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Quinzaine franco-allemande en Occitanie: L’Europe au coeur
Ce fut un moment mémorable. Le 14 septembre 2018, une kyrielle d’acteurs allemands et français ont donné le coup d’envoi de la Quinzaine franco-allemande en Occitanie.
Cet événement inédit a été lancé à l’initiative de l’Ambassade d’Allemagne, de la Région Occitanie / Pyrénées-Méditerranée et du groupe La Dépêche, avec le soutien de nombreux partenaires publics et privés. Jusqu’au 3 octobre, jour de la fête nationale allemande, plus de 200 événements mettent à l’honneur l’amitié franco-allemande aux quatre coins de la région.
L’inauguration s’est déroulée en un lieu éminemment symbolique : le site toulousain du constructeur aéronautique Airbus. Lancé en 1969 par l’Allemagne et la France, ce fleuron européen caracole aujourd’hui en tête des commandes mondiales.
On aurait pu penser qu’il était impossible de faire travailler ensemble Allemands et Français.
Guillaume Faury, président d’Airbus Commercial Aircraft
Pourtant, l’alliance s’est révélée « extraordinaire ». En témoigne le succès de l’A320, le monocouloir le plus populaire du monde.
Au-delà des performances, « Allemands et Français ont façonné cette entreprise à leur image ». Si Airbus abrite « des Français qui arrivent toujours en retard en réunion et des Allemands incapables d’apprécier des fromages qu’il aurait fallu selon eux jeter depuis plusieurs mois », il n’en reste pas moins que « leurs enfants sont européens », formule non sans humour Klaus Richter, directeur des achats d’Airbus Group.
L’amitié naît dans les territoires
Certes, « notre histoire européenne est jalonnée par des réussites », reconnaît Richard Jarry, président de l’association Allemagne-Occitanie – l’Europe au cœur. Mais « nous devons insuffler de l’énergie, imaginer des relations franco-allemandes 2.0 ». Pour cela, il faut revenir aux sources. Car « l’amitié prend racine dans nos territoires », a rappelé l’ambassadeur d’Allemagne en France, Nikolaus Meyer-Landrut.
Or, « il en va de l’amitié comme de l’amour : il n’y a pas d’amitié, il n’y a que des preuves d’amitié », a affirmé la présidente du groupe La Dépêche, Marie-France Marchand-Baylet, dans un discours flamboyant. Et l’amitié demande à être incarnée par les peuples, « des visages, des gens, des projets concrets », pour reprendre les mots de Carole Delga, la présidente de la Région.
Mobilité des apprentis
C’est pourquoi « la Quinzaine propose quelque chose à tous les citoyens », a précisé Nikolaus Meyer-Landrut. Cinéma, photo, gastronomie, business, politique, société… il y en a pour tous les goûts. Avec une attention particulière pour les jeunes : la mobilité des apprentis est ainsi l’une des grandes priorités de cette Quinzaine.
Erasmus est une réussite européenne, maintenant l’apprentissage franco-allemand doit grandir.
Muriel Pénicaud, ministre française du Travail
Grâce à l’engagement de l’Office franco-allemand pour la jeunesse, de la Chambre franco-allemande de commerce et d’industrie, et de bien d’autres acteurs, une nouvelle génération d’apprentis a la possibilité d’effectuer une partie de sa formation dans le pays partenaire.
« Cela peut permettre aux jeunes, en se familiarisant avec un premier pays, de s’ouvrir à l’Europe », a déclaré en marge de l’inauguration Peter Tschentscher, ministre plénipotentiaire pour les relations franco-allemandes dans le cadre du traité de l’Élysée. Le Premier maire de Hambourg veut croire que cette Quinzaine « fera vivre l’amitié franco-allemande du nord de Hambourg au sud de l’Occitanie ! »
Une inspiration pour l’Europe
Car bientôt, ce sera une nouvelle génération qui tracera l’avenir de l’Europe. « La Quinzaine prend tout son sens au vu de la situation actuelle. Aucun territoire, aucun pays ne peut nier l’apport de l’Europe aux citoyens », a martelé Carole Delga. Et pourtant, la crise est profonde. Il est d’autant plus heureux que la société civile ait « largement » répondu à l’appel à projets de la Quinzaine.
« Nous espérons que notre initiative et notre amitié seront inspirantes pour l’Europe », a conclu Carole Delga. Le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, s’est fait l’écho de ces paroles. L’amitié franco-allemande est au cœur de l’idéal européen, et son inspiration est plus que jamais d’actualité, a affirmé le maire. « Car cet idéal, c’est celui de la paix. » Et de paraphraser Nelson Mandela : « Aucun de nous, en agissant seul, ne peut atteindre le succès. Un orchestre sait cela. »
Ouverture musicale
Aussi est-ce en musique que s’est ouverte la programmation de la Quinzaine : le Chœur franco-allemand a entonné l’Hymne à la joie avec des élèves instrumentistes des lycées Saint-Sernin et Pierre de Fermat, ainsi que de collèges toulousains. Ensuite, l’ensemble franco-allemand Arabesques et l’Orchestre national du Capitole ont célébré à l’unisson les liens entre leurs deux pays au Théâtre du Capitole.
La soliste, Emmanuelle Bertrand, a fait vivre au public un moment d’une rare grâce en interprétant Le chant des oiseaux de Pablo Casals, sur un fac-similé du violoncelle rudimentaire utilisé près des tranchées par Maurice Maréchal pour tenter de conjurer l’horreur de la Première Guerre mondiale. L’émotion était palpable dans la salle, où se trouvaient notamment de nombreux élèves.
Le temps d’une pièce, les cœurs ont vibré de concert. Marie-France Marchand-Baylet l’avait formulé quelques heures plus tôt : « Entre la France et l’Allemagne, il y a plus que de l’amitié. Nous avons en commun les valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité. »
Isabella Zimmer
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