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À la Berlinale, la jeune fille qui en savait trop…

La jeune actrice Laeni Geiseler, interprète principale du film « What Marielle Knows » de Frédéric Hambalek, en lice pour les Ours d’or et d’argent de la Berlinale

La jeune actrice Laeni Geiseler, interprète principale du film « What Marielle Knows  » de Frédéric Hambalek, en lice pour les Ours d’or et d’argent de la Berlinale, © picture alliance/dpa | Jens Kalaene

18.02.2025 - Article

Le réalisateur Frédéric Hambalek a présenté lundi « What Marielle Knows  », le premier des deux films allemands en compétition pour les Ours de la Berlinale. Une tragi-comédie subtile sur les rapports parents-enfants et les fragilités de l’équilibre familial.

Quel degré de transparence une famille peut-elle supporter ? C’est la question que pose What Marielle Knows, premier film allemand présenté à la Berlinale dans le cadre de la compétition pour les Ours d’or et d’argent. Inconnu du grand public, le réalisateur Frédéric Hambalek signe un film attrayant, entre comique et tragédie. Il a séduit le public berlinois, à l’instar d’autres longs métrages allemands projetés hors compétition.

« What Marielle Knows  » de Frédéric Hambalek

Dans ce film, tout part d’une gifle aux conséquences étonnantes. Marielle, 12 ans, est frappée par une camarade de classe et développe des capacités télépathiques. Soudain, elle voit et entend tout ce que ses parents vivent durant la journée. Or, c’est assez différent de ce qui se dit le soir à table. La mère, Julia (Julia Jentsch), partage des fantasmes sexuels avec un collègue de bureau pendant les pauses cigarettes. Le père, Lukas (Tobias Kramer), cadre dans l’édition, n’est pas du tout le leader à la personnalité dominante qu’il prétend être.

Marielle le sait : ils mentent. Les parents, se voyant mis à nu, se mettent à développer des stratégies pour conserver la face et se montrer sous leur meilleur jour. Elle, joue l’épouse fidèle et la mère modèle. Elle tente de repousser les avances de son collègue sans donner l’impression de poursuivre un jeu de rôle. Lui, se met à prendre des décisions tranchées et autoritaires. Chacun élabore des stratégies et adopte des comportements calculés. La mécanique familiale s’enraye. On ne sait plus qui manipule qui. Un comique subtil s’installe.

What Marielle Knows est l’un des deux films allemands engagés dans la compétition officielle de la 75e Berlinale. Le second, Yunan, d’Ameer Fakher Eldin sera présenté ce mercredi. Il raconte l’histoire d’un auteur arabe en exil, qui se rend dans une île isolée de la mer du Nord dans l’intention de se suicider. Il s’installe dans un modeste hôtel, tenu par une vieille femme dévouée. L’humanité silencieuse de cette dernière va faire renaître son désir et son instinct de vie.

Des pépites du cinéma allemand à découvrir dans plusieurs sections

Au-delà de la compétition officielle, 66 productions et coproductions allemandes sont à l’affiche de la Berlinale. Des pépites sont à dénicher dans plusieurs catégories. Dimanche était ainsi présenté dans la nouvelle section « Perspective », consacrée aux premiers films, le long métrage Mit der Faust in die Welt schlagen. Adaptation d’un roman de Lukas Rietzschel, il retrace une histoire familiale qui vire à la tragédie dans la campagne est-allemande au début des année 2000. La mise en scène empathique de Constanze Klaue est l’un des atouts du film. La Berlinoise de 40 ans casse tous les clichés sur les Allemands de l’Est en enrichissant le roman de sa propre expérience.

La comédienne Leonie Benesch dans le film « Heldin » de Petra Volpe
La comédienne Leonie Benesch dans le film « Heldin  » de Petra Volpe © Zodiac Picture 2025

Dans la section « Berlinale Special  » était présenté lundi le film Heldin de Petra Volpe. Il s’agit d’une plongée dans le monde des soignants confrontés au manque de moyens et de personnels. Elle est portée par l’extraordinaire présence de l’actrice Leonie Benesch, dont le personnage allie un professionnalisme irréprochable, des gestes précis et une grande empathie pour les malades dans le fracas du stress quotidien.

Dans la même section, mais dans un tout autre genre, Jan-Ole Gerster présente « Islands  ». Le film transporte le spectateur sur l’île de Fuerteventura, aux Canaries. Sam Riley y joue un prof de tennis désillusionné. Son projet de vie paradisiaque sur l’île s’est révélé tenir davantage d’une affligeante routine que d’un rêve éveillé. Malgré cela, il ne parvient pas à s’en extraire, jusqu’à ce qu’apparaisse Anne (Stacy Martin) et sa famille. Le film offre une réflexion profonde sur l’isolement et la quête de soi d’un individu confronté à ses propres démons.

A.L.

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