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Intemporelle Marlene Dietrich : star internationale, icône du style et mythe

Marlene Dietrich, star hollywoodienne allemande

Marlene Dietrich, star hollywoodienne allemande, © picture-alliance / /HIP | The Print Collector

17.02.2025 - Article

Véritable phénomène à son époque, l’actrice et chanteuse allemande continue d’inspirer de nombreuses personnes dans le monde entier, y compris par ses prises de position politiques.

Marlene Dietrich enfant, en 1906 à Berlin
Marlene Dietrich enfant, en 1906 à Berlin © picture alliance / dpa

Dans l’histoire du cinéma, Marlene Dietrich est considérée comme une icône. Incarnant le changement, la modernité et l’émancipation, elle a été – et est toujours – vénérée, adulée et imitée. Elle reste cependant une personnalité énigmatique, ce qui contribue incontestablement à son statut de mythe.

Ses débuts dans le Berlin des années folles

Marie Magdalene Dietrich naît dans une famille bourgeoise le 27 décembre 1901, à Berlin. Son père est lieutenant de police, sa mère est issue d’une riche famille de bijoutiers. À l’adolescence, Marlene – c’est ainsi qu’elle se fera bientôt appeler – découvre la musique, prend des cours de violon et s’intéresse au théâtre et au cinéma.

Marlene Dietrich dans « L’Ange bleu » (titre original : « Der blaue Engel »)
Marlene Dietrich dans « L’Ange bleu » (titre original : « Der blaue Engel ») © picture alliance / dpa

Au début des années 1920, Marlene Dietrich fait ses premiers pas sur scène et devant la caméra. C’est dans la métropole trépidante de Berlin qu’elle s’épanouit jusqu’à percer véritablement, en 1930, avec le rôle de la séduisante Lola dans le film de Josef von Sternberg « L’Ange bleu ». Avec son interprétation lascive et ironique de la chanson «  Ich bin von Kopf bis Fuß auf Liebe eingestellt » (« Je suis faite pour l’amour, de la tête aux pieds »), elle crée la sensation. La même année, elle est invitée à Hollywood.


Hollywood : l’invention de la femme moderne

Dans le film « Cœurs brûlés » (titre original : « Morocco »), de 1930
Dans le film « Cœurs brûlés » (titre original : « Morocco »), de 1930 © picture alliance / dpa

Aux États-Unis, « la Dietrich  » devient bien plus qu’une simple star jouant dans des films comme « Cœurs brûlés » (« Morocco  » en version originale), en 1930, ou « Shanghaï Express » en 1932. Par son charisme, elle crée une nouvelle image de la féminité qui rompt avec les clichés. Elle porte des pantalons, fume des cigarettes avec désinvolture, ses personnages sont indépendants et complexes.

Les apparitions de la Dietrich ne sont pas de simples expressions d’un style, mais aussi des messages qu’elle tient à transmettre. Elle expliquait elle-même : « Je ne m’habille pas pour la mode, ni pour l’homme, ni pour le public : je m’habille pour l’image que j’ai de moi-même. » Cette image de femme moderne fera des émules bien au-delà de l’écran.

Seconde Guerre mondiale : elle prend position

Dans les années 1930, le nazisme fait les yeux doux à Marlene Dietrich à des fins de propagande. Mais elle refuse catégoriquement de soutenir ce régime et prend la nationalité américaine en 1939. Plus tard, elle aurait déclaré : « Il fallait prendre position. Rester neutre n’était pas une option. »

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Marlene Dietrich s’est produite devant les troupes alliées
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Marlene Dietrich s’est produite devant les troupes alliées © picture alliance / Everett Collection / Everett Col

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Marlene Dietrich se produit sur le front pour les troupes alliées et chante pour les soldats, notamment «  Lili Marleen », une chanson pleine de nostalgie sur les adieux, l’espoir et l’attente des retrouvailles. Sa voix rauque et profonde crée une émotion qui touche de nombreux soldats, quel que soit le camp dans lequel ils se battent. Plus tard suivra, en 1962, la chanson anti-guerre « Sag mir, wo die Blumen sind » (« Where Have All the Flowers Gone » dans sa version originale, traduite en français sous le titre français « Qui peut dire où vont les fleurs ? »).



L’après-guerre : succès mondiaux et retour difficile en Allemagne

Une fois la guerre terminée, Marlene Dietrich poursuit son exceptionnelle carrière. Jusque dans les années 1960, elle joue dans des films de réalisateurs célèbres comme Billy Wilder, Alfred Hitchcock ou Fritz Lang et triomphe sur scène en tant que chanteuse internationale. C’est lors d’une tournée européenne qu’elle revient en Allemagne et à Berlin-Ouest en 1960. Le public est enthousiaste, même si des voix s’élèvent, la qualifiant de « traîtresse à la patrie » du fait de sa prise de position sous le nazisme.

Mère, amante, elle reste une femme énigmatique

Derrière l’élégance froide de la star internationale se cache une personnalité complexe. Dans sa biographie « Marlene Dietrich – Par sa fille, Maria Riva  », l’actrice Maria Riva, sa fille née en 1924, révèle une femme qui oscille entre doute et perfectionnisme. Les relations amoureuses de Dietrich – par exemple avec Jean Gabin, Erich Maria Remarque et Yul Brunner – sont légendaires. Pour autant, derrière une façade rayonnante, elle reste mystérieuse et cache sa vulnérabilité.

Retrait de la vie publique et héritage culturel

Dans les années 1970, Marlene Dietrich se retire à Paris où elle vit alitée, isolée et souvent sous l’emprise de médicaments. Elle meurt le 6 mai 1992, loin du public qui, jadis, l’acclamait. Ses obsèques ont lieu à Berlin, la ramenant là où sa vie et sa carrière avaient commencé. En 1997, on donne son nom à une place au centre de la capitale allemande. Sur la plaque qui porte son nom est précisé « Star mondiale berlinoise du cinéma et de la chanson. Engagement pour la liberté et la démocratie, pour Berlin et pour l’Allemagne. »

© Traduction : Deutschland.de / Révision : Ambassade d’Allemagne

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