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L’Église Notre-Dame de Dresde célèbre les 20 ans de sa reconstruction

Vue de l’Église Notre-Dame de Dresde (sur la gauche) se reflétant dans les eaux de l’Elbe

Vue de l’Église Notre-Dame de Dresde (sur la gauche) se reflétant dans les eaux de l’Elbe © Picture alliance/dpa | Sebastian Kahnert

30.10.2025 - Article

Il y a 20 ans, Dresde retrouvait son emblème et les bords de l’Elbe leur splendeur baroque. Le 30 octobre 2005, la reconstruction à l’identique de l’Église Notre-Dame (Frauenkirche) était inaugurée à Dresde. L’édifice était resté pendant 60 ans à l’état de ruine.

Depuis les bords de l’Elbe, on l’aperçoit, silhouette élancée au milieu de joyaux de l’architecture baroque. Son reflet trouble à peine les eaux calmes du fleuve. Elle semble avoir toujours été là. Il est difficile d’imaginer qu’il n’y ait eu à cette place pendant 60 ans qu’un vide, une béance, un manque. L’Église Notre-Dame (Frauenkirche) de Dresde, détruite lors du bombardement de février 1945, a attendu le 30 octobre 2005 pour retrouver sa place dans le panorama de la ville. Dresde commémorait cette semaine cette résurrection.

En ruines pendant 60 ans

L’Église Notre-Dame n’a pas succombé au bombardement allié dans la nuit du 13 au 14 février 1945. Sa structure s’est effondrée au matin du 15 février, affaiblie et rongée par la chaleur des flammes.

Très vite, des habitants de Dresde ont manifesté leur attachement à l’édifice et souhaité sa reconstruction. Mais leur désir s’est heurté à l’idéologie des autorités de la RDA. En 1966, il a été décidé de conserver les ruines – le chœur et quelques pans de murs – comme monument commémoratif. Cette décision devait se révéler essentielle pour permettre une reconstruction à l’identique, trente ans plus tard.

Reconstruite à l’identique

Après la chute du mur de Berlin, une poignée de citoyens ont lancé « L’appel de Dresde » pour la reconstruction, à l’occasion du 45e anniversaire du bombardement. Le projet n’a pas immédiatement suscité l’engouement des autorités. Mais l’esprit citoyen a finalement prévalu, et l’a emporté sur les réticences. En mai 1994, la première pierre du chantier était posée.

Le choix a été fait de reconstruire le bâtiment à l’identique. Le chantier a suivi les plans et repris les techniques utilisés par l’architecte George Bähr lors de la construction, entre 1726 et 1743. 4 500 mètres cubes de pierres ont été extraites du bâtiment en ruine et réemployés. Ils composent un cinquième du nouvel édifice. Aisément discernables au départ, ils se fondent progressivement dans l’ensemble année après année, à mesure que les pierres neuves se patinent à leur tour.

Élan populaire et symbole de réconciliation

Comme Notre-Dame de Paris, l’Église Notre-Dame de Dresde est un emblème. Et comme la cathédrale parisienne, elle doit sa reconstruction à la générosité de donateurs nationaux et étrangers. Les dons et la vente de produits promotionnels ont financé les deux tiers des 180 millions nécessaires à la reconstruction. Les pouvoirs publics ont contribué à hauteur de 65 millions d’euros.

Cet élan populaire a fait, à l’époque, la Une des journaux, bien au-delà de l’Europe. Vingt ans plus tard, il ne s’est pas tari. L’Église Notre-Dame accueille chaque année deux millions de personnes lors de 120 offices religieux, 550 veillées de prières et plus d’une centaine de concerts.

L’édifice baroque est aujourd’hui plus que jamais un symbole. De renaissance et d’optimisme, bien sûr. Mais aussi de paix, de réconciliation et d’amitié entre les peuples. L’évêque de Coventry (Royaume-Uni), Sophie Jelley, a d’ailleurs participé à la célébration du 20e anniversaire de sa reconstruction, lors de laquelle se sont succédé concerts, veillées et visites guidées.

A.L.

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