À Berlin, 19 pays appellent à relancer la compétitivité de l’industrie européenne

Dix-neuf pays européens appellent l’Union européenne (UE) à réduire massivement la bureaucratie et à créer les conditions d’une industrie compétitive. Ils ont lancé cet appel dans une déclaration publiée à l’occasion du 8^e Sommet Friends of Industry, qui se déroulait lundi 3 novembre à Berlin. L’Allemagne et la France font partie des signataires.

« L’UE ne doit pas se transformer en Silicon Valley de la bureaucratie. Elle doit devenir la Silicon Valley d’un renouveau technologique », a plaidé la ministre allemande de l’Économie et de l’Énergie, Katharina Reiche, devant le Commissaire européen chargé de la Prospérité et de la Stratégie industrielle, Stéphane Séjourné.

« Nous devons avoir le courage de faire de vraies réformes pour permettre à l’Europe de rester un site industriel attractif et influent », a-t-elle ajouté, « animés d’un nouvel état d’esprit de prudence législative et d’une volonté inébranlable de nous libérer du corset de l’excès de bureaucratie ».

Les 19 signataires réclament l’examen de l’ensemble des normes européennes en vue d’identifier celles qui seraient inutiles ou excessives. Ils revendiquent également une application des règles sur l’intelligence artificielle (IA) favorable à l’innovation, la création de marchés leaders européens, par exemple sur l’acier durable, et une résilience renforcée des chaînes logistiques européennes. En savoir plus

Friedrich Merz veut protéger la sidérurgie allemande et européenne

Le chancelier Friedrich Merz appelle de ses vœux une meilleure protection de l’industrie sidérurgique allemande et européenne. Celle-ci est confrontée à « une crise existentielle », a-t-il alerté jeudi, à Berlin, à l’issue d’un sommet réunissant industriels, syndicats et dirigeants des régions sidérurgiques. En réaction aux droits de douane américains, l’acier chinois est en partie redirigé vers l’Europe, où il sature le marché et fait chuter les prix.

Concrètement, Friedrich Merz veut améliorer les conditions-cadres offertes aux industriels nationaux travaillant dans ce secteur stratégique. D’une part, il entend leur offrir une protection commerciale efficace vis-à-vis de l’extérieur. Il plaidera auprès de l’Union européenne (UE) pour l’instauration d’une préférence européenne pour l’acier européen, a-t-il annoncé.

« L’époque des marchés ouverts et du commerce équitable est révolue », a-t-il affirmé. Le chancelier a souligné qu’il s’était toujours engagé pour des marchés ouverts et pour une concurrence équitable, mais que le contexte international avait changé, notamment du fait des droits de douane américains.

D’autre part, M. Merz veut œuvrer à une baisse des tarifs de l’électricité. La sidérurgie n’est pas viable sans ce soutien à la compétitivité, a-t-il pointé. La ministre allemande de l’Economie et de l’Energie, Katharina Reiche, a annoncé il y a quelques jours que l’Allemagne entendait instaurer un tarif spécifique de l’électricité pour l’industrie. Elle négocie avec l’UE. « Nous partons du principe que la possibilité d’autoriser ce prix de l’électricité pour l’industrie sera rapidement clarifiée », a indiqué M. Merz. « Les perspectives sont bonnes ».

Selon le président de l’Association allemande des entreprises sidérurgique, Gunnar Groebler, près de 5,5 millions d’emplois dépendent directement ou indirectement de chaînes de valeurs dans lesquelles la sidérurgie occupe une place majeure, comme fournisseur ou comme client. « Nous ne parlons pas de chiffres économiques abstraits, mais du destin d’une industrie clé, du destin de salariés et de leurs familles qui doivent pouvoir compter et espérer que les responsables politiques se mobilisent pour leurs emplois », a souligné M. Merz. En savoir plus

Le gouvernement allemand lance le chantier de la débureaucratisation

Moins d’obligations déclaratives pour les entreprises, la numérisation accélérée des procédures administratives et la simplification du droit du travail : le gouvernement allemand a engagé cette semaine le chantier prioritaire de la débureaucratisation. Il a adopté huit projets de loi et 50 lignes directrices en ce sens. Ces mesures concrètes doivent représenter « au moins 100 millions d’euros » d’économies immédiates pour les entreprises et les ménages. Ils s’ajoutent aux quelque trois milliards d’euros d’économies que doivent produire, selon les calculs gouvernementaux, les mesures mises en place ces six derniers mois.

À titre d’exemple, Berlin veut supprimer accélérer l’exécution forcée des décisions de justice, modifier le Code de la route pour poser les bases du permis de conduire numérique et de l’usage numérique des données liées au véhicule et faire passer de 50 à 250 salariés le seuil d’effectifs à partir duquel les entreprises doivent nommer un délégué à la sécurité. Mise en œuvre, cette dernière mesure rendrait à elle seule 123 000 postes de délégués inutiles.

