Bienvenue sur les pages du Ministère fédéral des Affaires étrangères

Journées du Patrimoine : découvrez l’Allemagne hors des sentiers battus

Le gratte-ciel Aalto, à Brême. Façades nord, ouest, est, sud

Le gratte-ciel Aalto, à Brême. Façades nord, ouest, est, sud © Rolf Diehl / Tag des offenen Denkmals

12.09.2025 - Article

Châteaux mystérieux, maisons à colombages, églises sublimes : plus de 5 000 monuments ouvrent leurs portes dimanche 14 septembre en Allemagne pour les Journées du Patrimoine. C’est l’occasion de découvrir un autre visage du pays. Quelques idées pour les curieux.

Chaque année en septembre, les European Heritage Days mettent le patrimoine à l’honneur dans une cinquantaine de pays européens. En Allemagne, le Tag des offenen Denkmals (Journée du monument ouvert) est organisé depuis 1993 par la Fondation allemande pour la protection des monuments (DSD). Cette année, il se tient le dimanche 14 septembre, une semaine avant les Journées européennes du Patrimoine en France.

Plus de 5 000 sites et monuments ouvrent leurs portes dans plus de 2 000 communes. Le thème de l’édition 2025, « Précieux : inestimable ou irremplaçable ? », invite le public à réfléchir à ce qui confère une valeur aux monuments et les rend uniques à nos yeux. C’est l’occasion de jeter un œil par-delà le Rhin et de découvrir l’Allemagne sous un autre jour. Quelques suggestions pour nourrir votre curiosité.

Le gratte-ciel Aalto à Brême

«  Il faut bâtir des maisons où chaque famille se sente vraiment chez elle  », plaidait Alvar Aalto. De 1959 à 1962, l’architecte finlandais a donné vie à Brême à un gratte-ciel résidentiel incarnant sa vision humaniste d’un habitat alliant fonctionnalité et qualité de vie.

Avec ses 22 étages et 65 mètres de haut, cet immeuble moderniste se distingue par ses façades aux lignes organiques, ses balcons courbes et ses matériaux innovants. Sa forme en éventail permet à tous les appartements de s’ouvrir vers le soleil couchant. À l’intérieur, des espaces de rencontre à chaque étage et de nombreux détails soigneusement pensés pour créer un lieu social, chaleureux, accueillant et intime.

Classé monument historique depuis 1996 et rénové à deux reprises, le Aalto Hochhaus se situe au cœur de la Neue Vahr, un quartier imaginé dans les années 1950 comme une «  ville du futur  ». Chaque année, il attire de nombreux amateurs d’architecture et curieux.

La Deutsche Nationalbibliothek à Leipzig

La Deutsche Nationalbibliothek (DNB) à Leipzig, fondée en 1912 sous le nom de Deutsche Bücherei, est la bibliothèque nationale d'Allemagne. Elle collecte et archive toutes les œuvres écrites, visuelles et sonores publiées en Allemagne, sur l’Allemagne ou en langue allemande depuis 1913. C’est l’une des plus grandes bibliothèques du pays.

Son fonds est accessible sur ses deux sites de Leipzig et Francfort-sur-le-Main. Elle propose également en libre accès sur son site Internet son catalogue, des publications et de nombreux ouvrages. Depuis 2006, elle porte le nom de Deutsche Nationalbibliothek et son mandat légal a été étendu aux œuvres médiatiques numériques.

Avec plus de 600 pièces, le bâtiment historique regorge d’endroits et d’histoires uniques. La visite guidée (nombre de places limité) ouvre des portes habituellement fermées. Elle arpente du sous-sol au dernier étage une bibliothèque qui n’a cessé de s’agrandir en 112 ans d’histoire.

La Völklinger Hütte, au cœur de l’histoire industrielle de la Sarre

Les anciennes aciéries de Völklingen (Völklinger Hütte), en Sarre, non loin de la frontière française. Le site, reflet de l’histoire industrielle de la région, est inscrit sur la liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO.
Les anciennes aciéries de Völklingen (Völklinger Hütte), en Sarre, non loin de la frontière française. Le site, reflet de l’histoire industrielle de la région, est inscrit sur la liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO. © picture alliance / imageBROKER | Daniel Schoenen

La Völklinger Hütte est la seule usine sidérurgique au monde datant de l’apogée de l’industrialisation à avoir été entièrement conservée. Fondée en 1873, elle est aujourd’hui inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Ce lieu fascinant allie histoire et culture industrielle, à la croisée du passé, du présent et du futur.

