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Goethe et son Faust, vedettes de l’année 2025 à Weimar
Faust I & II. Mise en scène de la pièce de J.W. Goethe par Robert Wilson au Berliner Ensemble (2015). Musique et chants: Herbert Groenemeyer, © picture alliance / Eventpress Hoensch | Eventpress Hoensch
À l’occasion du 250e anniversaire de l’installation de Johann Wolfgang Goethe (1749-1832) à Weimar, la ville de Thuringe célèbre cette année un monument du grand écrivain classique allemand : la pièce Faust.
Pour beaucoup d’Allemands, il évoque des souvenirs d’école plus ou moins agréables, à l’instar des pièces de Molière pour les jeunes Français. Le Faust de J.W. Goethe, monument de la littérature allemande et mondiale, est à l’honneur cette année à Weimar. La ville de Thuringe lui consacre à partir du 30 avril une foisonnante année thématique, ponctuée d’expositions, de spectacles, de débats, de découvertes et d’animations.
250e anniversaire de l’arrivée de Goethe à Weimar
Cet événement marque le 250e anniversaire de l’installation de Goethe à Weimar. Révélé en 1774 par son roman épistolaire Les souffrances du jeune Werther, le jeune homme de lettres prend le chemin de Weimar en novembre 1775, à l’invitation du jeune duc Carl August de Saxe-Weimar-Eisenach.
Il en devient un proche conseiller, et restera à Weimar jusqu’à la fin de sa vie. Pendant plusieurs décennies, il occupe d’éminentes fonctions ministérielles, et sera même anobli en 1782. Parallèlement, il écrit à Weimar la majeure partie de son œuvre. Il y côtoie les grands esprits de son temps : Friedrich Schiller, Christoph Martin Wieland, Gottfried von Herder. La petite ville de Thuring devient la capitale du classicisme allemand, et un haut lieu de pèlerinage pour tous les intellectuels européens
Faust, l’œuvre d’une vie
Lorsqu’il pose ses valises à Weimar en 1775, Goethe a sur lui un manuscrit. C’est l’ébauche d’une pièce racontant la relation tragique entre le savant Heinrich Faust et la jeune Marguerite (Gretchen), ainsi que le Pacte conclu par Faust avec le diable afin d’assouvir sa soif de savoir. Il s’agit de la toute première version de Faust (Urfaust). Il n’en existe qu’un seul exemplaire. C’est sur cette base que Goethe élaborera patiemment son chef-d’œuvre. Il y travaillera tout au long de sa vie. La première partie du Faust paraît en 1808, la seconde (Faust II) après sa mort.
Une année pour redécouvrir l’œuvre sous toutes les coutures
L’Année Faust 2025, à Weimar, propose de s’arrêter à nouveau sur ce texte aussi célèbre qu’hors normes. Lu, relu, mis en scène, filmé, dansé, porté aux nues, reformulé et réinterprété depuis 200 ans, il n’a, en effet, pas fini de dévoiler ses infinies richesses. « Beaucoup de choses se révèlent neuves selon de l’air du temps et les progrès de la connaissance », souligne la Fondation Weimarer Klassik, organisatrice de l’événement.
Cette année, à Weimar, Faust sera donc « au théâtre, au musée et dans les rues ». Avec une question fil rouge : « dans quelle mesure Faust est-il pertinent pour notre époque ? » Le programme débutera le 30 avril. C’est la date de la Nuit de Walpurgis, théâtre d’une célèbre scène de la pièce.
Plusieurs expositions se succéderont jusqu’à la fin de l’année. Dès le 30 avril, un temps fort débutera avec l’exposition « Faust » du musée Schiller de Weimar. Elle proposera une relecture de la pièce dans laquelle Faust est le protagoniste d’une époque moderne pétrie d’ambivalences. Les concepteurs ont soigné la scénographie. Ils ont fait appel à l’illustrateur de bande dessinée Simon Schwartz et à des experts cinématographiques de la Cinémathèque allemande.
Au même moment s’ouvrira aux Archives Goethe & Schiller l’exposition « Experiment Faust ». Un autre temps fort. Elle présentera, en effet, des manuscrits originaux, dont le clou de l’année Faust : le manuscrit original du Faust II. Achevé par Goethe très peu de temps avant sa mort, il sera dévoilé au public pour la première fois.
D’autres expositions proposeront des portes d’entrée variées au Faust : le personnage ironique et diabolique de Méphistophélès, le travail scénographique de l’artiste Oskar Schlemmer pour la pièce Don Juan et Faust ou encore l’intérêt du philosophe Friedrich Nietzsche pour la pièce de Goethe.
Des spectacles, des installations, des ateliers et des initiatives originales seront également à l’affiche. Avis aux amateurs de culture et de course à pied : le 27 avril, un cross culturel (Der Goethe.Kultur.Lauf) passera par les sites ayant jalonné la vie de Goethe à Weimar. Avec différents longueurs proposées selon les capacités de chacun : « Imagination » (4,2 km), « Sensualité » (7,6 km), « Intelligence » (13,8 km) et « Raison » (25,6 km).
A.L.