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Une exposition à Berlin questionne les « fascismes globaux »

Robin Rhode, Implis I - XIII (200), 2 casques en verre, plastique et acier

Robin Rhode, Implis I - XIII (200), 2 casques en verre, plastique et acier. Avec l’aimable autorisation de Robin Rhode. Vue de l’exposition Global « Fascisms » à la Maison des cultures du monde à Berlin (HKW), 2025. © Mathias Völzke/HKW

19.09.2025 - Article

À l’heure où les courants autoritaires gagnent du terrain à travers le monde, la Maison des cultures du monde convoque les œuvres d’une cinquantaine d’artistes contemporains pour analyser la notion de « fascisme » à travers l’histoire. Et s’interroger sur le présent.

Vue de l’exposition Global Fascism à la Maison des cultures du monde (HKW), 2025
Vue de l’exposition Global Fascisms à la Maison des cultures du monde (HKW), 2025 © Mathias Völzke/HKW

Initialement, il qualifie des systèmes historiques apparus en Italie et en Allemagne au 20e siècle. Mais aujourd’hui, le mot fascisme tend à revenir sur le devant de la scène dans une tentative de compréhension des tendances autoritaires qui se développent à travers le monde. Cet emploi est-il facteur de confusion ? D’un autre côté, si on cantonne le terme au passé, comment qualifier les réalités d’aujourd’hui ? À Berlin, l’exposition « Global Fascisms » propose un détour par l’art contemporain pour tenter d’y voir plus clair. Présentée jusqu’au 7 décembre, elle convoque les œuvres d’une cinquantaine d’artistes pour tenter de cerner le fascisme, son fonctionnement et ses modes d’expression.

La montée des tendances autoritaires au prisme de l’art contemporain

Gülsün Karamustafa, Soldats (1976)
Gülsün Karamustafa, Soldats (1976), avec l’aimable autorisation de Gülsün Karamustafa, BüroSarıgedik. Salt Research und Gülsün Karamustafa Archive © HKW/ Gülsün Karamustafa

De fait, la montée des approches fascistes à travers le monde interroge les artistes contemporains de nombreux pays. La sélection proposée par la Maison des cultures du monde se veut le reflet de cette réflexion aux timbres, aux prismes et aux échos multiples. Les œuvres sont signées Hanna Höchs, Sana Shahmuradova, Maria Lassnig ou encore Mathew Barney. Elles font appel à une grande variété d’approches et de genres, allant de la peinture aux formats numériques en passant par le cinéma, la performance, l’écrit et le discours.

Le cheminement progresse par le dialogue. La confrontation avec des œuvres du passé, notamment, laisse émerger des continuités inattendues. Elle souligne le rôle des émotions dans la séduction politique et l’esthétique des idéologies fascistes. Les aspects sociaux et technologiques qui président à ces dynamiques sont analysés.

Le parcours est une plongée dans la réalité des systèmes fascistes. Il analyse le rôle des réseaux sociaux comme chambres d’écho des idées qu’ils véhiculent. Il met en lumière les procédés rhétoriques utilisés, tels que les mythes (mythe de l’Âge d’or), et passe en revue les mécanismes qui leur permettent de perdurer. Il étudie aussi les interactions entre les inégalités, les questions migratoires et la politisation de la religion dans la diffusion des affects nationalistes. Les notions d’« identité », de « communauté » et d’« appartenance » sont passées au microscope.

Des fascismes pluriels, une menace persistante

Il en résulte qu’il convient non pas seulement de parler du fascisme au sens historique, mais de fascismes au pluriel. Ces fascismes se manifestent dans différents contextes politiques, culturels et sociaux, au passé et au présent. Ils représentent une menace globale persistante.

A.L.

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