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Exposition : le labeur des femmes à travers la peinture

(G.) Rembrandt Harmensz van Rijn (1606–1669), Mendiants recevant l'aumône à la porte d'une maison, 1648 ; (D.) Louise Madeleine Cochin (1686–1767) d’après Charles-Nicolas Cochin d.J. (1715–1790), Le Chanteur de Cantiques, 1742 

(G.) Rembrandt Harmensz van Rijn (1606–1669), Mendiants recevant l'aumône à la porte d'une maison, 1648 ; (D.) Louise Madeleine Cochin (1686–1767) d’après Charles-Nicolas Cochin d.J. (1715–1790), Le Chanteur de Cantiques, 1742 , © Musées nationaux de Berlin, Cabinet des estampes / Dietmar Katz

07.03.2025 - Article

Paysannes, servantes, enseignantes, domestiques, courtisanes : une exposition au Kulturforum de Berlin s’intéresse à la représentation du travail des femmes dans l’art. Une plongée dans l’histoire de nos sociétés, à la veille de la Journée des femmes.

Égalité salariale, plafond de verre, partage des tâches domestiques : en 2025, l’égalité femmes-hommes demeure un combat. Mais les choses évoluent. Et si l’on chausse une longue vue et que l’on tourne le regard vers l’époque moderne, on mesure alors les progrès accomplis.

À Berlin, une petite exposition s’y emploie, au Kulturforum de la Galerie de peintures. Elle rassemble 25 gravures françaises, allemandes, italiennes, espagnoles et hollandaises des 16e, 17e et 18e siècles, issues des collections du Cabinet des estampes. Elle s’intitule « Au travail ! De la besogne et du dur labeur des femmes ». Elle est à visiter jusqu’au 18 mai 2025.

Les femmes au travail : regards masculins et féminins

Lucas Hugensz. van Leyden (1494–1533), La laitière, 1510
Lucas Hugensz. van Leyden (1494–1533), La laitière, 1510 © Musées nationaux de Berlin, Cabinet des estampes / Dietmar Katz

L’exposition dévoile les coulisses du travail des femmes jusqu’au 18e siècle. Travaux des champs, éducation des enfants, tâches artisanales : la contribution féminine à la société est souvent restée invisible, et ignorée des artistes.

Ceux qui ont représenté la besogne des femmes étaient d’ailleurs le plus souvent des hommes. Les œuvres présentées, signées Albrecht Dürer, Lucas Cranach ou Rembrandt, témoignent de la prédominance de la perspective masculine. Mais il y a des exceptions, et l’exposition leur fait une place. Elle présente des gravures de Louise Magdeleine Horthemels (1686–1767) et Marguerite Ponce (1745-1800), deux artistes féminines qui sont parvenues à vivre de leur art.

Les œuvres exposées montrent les fonctions, en réalité fort variées, exercées par les femmes dans la société de l’époque. Paysannes, servantes, enseignantes, domestiques, sages-femmes ou courtisanes : on les trouve dans des métiers alors exclusivement féminins, mais aussi dans les tâches dans lesquelles elles travaillent avec les hommes.

Certains artistes ont su manier l’allégorie pour faire émerger des femmes actives et sûres d’elles. D’autres ont plutôt livré la vision d’un travail harassant, et déjà peu payé en retour. Mais une idée apparaît au fil du parcours : sans le travail des femmes, les structures masculines et patriarcales de la société n’auraient pu ni fonctionner, ni perdurer.

A.L.

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