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Discours du ministre fédéral Heiko Maas lors de la réunion de haut niveau de l’Initiative franco-allemande de lutte contre les trafics illicites d’armes à feu dans les Balkans occidentaux

Heiko Maas, ministre fédéral des Affaires étrangères

Heiko Maas, ministre fédéral des Affaires étrangères, © Thomas Imo/photothek.net

07.09.2021 - Article

Nous nous réunissons aujourd’hui déjà pour la troisième fois dans ce format afin d’avancer dans la lutte contre les armes de petit calibre illicites dans les Balkans occidentaux. Cela constitue un signal politique important. Mais cela montre avant tout que nous réussissons mieux quand nous coopérons au niveau régional sur des dossiers. Je vous en suis reconnaissant à tous, et tout particulièrement à mes homologues de Belgrade, Podgorica, Pristina, Sarajevo, Skopje et Tirana.

Je suis reconnaissant car la lutte contre ces armes est plus qu’un quelconque aspect de la politique de désarmement. Les armes légères et de petit calibre apportent la souffrance et la mort.

Le trafic illicite de ces armes est étroitement associé à la traite des êtres humains et au trafic de drogue, à l’extrémisme violent, au terrorisme et à la criminalité organisée. Et par conséquent : contrôler ces armes, c’est stabiliser des sociétés.

Il y a trois ans, nous avons donc décidé tous ensemble, avec nos amis français et l’Union européenne, dans le cadre du « processus de Berlin », de régler une fois pour toutes d’ici à 2024 le problème des armes de petit calibre dans les Balkans occidentaux. J’ai bon espoir que nous y parviendrons.

D’autant que la Commission européenne a fermement intégré notre feuille de route dans son plan d’action en matière de lutte contre le trafic d’armes à feu. Un grand merci !

La coopération entre nos pays et avec les institutions européennes s’est sensiblement approfondie notamment grâce au soutien des organisations internationales, des ONG et des donateurs, ainsi que grâce à la remarquable coordination du SEESAC.

Compte tenu de cet heureux développement, il n’est pas étonnant que notre feuille de route rencontre un grand intérêt également ailleurs, en Afrique de l’Ouest ou dans les Caraïbes par exemple.

Pour pouvoir poursuivre dans cette bonne voie, il faut un soutien suivi. Je me réjouis donc de pouvoir aujourd’hui faire l’annonce de 3 millions d’euros supplémentaires pour la mise en œuvre de notre feuille de route.

Ce faisant, je sais que nous contribuons ainsi à protéger des citoyennes et des citoyens dans toute l’Europe contre l’extrémisme violent, le terrorisme et la criminalité organisée.

Un contrôle efficace des armes de petit calibre ne suffit pas, c’est évident. Pour reprendre la célèbre phrase de Willy Brandt, je dirai que « la paix, c’est plus que l’absence de guerre ».

Et j’ajouterai que « sans stabilité politique et économique, sans État de droit et sans participation, il ne saurait y avoir de sécurité ».

Pour cette raison, notre feuille de route a toujours été à nos yeux un volet de l’intégration des Balkans occidentaux dans l’Union européenne, l’intégration dans une union politique et économique, dans une communauté de droit qui est le garant de la stabilité et de la sécurité de notre continent.

Elle est dans l’intérêt de cette région qui a déjà fait de gros efforts pour progresser dans cette voie. Mais elle est tout autant dans l’intérêt stratégique de l’UE.

Et c’est pourquoi l’Union européenne doit à son tour agir et agira.

Nous menons dès à présent des négociations d’adhésion avec la Serbie et le Monténégro.
Il est grand temps que nous mettions en œuvre la décision adoptée ensemble en mars 2020 et entamions enfin des négociations également avec l’Albanie et la Macédoine du Nord. Nous soutenons donc explicitement la présidence slovène du Conseil de l’Union européenne qui s’est fixé comme objectif de débloquer la situation actuelle.

Pour finir, nous voulons également progresser quant au rapprochement avec le Kosovo et la Bosnie-Herzégovine.

Avec Christian Schmidt, nous disposons aujourd’hui d’un nouveau haut représentant à Sarajevo. Il est important que la Bosnie-Herzégovine figure à nouveau parmi les principaux points de l’ordre du jour international.

Car ce qui est en jeu ici, c’est la capacité d’action, la crédibilité de l’Union européenne. De même que la stabilité ici chez nous.

En luttant contre les armes de petit calibre illicites, nous fournissons une contribution majeure dans ce sens. Le moment est venu, également dans la politique d’élargissement, de poser les jalons pour l’avenir.

Je vous remercie.

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