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Beate et Serge Klarsfeld, un modèle d’engagement pour notre époque

Serge et Beate Klarsfeld ont reçu hier à Paris le Grand Prix Franco-Allemand des Médias.

Serge et Beate Klarsfeld ont reçu hier à Paris le Grand Prix Franco-Allemand des Médias., © Allemagne Diplomatie

04.07.2019 - Article

Les époux Klarsfeld, reconnus pour leur infatigable traque des anciens nazis, ont reçu hier à Paris le Grand Prix Franco-Allemand des Médias. Il leur a été décerné lors de la cérémonie de remise du Prix Franco-Allemand du Journalisme 2019.

Il est Français. Elle est Allemande. On ne les présente plus. Depuis les années 1960, Serge et Beate Klarsfeld ont frappé l’opinion par leur infatigable combat pour débusquer à travers le monde les auteurs des crimes nazis et les faire traduire devant la justice. On leur doit, entre autres, la condamnation à perpétuité de Klaus Barbie, « le boucher de Lyon », et la création de l'association Fils et filles de déportés juifs de France (FFDJF). Ils ont reçu hier à Paris le Grand Prix Franco-Allemand des Médias pour cet engagement de toute une vie pour la vérité, pour la justice et contre l’oubli.

Les époux Klarsfeld sont « une inspiration », a souligné François Croquette, ambassadeur pour les droits de l’Homme chargé de la dimension internationale de la Shoah, des spoliations et du devoir de mémoire. « En leur remettant le prix […], alors que l’antisémitisme et le négationnisme refont surface en France et en Allemagne comme dans toute l’Europe, nous voulons marquer que ce combat reste hélas d’actualité et qu’il est plus que jamais le nôtre. »

Les lauréats du Prix Franco-Allemand de Journalisme 2019. Caroline Gillet (catg. Audio), Kirsten Esch (Vidéo), Lena Kampf (Écrit), les étudiants du CUEJ Strasbourg (Multimédia) et Carolin Dylla (Jeunes Talents) ont été récompensés hier à Paris.
Les lauréats du Prix Franco-Allemand de Journalisme 2019. Caroline Gillet (catg. Audio), Kirsten Esch (Vidéo), Lena Kampf (Écrit), les étudiants du CUEJ Strasbourg (Multimédia) et Carolin Dylla (Jeunes Talents) ont été récompensés hier à Paris.© Allemage Diplomatie

« Tous deux sont des exemples à suivre », a renchéri Thomas Kleist, PDG de la Saarländischer Rundfunk. Ils « ont réveillé les consciences quand beaucoup voulaient garder le silence et oublier », a rappelé de son côté Armin Laschet, ministre-président de Rhénanie-du-Nord-Westphalie et plénipotentiaire de la République fédérale d'Allemagne chargé des relations culturelles franco-allemandes. « Ils ont insisté sur des sujets douloureux et incarnent ainsi d’une façon exemplaire la fonction de vigie du journalisme, et ce aujourd’hui comme hier. »

Un même message donc, sur toutes les lèvres : un tel engagement est plus que jamais nécessaire. Pour la mémoire. Mais aussi pour la vérité. Pour la démocratie. Pour l’Europe.

Pour un journalisme de qualité qui fait avancer la connaissance de l’autre

À l’heure où l’on voit resurgir le nationalisme, le racisme, les attaques contre les journalistes et la liberté de la presse, les fausses informations, sans parler de la haine qui se répand sur Internet, c’était le leitmotiv de la cérémonie.

Celle-ci a vu la remise du Prix Franco-Allemand du Journalisme 2019 à cinq lauréats : Caroline Gillet pour l’émission « Foule continentale (Radio France) dans la catégorie Audio, Kirsten Esch pour le documentaire  »L’Université de Strasbourg sous le 3e Reich«  (Südwestrundfunk/ ARTE) dans la catégorie Vidéo, Lena Kampf pour l’article  »Die unendliche Geduld von Papier « , une enquête sur le harcèlement sexuel au Parlement européen, (Süddeutsche Zeitung Magazin) dans la catégorie Écrit, les étudiants du Centre Universitaire d’enseignement du journalisme (CUEJ) de Strasbourg pour le site web  »Champs de bataille«  dans la catégorie Multimédia et Carolin Dylla pour un reportage radiophonique sur le traité d’Aix-la-Chapelle vu depuis les régions frontalières,  » Der Aachener Vertrag oder 'Élysée 2.0' – Upgrade für die deutsch-französische Zusammenarbeit ?«  (Saarländischer Rundfunk) dans la catégorie Jeunes Talents.

 »Nous sommes à une époque où tout ce qui nous semblait familier semble remis en question« , a souligné Armin Laschet. Un  »journalisme de qualité«  qui  »rapporte les faits avec objectivité«  est plus important que jamais.

Un journalisme aussi, qui soit capable de sortir des œillères nationales, a souligné Thomas Kleist. Telle est, en effet, la vocation du Prix Franco-Allemand du Journalisme (PFAJ) : récompenser les journalistes qui produisent des contributions de qualité en veillant à nous ouvrir les yeux, les oreilles et l’esprit sur la façon dont nos voisins voient notre pays, l’Europe et le monde.

A.L.

Plus d’informations :

Prix Franco-Allemand du Journalisme/ Deutsch-französischer Journalistenpreis (site bilingue)

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