à son profit ?
Dès les années 1970, le vélo va toutefois retrouver de l’élan en République fédérale. Il sera associé à la nature, à la santé et au refus de la société de consommation. Dans les années 1980, il deviendra même un mode de vie et un sport valorisé. Et en RDA où les voitures sont moins nombreuses, il restera toujours un moyen de transport populaire très utilisé.
Aujourd’hui, il revient en force, et il est porteur d’innovations. En 2023, pour la première fois, il s’est vendu en Allemagne plus de vélos électriques que de vélos à pédales. Un autre succès du moment est le vélo cargo, qui permet de transporter toute la famille.
A.L.