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Balkans occidentaux : stopper ensemble le commerce illégal d’armes
Les armes sont mises hors d’usage, © Laurentius Wedeniwski
Les années de guerres civiles qu’a traversées la région des Balkans occidentaux continuent de se faire sentir : on évalue à près de six millions le nombre d’armes de petit calibre encore en circulation. L’Allemagne et la France ont lancé une initiative pour endiguer leur trafic illicite.
Les arsenaux illégaux représentent un risque majeur pour la sécurité des populations dans les Balkans occidentaux et dans toute l’Europe. Une grande quantité d’armes finissent dans les pays membres de l’Union européenne via le trafic illicite. Les auteurs des attentats commis à Paris en 2015 s’étaient procuré leurs fusils-mitrailleurs par des canaux clandestins partis de la région des Balkans. On estime que près de six millions d’armes de petit calibre héritées des conflits précédents se trouvent encore dans la région. L’Allemagne et la France ont lancé une initiative commune contre le trafic illicite des armes.
Une question de sécurité, pour l’Allemagne aussi
Sur une initiative franco-allemande, les dirigeants de huit membres de l’UE et de six pays des Balkans occidentaux ont adopté, lors d’un sommet à Londres en juillet 2018, une feuille de route en vue d’un contrôle global des armes de petit calibre d’ici 2024. Le plan prévoit d’enrayer la circulation d’armes et de munitions dans la région et de remettre la main sur les stocks importants issus des guerres qui ont entraîné la dislocation de l’ex-Yougoslavie. Lors de la première conférence de suivi organisée en décembre 2018 à Paris, les bailleurs de fonds ont d’ores et déjà débloqué quelque 16 millions d’euros pour mettre en œuvre ledit plan. L’Allemagne en supporte près de la moitié. Ces fonds servent à soutenir les organisations de l’ONU, l’OSCE et les organisations non gouvernementales dans leur engagement pour une maîtrise globale des armes légères.
Bilan un an après
Le 31 janvier, le ministre fédéral des Affaires étrangères Heiko Maas convie ses homologues de Balkans occidentaux et de France à Berlin pour tirer un premier bilan de la réalisation de la feuille de route. Tous les pays des Balkans occidentaux ont adopté un plan d’action national pour atteindre les objectifs fixés. Des réunions nationales de coordination ont aussi eu lieu dans chacun de ces États afin de donner une assise nationale à la coopération entre donateurs bilatéraux, représentants du pays concerné et organisations non gouvernementales. En particulier, les pays ont veillé à établir un cadre homogène pour aborder le problème des armes légères et à harmoniser les fondements juridiques en fonction des normes de l’UE. L’implication des ministères de la justice fait aussi figure de réussite : la justice pénale joue un rôle essentiel pour élucider les crimes et délits commis avec des armes à feu.
Des approches concrètes contre les armes de petit calibre
Les partenaires locaux coordonnent leur action en passant par le centre de documentation d'Europe du Sud-Est et de l’Est sur la lutte contre la prolifération des armes légères (SEESAC – PNUD) et mettent en œuvre les projets engagés par l’initiative : le programme des Nations Unies pour le développement forme ainsi des membres de la police des frontières en Bosnie-Herzégovine afin de mieux repérer les trafics illicites d’armes. L’OSCE rédige quant à elle des manuels techniques pour la neutralisation des armes illégales pour qu’elles ne présentent plus de danger.