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Ateliers de cathédrales : une coopération européenne depuis le Moyen Âge

Cathédrale de Naumburg

Cathédrale de Naumburg, © dpa

23.04.2019 - Article

Le patrimoine architectural du Moyen Âge nécessite un entretien permanent et doit être restauré en cas de catastrophe. Cela fait des siècles que les ateliers de cathédrales conservent les techniques artisanales traditionnelles nécessaires, les savoirs traditionnels, les coutumes et les rituels.

Un Moyen Âge ultramoderne et vécu

Les ateliers de cathédrales («  Bauhütten ») sont une composante ultramoderne et vécue du Moyen Âge. Différents corps de métier œuvrent ensemble de manière interdisciplinaire et au plus haut niveau à la construction et à la conservation de vieux bâtiments. En général, des dizaines de spécialistes travaillent ensemble sous la direction d’un contremaître ou d’une contremaîtresse : tailleurs de pierres, sculpteurs, menuisiers, charpentiers, échafaudeurs, couvreurs, forgerons, orfèvres, restaurateurs de métaux, électriciens, restaurateurs de pierres, restaurateurs de verre, verriers artistiques et peintres-verriers, gardiens de tour et manœuvres de chantier. Des techniques de pointe sont utilisées pour conserver le patrimoine architectural. Ce qui est plus important encore, ce sont les anciennes techniques artisanales qui sont préservées.

Une tradition de coopération européenne

Les grands chantiers du Moyen Âge étaient déjà à l’époque des centres technologiques internationaux pour l’échange spécialisé entre les artisans et les artistes. Les ateliers de cathédrales du Moyen Âge employaient des connaissances techniques provenant de l’ensemble de l’Europe, car c’était la seule manière d’achever ces projets monumentaux. Prenons l’exemple d’un sculpteur : le « Maître de Naumburg » a très probablement été formé dans le nord de la France et a travaillé à Noyon, Amiens et Reims, et plus tard peut-être aussi à Metz. Il a ensuite fait un passage à Mayence avant de créer son plus grand chef-d’œuvre dans la cathédrale de Naumburg, le dernier bien de l’Allemagne inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO : le chœur ouest avec la statue de la cofondatrice de la cathédrale, Uta von Naumburg. De nos jours, les ateliers des cathédrales d’Europe ont encore des échanges étroits les uns avec les autres.

Un patrimoine culturel immatériel se devant d’être protégé

Afin de conserver cette tradition vécue, en mars 2019, le gouvernement fédéral, la France, la Norvège, l’Autriche et la Suisse ont conjointement nommé les techniques artisanales et pratiques coutumières des ateliers de cathédrales (« Bauhüttenwesen ») pour qu’elles figurent sur le registre des bonnes pratiques de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO. Treize ateliers de cathédrales allemands participent : Aix-la-Chapelle, Bamberg, Passau, Mayence, Lübeck, Soest, Dresde, Ulm, Cologne, Fribourg, Ratisbonne, Schwäbisch Gmünd et Xanten. Les ateliers de cathédrales des autres pays qui participent sont Strasbourg, Trondheim, Vienne et Bâle.

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