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L’expressionniste Karl Schmidt-Rottluff a désormais son musée
La maison de campagne et le moulin des parents du peintre Karl Schmidt-Rottluff transformés en musée, à Chemnitz (Saxe), © picture alliance/dpa | Hendrik Schmidt
Capitale européenne de la culture en 2025, Chemnitz est aussi la patrie du peintre expressionniste Karl Schmidt-Rottluff (1884-1976). La ville de Saxe inaugure dimanche un musée dans sa maison natale. Il sera consacré à son œuvre et au mouvement Die Brücke.
Capitale européenne de la culture en 2025, la ville de Chemnitz, en Saxe, inaugure dimanche un musée consacré à l’un de ses plus célèbres enfants :le peintre Karl Schmidt-Rottluff (1884-1976). L’établissement s’installe dans la maison de campagne des parents de l’artiste expressionniste. Un moulin jouxte l’édifice. Le cofondateur du groupe Die Brücke, fils de meunier, y a passé son enfance.
Aux racines du groupe Die Brücke, haut représentant de l’expressionnisme
Ce nouveau musée est géré par les Collections d’art de Chemnitz. Il mène le visiteur aux racines de l’œuvre de Karl Schmidt-Rottluff, et plus largement de l’expressionnisme allemand. En effet, c’est à Chemnitz que l’artiste a rencontré Erich Heckel et Ernst Ludwig Kirchner. En 1905, les trois amis ont donné naissance au groupe d’artistes Die Brücke.
Des couleurs lumineuses, des formes simplifiées, l’expression de l’intériorité plutôt que la description de la réalité extérieure, des idéaux élevés et des valeurs traditionnelles : Die Brücke a été l’un des plus éminents représentants de l’expressionnisme allemand, et un précurseur de la modernité classique.
Le groupe, enraciné à Chemnitz, s’est ensuite constitué, à Dresde. Il comptait a aussi dans ses rangs deux artistes originaires de la ville voisine de Zwickau, Fritz Bleyl et Max Pechstein. En 1911, il déménagea à Berlin. Le musée Die Brücke de Berlin célèbre actuellement les 120 ans de sa fondation par une rétrospective.
Un lieu, une histoire
Aucun musée n’a, en revanche, jamais été consacré à Karl Schmidt-Rottluff, bien que l’idée soit dans l’air depuis les années 1970. L’Année européenne de la culture a permis de remédier à cette lacune.
L’exposition permanente présente des œuvres, des facsimiles, des documents, des créations artisanales de l’artiste en bois et en pierre, des bijoux, ainsi que des objets personnels. Elle retrace la biographie de Karl Schmidt-Rottluff et de plusieurs de ses compagnons de route.
Elle raconte aussi l’histoire du lieu. Cette maison a été tour à tour un berceau et un refuge pour Karl Schmidt-Rottluff. Le peintre y a rendu visite à sa mère jusqu’en 1936. Puis, il y a vécu entre 1943 et 1946 après le bombardement de son appartement berlinois. Ses œuvres, estampillées « art dégénéré » par les nazis dès les années 1930, furent pour beaucoup détruites.
La maison Karl Schmidt-Rottluff de Chemnitz s’adresse aux amateurs d’art et aux touristes. Mais pas seulement. Elle entend offrir un lieu de rencontre aux habitants et proposer des événements consacrés à l’art.
A.L.