« Investissons avec détermination dans notre sécurité » : Friedrich Merz inaugure une brigade blindée en Lituanie

Pour la première fois de son histoire, l’Allemagne va durablement stationner une unité de la Bundeswehr à l’étranger. Le chancelier Friedrich Merz a participé jeudi, à Vilnius (Lituanie), à l’appel solennel de formation de la brigade blindée 45 Vilnius aux côtés du ministre fédéral de la Défense, Boris Pistorius, et du président lituanien, Gitanas Nauséda. Cette unité comptera, d’ici à 2027, 4 800 soldats et 200 personnels civils. Leur présence contribuera au renforcement du flanc Est de l’OTAN face à la Russie.

« Investissons avec détermination dans notre propre sécurité », a exhorté le chancelier Merz lors d’une conférence de presse. « La sécurité de nos alliés baltes participe à notre propre sécurité. Nous nous tenons fermement aux côtés de nos partenaires des pays baltes. » Selon le chancelier, « quiconque menace un allié doit savoir que toute l’Alliance défendra conjointement chaque centimètre du territoire de l’OTAN ».

Pour M. Pistorius, « la dissuasion et la défense sont les priorités majeures de l’Allemagne » à l’heure où la Russie demeure à moyen terme la principale menace pour la paix en Europe. Il convient de se préparer, a-t-il souligné. « Les mois et les années à venir vont requérir de la concertation, de la détermination et de l’endurance. Mais surtout, il faudra de la confiance et de l’unité. Aucun doute ne peut et ne doit planer sur le fait que nous remplirons nos obligations. »

Friedrich Merz a appelé à investir dans la capacité de défense européenne. Il a réaffirmé sa volonté de faire de la Bundeswehr la première armée conventionnelle en Europe. Il a dit être en discussion avec le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, concernant sa proposition de porter les dépenses militaires des États membres de l’OTAN à 3,5 % du produit intérieur brut (PIB), et leurs dépenses liées à la défense à 1,5 % d’ici à 2032. « Ce sont, aux yeux du gouvernement fédéral, deux chiffres dont nous pourrions nous approcher », a-t-il déclaré.

La Bundeswehr est présente depuis 2017 en Lituanie, dans le cadre du groupement tactique de l’OTAN. Le renforcement de l’engagement allemand sur le flanc Est de l’Alliance puise en partie ses racines dans l’histoire. « Pendant la Guerre froide, l’Allemagne pouvait compter sur le fait que nos alliés seraient toujours à nos côtés en cas d’urgence. Aujourd’hui, c’est à notre tour d’être tenus à ce devoir », a exposé M. Merz. En savoir plus

Meurtre de diplomates israéliens à Washington : Friedrich Merz condamne un « acte odieux »

Le chancelier Friedrich Merz s’est déclaré jeudi « bouleversé » par le meurtre de deux employés de l’ambassade d’Israël à Washington. Il a fermement condamné un « acte odieux » et adressé ses pensées aux proches des victimes. Le ministre allemand des Affaires étrangères, Johann Wadephul, a souligné que rien ne pouvait justifier la haine antisémite. L’une des deux victimes, Yaron Lischinsky, était originaire de Nuremberg et possédait la double nationalité allemande et israélienne. Il a été tué avec sa compagne Sarah Milgrim à l’extérieur du musée juif de Washington.

Le projet d’assouplissement du temps de travail plutôt bien accueilli dans l’opinion

Le projet du nouveau gouvernement allemand d’abolir la journée de huit heures pour passer à un plafonnement hebdomadaire de la durée du travail est plutôt bien accueillie dans l’opinion allemande, selon un sondage YoGov uréalisé du 14 au 16 mai. 38 % des sondés sont favorables à la réforme, 20 % défavorables et 37 % sans opinion. Les partisans du projet mettent en avant la possibilité d’avoir davantage de jours de congé (80 %), de mieux concilier vie professionnelle et vie de famille (43 %) et d’être plus productif (22 %).

La nouvelle coalition souhaite aligner le droit allemand sur le droit européen, qui fixe un plafond hebdomadaire à la durée du travail, et favoriser la conciliation entre travail et vie de famille. Il ne s’agit pas d’augmenter la durée du travail, a précisé le secrétaire général de l’Union chrétienne-démocrate (CDU), Carsten Linnemann. « L’enjeu est de maintenir la durée hebdomadaire du travail tout en permettant l’augmentation du temps de travail journalier ».

