Olaf Scholz confirme la hausse durable du budget de la défense à 2 % du PIB

Le chancelier Olaf Scholz a réaffirmé vendredi, lors d’un congrès de la Bundeswehr, que l’Allemagne porterait « durablement » son budget de la défense à 2 % du produit intérieur brut (PIB). Cet objectif demeurera valable au-delà du fonds spécial débloqué pour la Bundeswehr au lendemain de l’agression russe de l’Ukraine, en février 2022, a-t-il indiqué. Les deux tiers des 100 milliards d’euros de ce fonds spécial seront, par ailleurs, affectés contractuellement à des commandes d’armement d’ici à la fin de l’année.

M. Scholz a réaffirmé la volonté allemande de s’engager dans les projets d’armement franco-allemands. Selon lui, l’initiative allemande d’un bouclier du ciel européen (« Europea Sky Shield ») a vocation à devenir un élément central de la sécurité de l’Allemagne et de l’Europe. Elle pourrait devenir le point de départ d’une coopération encore plus étroite au sein de l’Union européenne. « Dans cette perspective, nous avons fait avancer le projet de système aérien de combat du futur (SCAF) avec la France et l’Espagne, et nous allons maintenant rapidement développer le projet de char franco-allemand MGCS […] avec la France ».

Fridolin Schley et Maryline Desbiolles, lauréates du Prix littéraire Franz Hessel

La ministre fédérale adjointe à la Culture, Claudia Roth, et son homologue française, Rima Abdul Malak, ont remis cette semaine le Prix littéraire franco-allemand à Paris. Il récompense cette année l’auteur allemand Fridolin Schley pour son roman historique « Die Verteidigung » et la Française Maryline Desbiolles pour son récit « Charbon ardents ». Ces deux romans contribuent à la lutte contre l’antisémitisme, le racisme, l’islamophobie et la misanthropie, a souligné Mme Roth. Le Prix littéraire Franz Hessel a été créé en 2010. Doté de 10 000 €, il récompense des auteurs et autrices français et allemands encore peu connus dans le pays voisin, et dont les œuvres ne sont pas encore traduites.

Sages : investir pour garantir la croissance de demain

Dans son dernier rapport, remis cette semaine au gouvernement allemand, le Conseil des experts économiques (« Cinq Sages ») prévoit une récession de 0,4 % en 2023 et une reprise de la croissance (+ 0,7 %) en 2024. Il formule plusieurs recommandations pour relancer durablement la croissance allemande, notamment face au manque d’investissements et à la pénurie de main-d’œuvre qualifiée.

Selon les « Sages », « la reprise se fait attendre » car l’économie pâtit des conséquences de la crise énergétique et de l’inflation, qui freine la consommation, l’investissement et la construction. L’inflation devrait refluer de 6,1 % en 2023 à 2,6 % en 2024, analysent-ils. Cela devrait relancer la consommation. Mais l’Allemagne, en tant que nation fortement exportatrice, devrait continuer de souffrir de la faiblesse de la demande mondiale.

Le rapport identifie aussi des risques pour la croissance à moyen terme. « Actuellement, la crise énergétique et la baisse des revenus réels pèsent toujours sur l’évolution de la conjoncture en Allemagne », a résumé Monika Schnitzer, présidente du Conseil. « Mais, comme nous le montrons, la croissance est surtout freinée à moyen terme par le vieillissement démographique, la faible croissance de la productivité, le vieillissement du capital industriel et le faible nombre d’entreprises jeunes et innovantes. »

Pour y remédier, les cinq experts proposent plusieurs pistes : une forte relance de l’investissement, notamment dans les transitions énergétique et numérique ainsi que dans l’intelligence artificielle, le report à long terme de l’âge de la retraite en fonction de l’augmentation de l’espérance de vie (de huit mois par année de vie gagnée, ce qui porterait l’âge légal à 68 ans en 2051) ou encore la promotion d’une culture de l’investissement en actions dans la population.

« Il en va de la croissance de demain », a commenté le chancelier Olaf Scholz. « Nous voulons voir à nouveau cette croissance en 2024. Et nous devons naturellement surmonter les grands défis auxquels nous faisons face ». Le gouvernement allemand a d’ores et déjà ouvert la voie à un vaste paquet d’investissements, notamment dans les infrastructures et la transition vers la neutralité climatique. En savoir plus

Nancy Faeser : « Plus jamais ça, c’est maintenant »

Selon la ministre fédérale de l’Intérieur, Nancy Faeser, la démocratie allemande ne tolèrera l’antisémitisme sous aucune forme. « Plus jamais ça, c’est maintenant », a-t-elle affirmé jeudi, lors d’un débat au Bundestag commémorant le 85^e anniversaire de la Nuit des pogroms, en 1938. 2023 n’est pas 1938, a-t-elle souligné. Les juifs d’aujourd’hui peuvent compter sur le soutien de l’État. « Celui qui agresse des personnes doit s’attendre à faire face à toute la rigueur de l’État de droit. Celui qui justifie le meurtre de masse, qui abuse des libertés pour propager des délits inhumains et de la haine ne peut se réclamer de la protection de la liberté d’expression », a dit la ministre. Le débat se déroulait en présence de la survivante de l’Holocauste Margot Friedländer, du Conseil central des juifs d’Allemagne, Josef Schuster et de l’ambassadeur d’Israël en Allemagne, Ron Prosor.

En Allemagne, le bonheur est au nord

Selon la nouvelle édition de l’« Atlas du bonheur » SKL, un sondage réalisé auprès de 11 425 personnes de 16 ans et plus, c’est dans la région du Schleswig-Holstein que les Allemands sont les plus heureux. Le land le plus septentrional du pays, situé en bordure de la mer du Nord et de la mer Baltique, confirme une position qu’il occupe depuis plusieurs années. Crédité de 7,21 points sur une échelle allant de 1 à 10, il devance Hambourg (7,11), la Bavière (7,09), la Hesse (7,06) et la Rhénanie-du-Nord-Westphalie (7,0). Trois länder de l’est du pays, la Saxe-Anhalt (6,95), la Saxe et la Thuringe constatent une progression di niveau de satisfaction de leurs habitants. Berlin (6,62), la Sarre (6,21) et le Mecklembourg-Poméranie occidentale (6,19) restent, en revanche, des régions où l’humeur est plus morose.

De manière générale, l’enquête montre que le niveau de satisfaction des Allemands dans la vie (6,92 points) remonte depuis l’étiage de 2021 (6,58 points). Il reste, toutefois, plus faible qu’avant la pandémie (7,14 points en 2019). Le nombre de personnes qui ressentent de la peur est en nette augmentation. La population se sent également plus seule qu’il y a dix ans, même si le bonheur est en hausse chez les femmes et au sein des familles. Selon cette enquête, ce sont surtout les jeunes qui sont en proie à des peurs diffuses. En savoir plus

Rédaction : A.L.