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28 ans après, l’unité inachevée

Trois jours de fête populaire étaient organisés à Berlin pour célébrer le 28e anniversaire de la Réunification. 600 000 personnes y ont assisté, malgré une météo peu engageante.

Trois jours de fête populaire étaient organisés à Berlin pour célébrer le 28e anniversaire de la Réunification. 600 000 personnes y ont assisté, malgré une météo peu engageante., © Dpa/pa

04.10.2018 - Article

À l’occasion de la Journée de l’Unité allemande (fête nationale), mercredi 3 octobre, les dirigeants politiques ont appelé les Allemands à résister au populisme, à s’écouter et à dialoguer. 28 ans après la Réunification, l’unité reste un défi.

Des averses de pluie sous un ciel de plomb et un vent glacé : c’est une triste météo pour une fête nationale. À croire que le cœur n’y était pas. Vingt-huit ans après la Réunification, la République fédérale a célébré mercredi 3 octobre la Journée de l’unité allemande dans une atmosphère rafraîchie par la difficulté à surmonter les fractures entre l’Est et l’Ouest, et plus généralement au sein de la société.

« Un long chemin », selon Angela Merkel

« 28 ans après, nous savons que ce que nous appelons l’unité allemande est un processus », a dit Angela Merkel.  »C’est un long chemin qui nous demande sans cesse de nous écouter mutuellement, d’aller les uns vers les autres, de ne pas baisser les bras « .

La première chancelière d’Allemagne originaire de l’ex-RDA sait le sentiment de frustration qui règne dans l’est du pays. Beaucoup de gens y ont l’impression d’avoir dû traverser des transformations profondes mais de n’avoir pas été écoutés depuis longtemps. L’économie va mieux. Mais ils ne se sentent pas représentés. C’est ce que révèle le dernier rapport du gouvernement allemand sur la situation à l’est.

De là à associer ces frustrations à la montée du populisme de droite dans une région comme la Saxe, il n’y a qu’un pas. Les récents débats et manifestations sur le sujet appuient sur une plaie que l’on croyait guérie : la fracture entre « Ossis » (habitants de l’Est) et « Wessis » (habitants de l’Ouest). Elle revient jusque dans le langage. Mais « prenons garde à ne pas discréditer des régions entières », met en garde Christian Hirte, le délégué du gouvernement allemand pour les nouveaux länder. Même à l’Est, les extrémistes représentent une toute petite minorité.

Appels au dialogue, à la cohésion et à la confiance

De même, en ce 3 octobre, la plupart des responsables politiques allemands ont développé le thème d’une unité à parachever en rassemblant toute la société. « Ne laissons pas la minorité d’une nouvelle droite monopoliser l’interprétation de ce qui a été réalisé, ni mépriser nos valeurs fondamentales », a exhorté le maire de Berlin, Michael Müller. Il est temps de se lever pour revendiquer ces valeurs haut et fort.

« Personne n’a le droit de prétendre parler seul au nom du peuple », a renchéri Wolfgang Schäuble. L’actuel président du Bundestag a regretté que l’Allemagne se laisse gagner par le pessimisme alors qu’elle va bien. Il a encouragé ses compatriotes à croire en eux-mêmes et en leur capacité d’agir. « La confiance en soi, le sang-froid et la confiance dans l’avenir«  sont les  »trois piliers d’un patriotisme adapté à l’époque », a-t-il estimé.

Comment sortir des peurs et des doutes ? « Le plus important est que la société dialogue avec elle-même  », a conclu le président allemand, Frank-Walter Steinmeier. « Il faut maintenir la cohésion ».

Nul ne peut prédire l’avenir. Mais à Berlin, le soleil est réapparu dans l’après-midi. Grâce à lui, plus d’un demi-million de personnes ont pu profiter pleinement de la fête populaire qui était organisée autour de la Porte de Brandebourg et du Reichstag.


À Paris, une fête sous le signe de l’Europe


L’ambassadeur d’Allemagne en France, Nikolaus Meyer-Landrut et l’ancien président de la République, Valéry Giscard d’Estaing.
L’ambassadeur d’Allemagne en France, Nikolaus Meyer-Landrut et l’ancien président de la République, Valéry Giscard d’Estaing.© Ambassade d'Allemagne Paris
1 200 Allemands et amis de l’Allemagne ont célébré la Journée de l’Unité allemande avec quelques heures d’avance mardi 2 octobre à Paris. L’ambassadeur d’Allemagne en France, Nikolaus Meyer-Landrut, avait convié pour l’occasion un hôte de marque dans sa résidence de l’Hôtel de Beauharnais : l’ancien président de la République, Valéry Giscard d’Estaing.


Les deux hommes se connaissent bien – le premier a été le porte-parole du second en 2002-2003 lors de la Convention sur l’avenir de l’Europe. Européens de conviction, ils ont prononcé l’un et l’autre un plaidoyer pour l’unification de l’Europe.


L’ancien président a plaidé pour une nouvelle étape en ce sens, une « démarche nécessaire » à ses yeux dans un « monde qui change » au profit de puissances extérieures à l’Europe. « Seule l’Union européenne permettra aux peuples européens de défendre efficacement leurs intérêts sur la scène mondiale, qu’il s’agisse de la lutte antiterroriste, de la question migratoire et de l’asile, du commerce international ou de la protection du climat », a renchéri M. Meyer-Landrut.
A.L.


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