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L’amitié franco-allemande, moteur de l’Europe
Une bonne coopération entre l’Allemagne et la France n’est pas seulement importante et nécessaire pour les deux pays, mais elle l’est aussi pour faire avancer l’Europe dans son ensemble, a affirmé le chancelier Olaf Scholz à l’issue du Conseil des ministres franco-allemand à Paris, © Gouvernement fédéral/Kugler
Selon le chancelier fédéral Olaf Scholz, les deux pays se considèrent comme amis mais également comme moteur de l’unification européenne. Il a invité le gouvernement français à participer à l’automne à un séminaire gouvernemental en Allemagne.
Politique, économie, société et culture sont autant de domaines dans lesquels l’Allemagne et la France collaborent très très étroitement. « Nous sommes fermement convaincus qu’une bonne coopération entre l’Allemagne et la France est nécessaire, non seulement pour nos deux pays mais aussi pour faire avancer l’Europe dans son ensemble », a déclaré le chancelier fédéral Olaf Scholz lors de la conférence de presse conjointe, tenue à l’issue du Conseil des ministres franco-allemand.
À l’occasion des 60 ans de la signature du Traité de l’Élysée, tous les membres du gouvernement allemand se sont rendus à Paris pour échanger avec leurs homologues. L’amitié franco-allemande et l’étroite coopération concernant l’Europe, la politique économique et les questions internationales étaient au cœur de cette rencontre. La guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine et ses importantes répercussions constituaient un autre sujet prioritaire.
Des idées de réformes pour assurer l’avenir de l’Europe
« Nous sommes appelés à faire en sorte que l’Europe puisse avancer et à soumettre les propositions qui le permettront », a expliqué le chancelier. « En particulier à l’époque actuelle, cela concerne, bien sûr, la décision que nous avons prise ensemble en matière d’élargissement et à laquelle nous avons contribué avec la perspective d’adhésion des pays des Balkans occidentaux, celle du Moldova et de l’Ukraine, et à terme de la Géorgie », a-t-il poursuivi. Emmanuel Macron et lui considèrent d’un commun accord qu’un processus d’élargissement devrait s’accompagner de réformes des structures de l’Union européenne.
Olaf Scholz et Emmanuel Macron se sont déclarés favorables à ce que les réformes futures portent également sur de meilleurs mécanismes de décision. La prise de décisions à la majorité au sein de l’UE devrait par exemple être également possible pour certains dossiers. « Ce serait un gros progrès pour l’Europe », a relevé M. Scholz.
Des réponses européennes aux répercussions de la guerre d’agression russe
L’invasion de l’Ukraine par la Russie, en violation du droit international, a eu des répercussions massives dans de nombreux domaines. M. Scholz a réaffirmé que le soutien à l’Ukraine durerait aussi longtemps qu’il le faudrait, aussi bien dans les domaines politique, financier, humanitaire que militaire. Selon le chancelier, l’Allemagne et la France comptent parmi les pays qui soutiennent le plus l’Ukraine dans le cadre de sa défense contre la guerre d’agression russe. Concernant les livraisons d’armes, les partenaires se concertent étroitement.
La guerre contre l’Ukraine a eu également des répercussions multiples sur l’Europe, y compris dans le secteur de l’énergie. « Nous voyons donc à quel point il est légitime de chercher à ne plus dépendre des ressources fossiles », a déclaré le chancelier. Réduire la dépendance vis-à-vis de l’énergie russe a posé un grand défi. « Mais nous y sommes parvenus grâce à la solidarité européenne. Et comme l’a déjà dit Emmanuel, nous fournissons de l’électricité à la France, et la France du gaz à l’Allemagne. Ce n’est là qu’un exemple des nombreuses coopérations en place », a souligné le chancelier.
La réconciliation, début de l’unification européenne
Dans la matinée, une cérémonie officielle s’était déroulée à la Sorbonne pour célébrer les 60 ans du Traité de l’Élysée. Ce traité d’amitié a marqué « la fin de plusieurs siècles d’hostilité héréditaire entre l’Allemagne et la France », a fait remarquer le chancelier dans son discours de la Sorbonne, ajoutant que le traité d’amitié marquait aussi « le début d’une nouvelle ère de coopération qui, au fil des ans, allait devenir une amitié indestructible, une affection fraternelle ».
Le projet de paix initial est aujourd’hui achevé, a estimé Olaf Scholz. « Pour nous qui sommes nés dans la paix et la liberté, une guerre entre nos nations, une guerre entre les États membres de l’Union européenne est devenue inconcevable. » L’Europe fait face à de nouveaux défis. Il s’agit aujourd’hui « de préserver et de défendre notre ordre de paix européen et nos valeurs contre les forces centrifuges qui existent au sein de notre Union, et surtout contre les menaces venant de l’extérieur. Voilà, Mesdames et Messieurs, en quoi consiste le projet de paix européen en ce tournant historique que nous vivons. »
À ce nouveau projet de paix européen, l’amitié franco-allemande offre également une assise solide, a poursuivi le chancelier. Des valeurs communes telles que le respect des droits fondamentaux, le parlementarisme démocratique et l’idée de sociétés libérales et solidaires unissent la famille européenne. « Ensemble, nous sommes parvenus à repousser le droit du plus fort par la force du droit – dans l’Union européenne et sur l’ensemble du continent européen. »
La guerre d’agression russe contre l’Ukraine a brutalement mis fin à ce consensus établi à l’échelle du continent. « Mais l’impérialisme de Vladimir Poutine ne vaincra pas ! », a insisté Olaf Scholz. « Nous serons ceux qui, aux côtés de nos voisins et partenaires, écrirons les prochains chapitres de l’histoire européenne. Et nous ne laisserons pas l’Europe retomber dans une époque où la violence remplaçait la politique et où la haine et les rivalités nationales déchiraient notre continent. » Avec nos partenaires transatlantiques, nous continuerons de fournir à l’Ukraine, aussi longtemps que nécessaire, tout le soutien dont elle aura besoin, promettait le chancelier.
La souveraineté européenne rassemble les forces nationales
L’Allemagne et la France s’emploient « côte à côte à renforcer la souveraineté de l’Europe. En unissant nos forces dans les domaines où les États-nations seuls ont perdu de leur efficacité », a encore dit M. Scholz. Selon lui, c’est le cas non seulement lorsqu’il s’agit de protéger notre démocratie contre des forces autoritaires, mais aussi de nous affirmer dans la course aux nouvelles technologies, l’accès aux matières premières, l’approvisionnement en énergie ou le domaine spatial.
« La souveraineté européenne, cela ne veut pas dire justement abandonner la souveraineté nationale ou la remplacer, mais au contraire préserver et renforcer cette dernière dans un monde en rapide mutation », a constaté Olaf Scholz. L’Union européenne doit devenir un pôle mondial des technologies du futur, et le premier continent du monde climatiquement neutre.
Toujours selon M. Scholz, le moteur franco-allemand fait avancer l’Europe. Et ce qui fait aussi tourner ce moteur, c’est « notre ferme volonté de toujours transformer les controverses et les intérêts divergents en une action convergente ». Car c’est lorsque la France et l’Allemagne parviennent à trouver des compromis, « que se dessinent des solutions également porteuses pour d’autres ».
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