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Vivre l'amitié franco-allemande : Cinquième anniversaire du Traité d'Aix-la-Chapelle

Le chancelier fédéral Olaf Scholz (au centre) et le président français Emmanuel Macron (au centre, à sa droite) au palais de l’Élysée avec des participants du nouveau réseau franco-allemand de jeunes talents « Génération Europe »

Le chancelier fédéral Olaf Scholz (au centre) et le président français Emmanuel Macron (au centre, à sa droite) au palais de l’Élysée avec des participants du nouveau réseau franco-allemand de jeunes talents « Génération Europe », © Gouvernement fédéral/Kugler

22.01.2024 - Article

Il y a cinq ans, l'Allemagne et la France signaient le Traité d'Aix-la-Chapelle. La promotion des initiatives citoyennes et les jumelages de communes visant à consolider l'amitié entre les deux pays en constituent un aspect important.

Il est toujours possible d'améliorer même les grandes amitiés. C'est dans cet esprit que le Traité d'Aix-la-Chapelle entre la République fédérale d'Allemagne et la République française a été signé il y a cinq ans, le 22 janvier 2019. La mise en place d'un Fonds citoyen commun destiné à promouvoir et à appuyer les initiatives communes et les jumelages occupe une place importante dans ce traité. Antje Aubert est référente régionale du Fonds citoyen franco-allemand. Elle plaide dans l'entretien qui suit pour un engagement transfrontalier des deux pays.

Vous travaillez comme référente régionale du Fonds citoyen franco-allemand. Quels sont les projets soutenus par ce fonds ?

Antje Aubert est traductrice et référente régionale du Fonds citoyen franco-allemand pour la région Auvergne-Rhône-Alpes
Antje Aubert est traductrice et référente régionale du Fonds citoyen franco-allemand pour la région Auvergne-Rhône-Alpes© Caroline Perrier
Antje Aubert : Le Fonds citoyen franco-allemand soutient par exemple les jumelages entre villes et le travail associatif transfrontalier. Les exemples concrets ne manquent pas. Depuis son lancement en avril 2020, le Fonds citoyen a déjà soutenu plus de 2 000 projets, notamment des festivals de musique, des rencontres de jumelage, des échanges de chorales, des projets sportifs, des échanges de bonnes pratiques sur la protection de l'environnement ou l'intégration, et beaucoup d'autres.

J'ai moi-même pris part personnellement à quelques-uns d'entre eux, par exemple à un échange entre personnes en situation de handicap mental à Hattersheim et Saint-Paul-en-Jarez, ou encore au projet « Mémobus » dans le cadre duquel un minibus itinérant d'information sur la mémoire commune a sillonné les routes d'Allemagne et de France. L'objectif de ce projet était de montrer combien il est important de continuer à œuvrer ensemble en faveur de relations pacifiques entre nos deux pays. Et bien entendu aussi pour des relations pacifiques en Europe et dans le monde entier.

En quoi consiste votre travail en tant que référente ?

Antje Aubert : J'ai pour tâche de conseiller ceux et celles qui ont un projet franco-allemand et souhaitent obtenir une subvention. Nous sommes en tout 18 référents régionaux dans toutes les régions d'Allemagne et de France. Nous ne disposons pas de pouvoir de décision quant à l'octroi des subventions. C'est l'équipe du Fonds citoyen à Berlin et à Paris qui est compétente en la matière et nous sommes en contact étroit avec elle. En raison de notre expérience, nous sommes néanmoins en mesure d'apporter une aide décisive aux responsables de projets afin que leurs demandes de subventions correspondent aux directives prévues.

Pourquoi cet engagement franco-allemand est-il également important au quotidien ?

Antje Aubert : Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, les relations franco-allemandes jouent un rôle central dans le maintien de la paix en Europe. Un partenariat fort et des amitiés sincères ont succédé à l'hostilité héréditaire qui a existé pendant des décennies entre les deux États. S'il en est ainsi, c'est grâce à des personnalités visionnaires telles que Robert Schuman, Konrad Adenauer et Charles de Gaulle, pour n'en citer que trois.

