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Claude Monet, Quai du Louvre, 1867, © Kunstmuseum Den Haag - bequest Mr. and Mrs. G.L.F. Philips-van der Willigen, 1942
Pour ne rien manquer de l’actualité en ce mardi 8 octobre 2024.
- Monet, Manet, Renoir : à Berlin, deux expositions explorent l’impressionnisme français
- Hambourg accueille une conférence sur le développement durable
- Plus de 260 000 réfugiés Ukrainiens exercent un emploi en Allemagne
- Un musée propose de « téléphoner » à la musicienne Clara Schumann grâce à l’IA
- Christian Thielemann fait ses débuts à la baguette du Staatsoper de Berlin
- Un nouveau recueil de Siegfried Lenz publié, 10 ans après sa mort
Monet, Manet, Renoir : à Berlin, deux expositions explorent l’impressionnisme français
Il est toujours à (re)découvrir. L’impressionnisme français est au centre de deux expositions qui viennent d’ouvrir leurs portes à Berlin. La première s’intitule « Monet et la ville impressionniste ». Elle est présentée à l’Alte Nationalgalerie jusqu’au 26 janvier 2025. Elle dévoile une série de trois vues de Paris peintes en 1867 par Claude Monet, « Saint-Germain l’Auxerrois », « Le Jardin de l’Infante » et le « Quai du Louvre ». Aujourd’hui éclatée entre Berlin, les États-Unis et les Pays-Bas, cette série de jeunesse n’avait jamais été exposée comme telle. Mais elle a été le point de départ de la redécouverte du paysage urbain par les impressionnistes, dont l’exposition donne un aperçu.
La seconde exposition s’intitule « L’autre impressionnisme. Gravures internationales de Manet à Whistler ». Elle est présentée au Cabinet des estampes, à Berlin, jusqu’au 12 janvier 2025. Elle dévoile à travers la gravure un aspect peu connu de l’impressionnisme. Elle réunit 110 œuvres d’une quarantaine d’artistes, de Manet à Ury en passant par Renoir et Whistler, parmi lesquelles beaucoup d’œuvres encore jamais, ou rarement exposées. Cet « autre impressionnisme » se caractérise par la création d’ambiances avec une touche artistique très personnelle. Il a ouvert la voie des musées à l’impressionnisme, notamment à travers une exposition présentée en 1881 à Berlin.
Hambourg accueille une conférence sur le développement durable
Comment atteindre concrètement les 17 objectifs des Nations unies pour le développement durable ? C’est la question sur laquelle se sont penchés en ce début de semaine à Hambourg 1 600 représentants d’une centaine de pays, à l’occasion de la première Conférence de Hambourg sur la durabilité (Hamburg Sustainability Conference, HSC).
« Renforcer la confiance réciproque au sein de la communauté internationale, et simultanément montrer qu’avec des partenaires internationaux forts, il est possible de relever des défis globaux est l’objectif de cette conférence », a déclaré le chancelier Olaf Scholz.
Plusieurs chefs d’État et de gouvernement, notamment de pays du Sud global, avaient fait le déplacement. Il a été question de transport maritime climatiquement neutre, de production durable de batterie ou encore d’architecture financière durable.
« La prospérité pour tous est un objectif global. Mais notre planète n’y résistera pas si nous continuons de miser sur des technologies et sur des modes de production des 19e et 20e siècles », a affirmé M. Scholz. « Il n’y pas d’autre voie possible que le découplage entre la croissance économique du monde et les émissions de CO2. »
La conférence a aussi souligné l’importance des investissements privés pour atteindre les objectifs de développement durable. Une nouvelle plateforme a été créée pour les faciliter. « Le monde ne doit pas se laisser à nouveau diviser en blocs dépassés depuis longtemps », a exhorté M. Scholz. « Au contraire, il doit à nouveau se rassembler davantage. »
Plus de 260 000 réfugiés Ukrainiens exercent un emploi en Allemagne
L’accompagnement renforcé « Job Turbo » créé par le gouvernement allemand pour l’insertion professionnelle des réfugiés montre ses premiers effets. Selon des chiffres officiels, 266 000 réfugiés ukrainiens exercent un emploi en Allemagne. C’est 71 000 de plus qu’il y a un an, date de lancement du programme. Parmi les réfugiés des huit pays d’origine les plus fréquents, ce sont 704 000 personnes (+ 71 000 sur un an) qui travaillent.
Il s’agit là d’un « succès », même si « nous pouvons et voulons encore nous améliorer », a commenté le chancelier Olaf Scholz. Il reste beaucoup à faire, a abondé le ministre du Travail et des Affaires sociales, Hubertus Heil. Le programme propose aux personnes ayant une perspective de demeurer durablement en Allemagne un accompagnement renforcé par les agences pour l’emploi.