La réforme offrirait donc aux entreprises et aux salariés la possibilité de passer à la semaine de quatre jours. Le travail se concentrerait sur quatre journées de dix heures au lieu de cinq journées de huit heures. Cela rendrait-il les salariés plus productifs ? 22 % des partisans le pensent. Les deux tiers (66 %) des opposants pensent qu’ils seraient, au contraire, moins productifs.

44 % des sondés s’attendent à ce que la réforme profite aux entreprises en leur offrant davantage de souplesse. Les syndicats sont, en revanche, opposés à l’abolition de la limitation de la durée de travail quotidienne à huit heures.

En Allemagne, une personne sur quatre est issue de l’immigration

Selon l’Office fédéral des statistiques (destatis), une personne sur quatre en Allemagne (25,6 %) était issue de l’immigration en 2024. Cela représente 21,2 millions d’habitants, un chiffre en hausse de 873 000 par rapport à 2023. Environ un tiers d’entre eux (6,5 millions de personnes) sont arrivés en Allemagne au cours des dix dernières années. Avec une moyenne d’âge de 38,2 ans, ils étaient en moyenne neuf ans plus jeunes que la population non issue de l’immigration. En 2024, un tiers des 20-39 ans en Allemagne étaient issus de l’immigration.

Dans le détail, l’Allemagne a accueilli 4,2 millions de personnes entre 2015 et 2021, principalement des ressortissants syriens (716 000), roumains (300 000) et polonais (230 000). 2,2 millions sont ensuite arrivés de 2022 à 2024, dont 843 000 Ukrainiens, 124 000 Syriens et 112 000 Turcs. Près d’un tiers d’entre eux (31 %) demandaient l’asile. Un quart (23 %) venait travailler. Un cinquième (21 %) est arrivé en vertu du regroupement familial, et 8 % pour faire des études ou se former.

30 ans après avoir été emballé par Christo, le Reichstag va s’illuminer

En 1995, les images du Reichstag emballé par le couple d’artistes Christo (1935-2020) et Jeanne-Claude (1935-2009) faisaient le tour du monde. Du 9 au 20 juin, Berlin célébrera le 30e anniversaire de l’événement par une projection exceptionnelle. 24 énormes projecteurs, placés sur trois estrades diffuseront chaque soir sur l’une de ses façades les images du bâtiment enveloppé d'une toile de polypropylène de 100 000 m2.

Ces clichés spectaculaires avaient, à l’époque, créé une « atmosphère incroyable », s’enthousiasme Peter Schwenkow. À l’origine de l’initiative aux côtés de l’entreprise Roland Specker et de la Fondation Christo et Jeanne-Claude, ce responsable de projets culturels entend redonner au Reichstag l’aspect qui était le sien lorsqu’il était emballé. Le projet doit souligner la valeur et la dimension unificatrice pour la société, offrir une respiration aux Berlinois et rendre hommage à Christo et à Jeanne-Claude. Les deux artistes, nés le même jour, le 13 juin 1935, auraient fêté cette année leur 90e anniversaire.

Le festival de piano de la Ruhr bat son plein jusqu’au 16 juillet

Concerts classiques, jazz, musique expérimentale : un programme éclectique attend les mélomanes au Festival de piano de la Ruhr. Jusqu’au 16 juillet, 67 pianistes donnent à entendre la foisonnante gamme de sons, de styles et de couleurs qu’offre l’instrument. De Martha Argerich à Daniil Trifonov en passant par Yuja Wang, Marc-André Hamelin, Evgeny Kissine, ils se produisent dans 17 villes différentes de Rhénanie.

L’édition 2025 met en lumière l’un des compositeurs majeurs de l’époque contemporaine à travers le Français Olivier Messiaen. Elle consacre six concerts à son œuvre, dont un concert commun d’une interprète d'exception, Tamara Stefanovich, et de Pierre-Laurent Aimard, ancien élève d’Yvonne Loriod, l'épouse de Messiaen. De leur côté, les amateurs de jazz peuvent applaudir Michael Wollny, Emmet Cohen ou Vijay Iyer. Et sur le versant expérimental du festival, le pianiste américain Kit Armstrong propose une interaction musicale avec les œuvres d'art exposées au musée Folkwang d’Essen.

Rédaction : A.L.