« Pour la première fois, un gouvernement a un plan concret de réduction de la bureaucratie sur le long terme », s’est félicité Karsten Wildberger, ministre du Numérique et de la Modernisation de l’État et initiateur de ce Conseil des ministres de débureaucratisation inédit. La débureaucratisation est une ambition phare du gouvernement de Friedrich Merz. L’objectif est de réduire d’un quart les coûts liés à l’excès de bureaucratie à l’horizon 2029, ce qui représente une économie de 16 milliards d’euros. En savoir plus

Les demandes d’asile en forte baisse

Le nombre de demandes d’asile en Allemagne a chuté de 55,4 % sur un an, selon le ministère fédéral de l’Intérieur. Il est passé de 19 785 en octobre 2024 à 8 823 en octobre 2025. Sur les dix premiers mois de l’année, la baisse dépasse également les 50 % : l’Allemagne a enregistré 97 277 premières demandes d’asile de janvier à octobre 2025, contre 199 947 sur la même période en 2025. « Notre tournant migratoire produit ses effets », a salué le ministre de l’Intérieur, Alexander Dobrindt. « Nous avons considérablement réduit l’attractivité de l’Allemagne pour la migration illégale ». L’intensification des contrôles aux frontières a également contribué à la hausse des éloignements forcés, chiffrés à 18 000 depuis mai dernier.

L’écrivaine Ursula Krechel reçoit le prestigieux Prix Georg Büchner

En Allemagne, les prix littéraires de cet automne 2025 mettent les femmes à l’honneur. Après la romancière Dorothee Elmiger, récente lauréate du Prix du livre allemand, l’écrivaine Ursula Krechel a reçu samedi 1^er novembre à Darmstadt le Prix Georg Büchner, équivalent allemand du Prix Goncourt. Doté de 50 000 euros, il récompense une autrice qui oppose « la force de sa littérature aux ravages de l’histoire allemande et aux rigidités du présent », selon l’Académie allemande pour la langue et la littérature.

Née à Trêves (Rhénanie-Palatinat) en 1947, docteure ès lettres, Ursula Krechel est dramaturge, poétesse, romancière, critique et essayiste. Le jury a loué son talent à « disséquer les mécanismes internes des rapports de classe. » Sa trilogie Shanghai fern von wo, Landgericht, Geisterbahn (2008-2018) est un récit magistral sur l’expulsion et la persécution des Sintis et des Roms. La fuite, l’exil, la violence et le féminisme sont ses thèmes de prédilection. L’affirmation de soi, la redécouverte et le développement de l’écriture au féminin traversent son œuvre comme un fil rouge. Elle excelle à déceler les traces du passé dans le présent et le quotidien. En savoir plus

Zaho de Sagazan reçoit le Grand Prix Franco-Allemand des Médias

La chanteuse Zaho de Sagazan a reçu lundi le Grand Prix Franco-Allemand des Médias lors de la remise du Prix Franco-Allemand du Journalisme (PFAJ).

« Ses compositions de chansons et d’électro originales enthousiasment un large public en France comme en Allemagne », a loué le PFAJ. Inspirée par Kraftwerk, la scène berlinoise et des artistes allemands, la nazairienne chante fréquemment en allemand le titre anti-guerre 99 Luftballons, popularisé par Nena dans les années 1980. Elle s’engage, par ailleurs, pour la solidarité entre les générations et contre les discriminations des minorités.

« Je me sens très attachée à la langue et à la culture allemandes », a confié Zaho de Sagazan lors de la cérémonie. « Recevoir un prix qui souligne l’amitié franco-allemande et défend des valeurs que je partage est quelque chose de très spécial pour moi, surtout en ces temps de crise. »

Le Prix Franco-Allemand du Journalisme a récompensé cette année Tetiana Pryimachuk et Philippe Lagnier pour « Ukraine, l’enfance volée » (France 5) (catégorie Documentaire), Isabel Ströh et Isabell Beer pour « Das Vergewaltiger-Netzwerk auf Telegram » (STRG_F, NDR / funk) (Catégorie Investigation), Thibaut Madelin pour « Zwickau, le rêve brisé de Volkswagen  » (Les Echos) (catégorie Actualités), Luna-Shirin Ragheb pour « Worte sind die erste Waffe – Wie eine Anwältin zur Feministin wurde » (SWR Kultur) (catégorie Jeunes Talents) et l’équipe de l’émission « Karambolage » (ARTE) (Prix Spécial « Alfred Grosser »). En savoir plus

Emplois, stages en Allemagne : retrouvez-nous au Forum franco-allemand de Strasbourg !

Etudiant ou jeune professionnel, vous recherchez un stage, un petit boulot ou un emploi en Allemagne ? L’ambassade d’Allemagne vous donne rendez-vous les vendredi 14 et samedi 15 novembre sur stand S22 du 27^e Forum franco-allemand de Strasbourg. Nous vous donnerons des conseils personnalisés et un guide complet (et gratuit !) pour préparer votre séjour. Ne manquez pas notre conférence intitulée « Stage, job, emploi : destination Allemagne » en salle « Berlin » le vendredi 14 novembre à 12h15.

Le Forum franco-allemand de Strasbourg est le plus grand salon franco-allemand des études et des carrières professionnelles en Europe. Il réunit chaque année plus de 120 exposants parmi lesquels une centaine d’établissements d’enseignement supérieur, des institutionnels et des entreprises, de France, d’Allemagne, du Luxembourg, de Suisse, de Belgique et d’Autriche. En savoir plus

Rédaction : A.L.