L’insertion par le travail représente plus qu’un salaire, elle apporte des interactions sociales, une meilleure connaissance du pays et une reconnaissance sociale, souligne M. Heil. De nombreux obstacles sont à surmonter, tels que la langue ou la reconnaissance des diplômes. À cela s’ajoute le contexte de ralentissement économique. Le gouvernement allemand n’entend pas se démobiliser, d’autant que l’Allemagne a besoin de main-d’œuvre.
Un musée propose de « téléphoner » à la musicienne Clara Schumann grâce à l’IA
Le musée Robert Schumann de Zwickau (Saxe) fait revivre la pianiste et compositrice Clara Schumann (1818-1896). À partir de 2025, ses visiteurs pourront lui « téléphoner » dans le cadre d’une nouvelle exposition permanente. Une innovation permise par les progrès de l’intelligence artificielle (IA).
Des étudiants de l’Université de Saxe occidentale de Zwickau ont alimenté une IA avec les 750 lettres envoyées par la pianiste à son mari, le compositeur Robert Schumann (1810-1856), et au musicien Johannes Brahms (1833-1897). Une septuagénaire de Leipzig a prêté sa voix. Celle-ci a été « clonée » pour permettre à Clara Schumann de s’exprimer à travers les siècles.
Clara Schumann a possédé un téléphone à la fin de sa vie, à partir de 1890, dans son appartement de Francfort-sur-le-Main. Elle l’utilisait beaucoup, notamment pour parler à sa fille Élise. L’une était joignable au numéro 1037, l’autre au 844.
À Zwickau, rien ne manquera à l’expérience. Le musée présentera un téléphone de la marque Siemens & Halske datant de 1895. Et comme les appareils de l’époque ne possédaient ni cadran, ni touches, la mise en relation sera effectuée par une téléphoniste, également programmée par IA. En savoir plus
Christian Thielemann fait ses débuts à la baguette du Staatsoper de Berlin
Nommé pour succéder à Daniel Barenboim, le chef d’orchestre allemand Christian Thielemann a fait cette semaine ses débuts en tant que directeur musical de l’Opéra national (Staatsoper) Unter den Linden. Le Berlinois de 65 ans a dirigé lundi et mardi ses premiers concerts à la baguette de la Staatskapelle. L’orchestre berlinois a interprété des œuvres du répertoire romantique et une pièce contemporaine avec le pianiste Igor Levit. Un vibrant hommage a été rendu à Daniel Barenboim. Le sénateur de Berlin à la Culture, Joe Chialo, a adressé ses remerciements au musicien de 81 ans, qui a dirigé la Staatskapelle pendant plus de 30 ans, de 1992 à janvier 2023, avant de donner sa démission pour raisons de santé. Le pianiste et chef d’orchestre a été fait chef d’orchestre honoraire de la Staatskapelle et membre honoraire du Staatsoper. Visiblement ému, il a annoncé qu’il ferait un retour au Staatsoper au mois de novembre.
Un nouveau recueil de Siegfried Lenz publié, 10 ans après sa mort
Le 7 octobre 2014, s’éteignait l’écrivain Siegfried Lenz (1926-2014), l’une des plus grandes voix de la littérature allemande de l’après-guerre. Dix ans après sa mort, les éditions Hoffmann und Campe publient Dringende Durchsage, un recueil de 34 récits, dont 23 inédits. Ces textes composés dans l’immédiat après-guerre (1948-1957) ont été retrouvés dans les archives de l’écrivain, à Marbach-am-Neckar (Bade-Wurtemberg). Selon l’éditeur, ils « ouvrent une fenêtre sur l’atelier littéraire de Lenz, et montre un jeune écrivain avide d’expérimentations et plein d’humour, à l’orée d’une grande carrière ».
C’est la troisième fois en dix ans que des écrits posthumes de Lenz sont publiés, après le roman Le Transfuge (2016) et le conte Florian, der Karpfen (2021, non traduit), salués par la critique.
Conteur d’exception, romancier, essayiste, dramaturge, Siegfried Lenz est l’auteur d’une œuvre traduite en plus d’une vingtaine de langues et publiée à plus de 25 millions d’exemplaires. Le travail de mémoire sur le nazisme est le thème central de son œuvre. De La leçon d’allemand (1968), un bestseller mondial, à Champ de tir, Le Bureau des objets trouvés ou Une minute de silence, il a éclairé cette période sombre de l’histoire allemande pour les générations suivantes.
Né en Prusse orientale, dans l’actuelle Pologne, il avait rejoint la marine après son baccalauréat en 1943. Peu avant la fin de la guerre, il avait déserté, fui au Danemark et été fait prisonnier de guerre par les Britanniques. Après la guerre, il s’est engagé pour la réconciliation avec la Pologne et avec Israël. Il était également partisan de l’Ostpolitik de Willy Brandt.
Rédaction : A.L.