Aujourd'hui, il faut aussi se tourner vers l'avenir. Car pour arriver à mieux comprendre notre voisin de l'autre côté de la frontière, nous devons absolument vivre l'histoire et les histoires franco-allemandes de manière concrète. Nous pouvons unir nos forces et faire face ensemble aux grands défis. C'est le cas à chaque échange scolaire, à chaque camp de vacances franco-allemand et à toutes les rencontres de jumelage. Il est fréquent que cela débouche sur de longues amitiés et même parfois sur la création de familles binationales. Je suis bien placée pour le savoir.

Que peuvent faire ceux et celles qui désirent s'engager ?

Antje Aubert : Il existe de nombreuses associations, associations régionales et fédérations franco-allemandes. Le premier pas consiste généralement à monter un jumelage entre villes ou à mettre en place un échange scolaire. Mais quelqu'un qui veut organiser une rencontre entre son club de tennis ou de football et un club de l'autre pays peut également obtenir une subvention, par exemple avec l'aide de l'Office franco-allemand pour la jeunesse (OFAJ) ou du Fonds citoyen franco-allemand.

De nombreuses associations franco-allemandes cherchent désespérément du renfort. Il n'est d'ailleurs pas nécessaire d'investir énormément de temps. Quelques heures passées à donner un coup de main pendant une fête de l'amitié ou un week-end avec le partenaire de jumelage... N'importe quel soutien est le bienvenu. Souvent, ceux et celles qui participent à une rencontre transfrontalière ont envie après de revenir participer aux suivantes.

Le Fonds citoyen franco-allemand a été créé en réponse au Traité d'Aix-la-Chapelle. Quelles sont aujourd'hui les répercussions de ce traité sur notre vie quotidienne ?

Le Traité de l'Élysée du 22 janvier 1963 : les signataires sont le chancelier fédéral Konrad Adenauer et Charles de Gaulle, le président de la République française. C'est sur ce traité que repose le Traité d'Aix-la-Chapelle 
Le Traité de l'Élysée du 22 janvier 1963 : les signataires sont le chancelier fédéral Konrad Adenauer et Charles de Gaulle, le président de la République française. C'est sur ce traité que repose le Traité d'Aix-la-Chapelle© Gouvernement fédéral/Reineke

Antje Aubert : Le Traité d'Aix-la-Chapelle a confirmé et complété les mesures prises dans le cadre du Traité de l'Élysée en 1963. Il a notamment donné à la population les moyens de connaître la relation franco-allemande et de la vivre au quotidien, en particulier grâce à la création du Fonds citoyen franco-allemand.

De nombreux responsables de projet disent que sans cet appui des deux gouvernements, les jumelages entre villes et le travail associatif seraient impossibles. Or la fin de ce travail si important signifierait à long terme la fin de la compréhension entre nos deux pays. Cela ferait à nouveau grandir le risque de voir naître un conflit.

Le Traité d'Aix-la-Chapelle a des conséquences très concrètes sur la vie des Allemands et des Français, à savoir lorsqu'un nouveau concitoyen ou une nouvelle concitoyenne saisit toute l'importance que revêtent les activités transfrontalières pour la paix en Europe.

Quand vous envisagez l'avenir, quelle importance le Traité d'Aix-la-Chapelle aura-t-il selon vous pour les générations futures ?

Antje Aubert : Nous ne pourrons maintenir la paix en Europe que si chacun d'entre nous y contribue lui-même. Les générations à venir doivent le savoir et en prendre conscience.

Contrairement à nos grands-parents, nous n'avons, heureusement, jamais connu la guerre. En même temps, le conflit actuel en Ukraine nous montre chaque jour combien des conflits peuvent rapidement devenir très proches de nous.

Servons-nous du Traité de l'Élysée et du Traité d'Aix-la-Chapelle pour pouvoir continuer à écrire une histoire et des histoires interpersonnelles positives par-delà les frontières.

© Gouvernement fédéral

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