La coopération franco-allemande progresse dans le domaine de la Défense

À l’occasion de la visite à Paris du ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, trois nouveaux accords ont été signés entre la France et l’Allemagne jeudi 23 janvier, dans le contexte de la Journée franco-allemande 2025.

Le projet de char franco-allemand du futur (MGCS) a franchi une nouvelle étape : les principaux industriels engagés (KNDS Deutschland, KNDS France, Rheinmetall Thales) ont signé un pacte d’actionnaires en présence de M. Pistorius et de son homologue français Sébastien Lecornu. C’est une avancée majeure. Elle va permettre le démarrage effectif de la coopération entre les industriels des deux pays.

Le MGCS (« Main Ground Combat System », en français Système principal de combat terrestre) doit remplacer les chars Leopard 2 allemands et les chars Leclerc français dans le courant des années 2030. Il est toutefois bien plus qu’un char, et intègre les dernières avancées technologiques. « Nous construisons le système de combat terrestre du futur », a souligné M. Pistorius.

À Paris, MM. Pistorius et Lecornu ont également signé une déclaration d’intention visant à intégrer la Brigade franco-allemande dans le modèle de forces de l’OTAN. Elle met en œuvre une décision du Conseil franco-allemand de défense et de sécurité. Elle va permettre à la Brigade franco-allemande de participer à des projets de formation et à des exercices de l’OTAN, y compris sur le flanc est de l’Organisation, au sein du Multinational Corps Northeast.

Le troisième accord est un accord technique. Il vise à consolider le fonctionnement de l’escadron de transport franco-allemand d'Évreux, une unité créée en 2021 qui ne cesse de monter en puissance.

La coopération franco-allemande en matière de défense tourne actuellement à plein régime. Ses réussites sont essentielles pour la sécurité et la capacité de défense de l’Europe, ont souligné de concert MM. Pistorius et Lecornu. « C’est exactement cela dont l’Europe a besoin. Précisément maintenant », a souligné le ministre allemand.

À la fin de la journée, Boris Pistorius a reçu des mains de son homologue les insignes de commandeur de la Légion d’honneur. « L’amitié franco-allemande représente pour moi bien plus qu’une simple coopération politique. C’est un extraordinaire symbole de réconciliation et de confiance », a-t-il déclaré dans son discours de remerciement. 62 ans après la signature du traité de l’Élysée, et six ans après celle du traité d’Aix-la-Chapelle, elle est en tout cas bien vivante. En savoir plus

83,6 millions d’habitants : la population allemande en légère hausse

L’Allemagne comptait fin 2024 un peu moins de 83,6 millions d’habitants. C’est 100 000 de plus qu’en 2023, selon l’Office fédéral des statistiques (destatis). « En 2024, le solde migratoire est une nouvelle fois le seul facteur d’accroissement de la population. Comme tous les ans depuis la Réunification (1990), le solde naturel est négatif puisqu’il y a eu davantage de décès que de naissances », expliquent les statisticiens.

Selon destatis, les naissances (entre 670 000 et 690 000) comme les décès (un million) ont diminué de 2,5 % par rapport à 2023. Pour la troisième année consécutive, l’Allemagne enregistre un déficit de naissances supérieur à 300 000. Le solde migratoire devrait s’établir entre 400 000 et 440 000 personnes en 2024. Le chiffre sera en baisse d’au moins 34 % sur un an, principalement en raison d’un solde migratoire positif moins important en provenance de Syrie, d’Afghanistan, de Turquie et de l’Union européenne. En savoir plus

Les énergies renouvelables fournissent près de la moitié de l’électricité en Europe

L’Union européenne (UE) s’impose de plus en plus comme le continent pionnier de la transition vers une économie neutre en carbone. En 2024, près de la moitié (47 %) de son électricité provenait de sources renouvelables, et près des trois quarts de sources décarbonées, selon le think-tank Ember.

« Les combustibles fossiles perdent en influence dans l’approvisionnement énergétique de l’UE », résume Chris Rosslowe, expert du cabinet. L’étude met en évidence que le solaire (11 % de l’électricité) dépasse désormais le charbon (10 %). L’éolien produit davantage que le gaz naturel pour la deuxième année consécutive.

