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« Votre courage donne du courage aux autres ! »

La lauréate Luz Mely Reyes en compagnie du chef de la diplomatie allemande Heiko Maas et de l’ambassadeur français pour les droits de l’homme François Croquette

La lauréate Luz Mely Reyes en compagnie du chef de la diplomatie allemande Heiko Maas et de l’ambassadeur français pour les droits de l’homme François Croquette, © Photothek.de

12.12.2019 - Article

À l’occasion de la Journée internationale des droits de l’homme célébrée le 10 décembre, l’Allemagne et la France décernent depuis 2016 chaque année le Prix franco-allemand des droits de l’Homme et de l’État de droit à 15 hommes et femmes qui défendent les droits de l’homme à travers le monde.

L’Allemagne et la France souhaitent ainsi marquer clairement leur engagement et leur coopération dans le domaine des droits de l’homme.

Le ministre fédéral des Affaires étrangères Heiko Maas et l’ambassadeur français pour les droits de l’homme François Croquette ont remis ce prix aujourd’hui à la lauréate vénézuélienne Luz Mely Reyes au ministère fédéral des Affaires étrangères.

Au cours de la remise du prix, Heiko Maas a déclaré :

Votre courage donne du courage aux autres !

Voici quelques-uns des lauréats 2019 :

Centre Nadim, Égypte

Le Centre Nadim pour la réhabilitation des victimes de violences et de tortures a été créé en 1993. Il est dirigé par ses quatre fondatrices, quatre médecins psychiatres : Suzan Fayad, Magda Adly, Mona Hamed, Aida Seif El Dawla, soutenues par une équipe administrative, dont principalement Mme Dai Rahmy. Depuis sa création, le Centre Nadim a fourni un soutien psychologique et aidé à la réadaptation d’environ 5 500 personnes qui ont survécu à la torture et à toutes autres formes de violence. Les Égyptiens bénéficient de cette assistance au même titre que les réfugiés et les demandeurs d’asile. Le Centre a également soutenu des personnes en dehors de la clinique, notamment dans des hôpitaux, des logements privés et des prisons. En dépit de la fermeture de la clinique du Centre par les autorités égyptiennes en 2017, il continue d’aider les victimes survivantes et prévoit de poursuivre son action afin de sensibiliser à l’ampleur de la torture en Égypte et à ses conséquences pour la société égyptienne.

Ales Bialiatski, Bélarus

Né en 1962, Ales Bialiatski lutte depuis les années 1980 pour la démocratie au Bélarus. Il dirige depuis 1996 le centre des droits de l’homme « Viasna », l’une des principales organisations de défense des droits de l’homme au Bélarus. Il était auparavant directeur du musée de littérature «  Maxim Bogdanovich » de Minsk. Il est également écrivain, auteur de nombreuses nouvelles et essais de même que membre actif du centre littéraire PEN bélarussien. En tant qu’ancien vice-président de la Société internationale des Droits de l’Homme (SIDH), il a été prisonnier politique de 2011 à 2014. Depuis sa libération, à la suite d’une campagne de solidarité internationale, il vit à Minsk.

Li Wenzu, Chine

Li Wenzu est la femme de Wang Quanzhang, un avocat défenseur des droits de l’homme arrêté dans le cadre de la « répression 709 », nom donné à une vague d’arrestations d’avocats et de militants chinois des droits de l’homme qui a débuté le 9 juillet 2015. Après avoir été détenu pendant trois ans et demi dans un lieu inconnu, Wang Quanzhang a été condamné, en janvier 2019, à une peine de prison de quatre ans et demi. Depuis l’arrestation de son mari, Li Wenzu lutte en compagnie des proches d’autres avocats et militants victimes de la répression par des moyens pacifiques et avec courage, dynamisme et créativité pour la libération de son mari et de ses compagnons d’infortune, ainsi que pour le respect des lois et de l’État de droit en Chine. Li Wenzu et d’autres proches concernés se sont mutuellement soutenus face aux harcèlements, aux menaces et aux arrestations. Ils ont poursuivi leur engagement et ainsi fait connaître dans leur pays et à l’échelle mondiale la situation des avocats des droits de l’homme en Chine.

Amina Hanga, Nigéria

Amina Hanga est directrice de l’initiative IWEI (Isa Wali Empowerment Initiative). Cette ONG fondée en 2009 et implantée à Kano (dans le nord du Nigéria) concentre son action sur le renforcement des droits des femmes et le développement des enfants. À Kano, Amina Hanga a organisé les manifestations de BringBackOurGirls (Rendez-nous nos filles) contre les violences sexuelles et elle a reçu en novembre 2014, au nom de l’IWEI, le prix John Diefenbaker pour la défense des droits de la personne et de la liberté, décerné au partenariat mondial Girls not Brides (Filles, pas Épouses) et à deux de ses organisations membres, dont l’IWEI.

Luz Mely Reyes, Venezuela

Luz Mely Reyes est née à Petare, l’un des quartiers les plus pauvres de Caracas. Après des études de journalisme, elle a été la première rédactrice en chef d’un journal national vénézuélien. Elle dirige aujourd’hui une équipe de journalistes d’investigation pour le média en ligne Efecto Cocuyo, qui mène des enquêtes rigoureuses et impartiales sur des sujets politiques sensibles. Elle a reçu, à New York, le Prix international 2018 de la liberté de la presse remis chaque année par le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) et a été désignée « personnalité de l’année » par le Time Magazine. Par le sérieux de son travail dans un contexte difficile, Luz Mely Reyes contribue à améliorer le droit et l’information au Venezuela.

Nasrin Sotoudeh, Iran

Nasrin Sotoudeh est une avocate iranienne engagée dans la défense des droits de l’homme. Née en 1963, elle est connue pour avoir défendu des victimes de violences, surtout des femmes et des enfants, mais aussi des journalistes et des militants. Du fait de son engagement personnel, elle est dans une situation exposée. En 2006, elle a porté plainte contre des policiers qui avaient brutalisé des manifestants lors de la Journée des femmes. En 2017, elle a défendu plusieurs des « Femmes de la rue de la Révolution » (rue Enghelab) qui avaient manifesté à Téhéran contre le port obligatoire du voile. À cause de son travail, Nasrin Sotoudeh a fait l’objet déjà de plusieurs condamnations pénales et elle purge actuellement une peine de 33 ans dans la prison d’Evin. Nasrin Sotoudeh a reçu en 2012 le prix Sakharov pour la liberté de l’esprit décerné par le Parlement européen.

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