En 1928, ces aciéries ont vu naître l’une des usines de frittage les plus modernes d’Europe. Mais leur histoire a été faite de hauts et de bas. Victimes de la crise de l’acier, elles ont fermé en 1986. Les hauts fourneaux, la cokerie, l’atelier de frittage, les halles, la salle des soufflantes et le gazomètre de 70 mètres ont cependant été conservés. Ils accueillent aujourd’hui les visiteurs venus s’imprégner d’une mémoire industrielle vivante.

Les plus curieux prolongent l’expérience à la mine-image de Velsen, à Sarrebruck, à une dizaine de kilomètres. Cet ancien puits-école a formé après la Seconde Guerre mondiale des générations de mineurs aux machines, aux dispositifs de sécurité et à la signalisation. Le réseau compte 800 mètres de galeries sur trois niveaux. Au fond, les visiteurs découvrent en immersion le vrai travail des mineurs.

Lorsch, son abbaye et la salle de Nibelungen

Peintures dans la salle du Nibelung de l’ancien hôtel de Ville de Lorsch, en Hesse.
Peintures dans la salle du Nibelung de l’ancien hôtel de Ville de Lorsch, en Hesse. © Simone Paepke / Tag des offenen Denkmals

Nichée au sud de la Hesse, entre Darmstadt et Heidelberg, Lorsch est réputée pour les vestiges de son abbaye (Kloster Lorsch), fondée en 774. Sa Torhalle, témoignage de l’architecture caroligienne, est classée au Patrimoine mondial de l’UNESCO. En arrière-plan, une large vue s’offre sur la plaine du Rhin.

À deux pas, l’ancien hôtel de ville (Altes Rathaus), daté de 1714-1715, domine la place du marché. Sa silhouette élancée est ornée de colombages, qui comptent parmi les plus beaux de la région. Au premier étage la Salle du Nibelung (Nibelungensaal) se distingue par ses peintures murales. Elles retracent les péripéties de l’histoire de la ville, de son abbaye, ainsi que des épisodes de la Chanson des Nibelungen, célèbre légende épique allemande du Moyen Âge. Elle sert principalement de salle de réunion, de concert et de réception. Mais elle est ouverte lors de visites guidées, notamment lors des Journées du Patrimoine.

Lorsch est souvent surnommée la « porte de la Bergstraße  ». Cette route historique et touristique, ancienne voie commerciale connue depuis l’Antiquité, passe à quelques kilomètres. Elle est réputée pour ses coteaux ensoleillés, ses châteaux forts et ses nombreux arbres fruitiers qui en en font « le jardin de printemps » de l’Allemagne.

Mémorial de l’ancienne prison de Cottbus

Vue d’une cellule individuelle, communément appelée « cage à tigre », dans l’ancienne Prison royale centrale de Cottbus.
Vue d’une cellule individuelle, communément appelée « cage à tigre », dans l’ancienne Prison royale centrale de Cottbus. Utilisée de 1860 à 2022, elle a accueilli de nombreux détenus politiques sous les dictatures nazies et communistes. Elle est aujourd’hui transformée en mémorial. © picture alliance/dpa | Frank Hammerschmidt

Construite entre 1855 et 1859 sous l’administration judiciaire prussienne, l’ancienne prison royale centrale de Cottbus, dans le Brandebourg, a servi de lieu de détention de 1860 à 2002.

Durant la période nazie, elle a hébergé une maison de correction pour jeunes, avant d’être reconvertie en prison de femmes puis, à partir de 1939, en maison de redressement pour femmes. La guerre a durci les conditions de détention : les prisonnières ont été soumises au travail forcé, à des privations alimentaires et à un bombardement meurtrier en 1945. Après la guerre, le site est passé sous l’administration du régime communiste de la RDA. Il a continué a servir de prison, notamment pour les détenus politiques.

Le pénitencier a fermé ses portes en 2002, et été reconverti en lieu de mémoire et d’éducation. À travers des visites guidées et des expositions, il met en lumière les persécutions politiques, les mécanismes de la répression, l’inhumanité des conditions de détention sous les deux dictatures nazie et communiste. Une exposition de portraits d’André Wagenzik raconte les destins de prisonniers politiques est-allemands. Une autre revient sur la Révolution pacifique en RDA et sur la Réunification, dont on célèbre dans quelques jours les 35 ans.

A.L.

En savoir plus :

Tag des offenen Denkmals / Journées du Patrimoine

Retour en haut de page