Selon Ember, l’UE a économisé près de 59 milliards d’euros en importations de combustibles fossiles pour la production électrique depuis 2019. Elle doit notamment ce surcroît d’indépendance au Pacte vert européen. Celui-ci vise une réduction des émissions européennes de gaz à effet de serre de 55 % d’ici à 2030 (par rapport à 1990) et la neutralité climatique à l’horizon 2050. En savoir plus

La main-d’œuvre qualifiée plus rare que jamais

Énergie, santé, informatique : la pénurie de main-d’œuvre qualifiée atteint des records en Allemagne, selon un sondage du cabinet de recrutement Manpower. Tous secteurs confondus, 86 % des entreprises déclarent avoir du mal à recruter. C’est deux fois plus qu’il y a dix ans. Pour séduire les candidats, les employeurs déploient différentes stratégies : flexibilité des horaires, travail hybride, formation tout au long de la vie, reconversion professionnelle, salaires attractifs. En savoir plus

L’écrivain Clemens Meyer lauréat du Prix Lessing

L’écrivain Clemens Meyer a reçu cette semaine le Prix Lessing du land de Saxe. Le romancier, dramaturge et scénariste de 47 ans est récompensé pour une œuvre foisonnante dans laquelle « il ne cesse de mettre à l’épreuve son éminent talent littéraire et sa souveraineté d’artiste entreprenant et d’esprit libre ». Son œuvre met en scène des marginaux, des exclus et des défavorisés. Né à Halle (Saxe-Anhalt), Clemens Meyer vit et travaille à Leipzig. Il est l’auteur des romans Als wir träumten (Quand on rêvait, 2006), Die Nacht, die Lichter (La Nuit, les Lumières, 2008) et Gewalten (2010). Son dernier ouvrage, Die Projektoren, a remporté le Prix du livre bavarois. Le Prix Lessing est décerné tous les deux ans. Il porte le nom du dramaturge et homme de lettres Gotthold Ephraïm Lessing (1729-1781).

Brême organise les retrouvailles des sculpteurs Camille Claudel et Bernhard Hoetger

Leur première rencontre date de 1905 : la galerie parisienne d’Eugène Blot leur avait consacré une exposition conjointe. 120 ans plus tard, la Française Camille Claudel (1864-1943) retrouve le sculpteur allemand Bernhard Hoetger (1874-1949) pour une exposition à Brême.

Le musée Paula Modersohn-Becker met en lumière leurs itinéraires parallèles de disciples d’Auguste Rodin (1840-1917) ayant cherché, dans un deuxième temps, à s’émanciper du maître. Ce faisant, « ils ont développé une vitalité artistique qui devait rayonner à l’international et qui conserve une influence jusqu’à nos jours », souligne la commissaire de l’exposition, Henrike Hans.

Plus de 50 sculptures et une dizaine d’aquarelles sont à découvrir du 25 janvier au 18 mai. Elles retracent toutes les phases de création des deux artistes. Il s’agit de la plus importante exposition consacrée à l’œuvre de Camille Claudel en Allemagne depuis près de 20 ans. Intitulée « Camille Claudel et Bernhard Hoetger. Émancipation de Rodin », elle sera présentée au printemps à la Alte Nationalgalerie de Berlin et à l’automne au Musée Camille Claudel de Nogent-sur-Seine. En savoir plus

Boris Herrmann en passe de boucler son Vendée Globe

Après une aventure d’un peu moins de 80 jours autour du monde, en solitaire, sans escale et sans assistance, le navigateur allemand Boris Herrmann est attendu lundi 27 janvier aux Sables-d’Olonne, selon les dernières estimations. Il fait actuellement route au large des côtes marocaines à la 13^e position. Depuis le départ, le 10 novembre, le marin de 43 ans a enchaîné les milles (près de 23 000 déjà parcourus)… et les péripéties : météo peu clémente, conditions de vent exigeantes, choix de route difficiles, avaries sur un mât et sur un foil imposant des réparations acrobatiques et même un foudroiement du bateau (Malizia – Seaexplorer) en plein océan Atlantique. De son côté, la navigatrice franco-allemande Isabelle Joschke (MACSF) est attendue le 2 ou le 3 février aux Sables-d’Olonne. Elle progresse actuellement dans l’Atlantique nord à la 15^e position, à quelque 2 500 milles (environ 4 000 km) de l’arrivée. En savoir plus

Rédaction : A.L.