Législatives : une semaine riche en débats avant le scrutin

Immigration, Ukraine, économie, retraites, climat ou petite enfance : les têtes de listes des grands partis politiques se livrent cette semaine à un marathon de joutes télévisées à quelques jours des élections législatives du 23 février. Plus de cinq millions de téléspectateurs ont regardé lundi le débat entre Friedrich Merz (CDU), Olaf Scholz, Robert Habeck (Verts) et Alice Weidel (AfD) sur la chaîne publique ARD. Pendant deux heures, les candidats à la chancellerie se sont soumis à tour de rôle aux questions du public. L’émission entendait, selon la chaîne, mettre en avant les inquiétudes, les problèmes et les préoccupations des citoyennes et des citoyens.

Trois autres grands débats sont prévus d’ici à dimanche : un duel entre Friedrich Merz et Olaf Scholz mercredi sur les sites web des médias Bild et Die Welt, un débat avec les têtes de listes des partis représentés au Bundestag jeudi sur les chaînes de télévision publiques ARD et ZDF et une séance de questions-réponses entre des citoyens et les candidats Olaf Scholz, Friedrich Merz, Robert Habeck et Alice Weidel sur la chaîne privée Pro7/Sat1 samedi soir.

L’Allemagne reste la 3^e économie mondiale, selon l’IW

Selon des estimations de l’institut IW, à Cologne, l’Allemagne est restée en 2024 la 3^e puissance économique mondiale, derrière les États-Unis et la Chine mais devant le Japon. La République fédérale avait regagné cette 3^e place en 2023. Selon l’IW, l’Allemagne a généré l’an dernier un produit intérieur brut (PIB) de 4 660 milliards de dollars. Les États-Unis affichent un PIB de 29 700 milliards de dollars, la Chine de 18 900 milliards et le Japon de 4 000 milliards. « Malgré la récession en Allemagne, l’écart a quasiment pu être maintenu avec le 4^e », commente Michael Grömling. Cela ne devrait pas changer en 2025, à moins d’importantes distorsions de taux de change, ajoute le directeur du département conjoncture de l’IW.

Le ralentissement de la conjoncture atténue la pénurie de salariés qualifiés

La récession a un effet collatéral positif sur les entreprises : elle amortit la pénurie de main-d’œuvre qualifiée. 28,3 % des entreprises peinent actuellement à recruter du personnel qualifié, selon l’institut Ifo. C’est 3,6 points de moins qu’en octobre 2024. « Le ralentissement de la conjoncture atténue la demande de travailleurs qualifiés, les entreprises la ressentent un peu moins », commente Klaus Wohlrabe, économiste auprès de l’Ifo. Mais la démographie reste un défi de taille, selon le chercheur, qui prédit une recrudescence de la pénurie à plus long terme. Elle reste, par ailleurs, très vivement ressentie dans certains secteurs comme les services (35,1 % des entreprises), le conseil juridique et fiscal (près de 75 %), l’intérim (62 %) et l’hôtellerie (42 %). En savoir plus

L’emploi des jeunes « au plus haut depuis des décennies »

Plus des trois quarts (75,9 %) des jeunes Allemands âgés de 20 à 24 ans travaillent, à temps complet ou à temps partiel. C’est le chiffre « le plus élevé depuis des décennies », révèle une enquête de l'Institut de recherche sur le marché du travail et la formation professionnelle (IAB).

La progression est particulièrement importante depuis 2015 (+ 6,2 points). Par comparaison, l’emploi des 25-64 ans n’a augmenté que de 2,8 %. Le phénomène s’explique notamment par la multiplication des jobs étudiants. En 2023, 56 % des étudiants travaillaient (+ 19,3 points en huit ans), de même que 85,9 % des jeunes de 20 à 24 ans ne poursuivant pas d’études (+ 1,6 %).

Ces constats « contredisent les clichés sur le manque de motivation au travail de la génération Z » (née depuis 1995), commente le chercheur Timon Hellwagner. Les jeunes sont prêts à « prendre le travail à bras-le-corps et à façonner le monde », se réjouit Lisa Paus, ministre fédérale de la Famille, des Personnes âgées, de la Femme et de la Jeunesse. Cela mérite « de la reconnaissance et du respect plutôt que des polémiques » et des généralisations. « Voir augmenter de près de 20 points le taux d’activité des étudiants fait plus que révéler l’engagement professionnel des jeunes ». En savoir plus

Biennale d’architecture : le climat, thème du pavillon allemand

Le pavillon allemand à la Biennale d’architecture de Venise aura pour thème la vie urbaine et son évolution sous l’effet du changement climatique. L’idée des architectes Elisabeth Endres, Nicola Borgmann, Gabriele Liefer et Daniele Santucci est de soumettre les visiteurs à un test de résistance physique et psychique en les plongeant dans les conditions de la vie urbaine dans le futur. Ils souhaitent montrer comment la conception des bâtiments et de l’architecture des villes peut contribuer à freiner la montée du mercure. Ils mettent aussi l’accent sur les conséquences du changement climatique sur la santé, notamment chez les personnes fragiles. La 19^e Biennale d’architecture de Venise aura lieu du 10 mai au 23 novembre 2025. Le pavillon allemand sera inauguré le 9 mai.

Rédaction : A.L.