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Débarquement : les ennemis d'hier alliés pour la paix

La chancelière Angela Merkel entre le président grec, Prokopis Pavlopoulos (g.) et le Premier ministre des Pays-Bas, Mark Rutte (dr.) lors des commémorations internationales du 75e anniversaire du Débarquement allié en Normandie.

La chancelière Angela Merkel entre le président grec, Prokopis Pavlopoulos (g.) et le Premier ministre des Pays-Bas, Mark Rutte (dr.) lors des commémorations internationales du 75e anniversaire du Débarquement allié en Normandie., © dpa/pa

05.06.2019 - Article

La chancelière Angela Merkel a participé aujourd’hui à Portsmouth aux commémorations officielles du 75e anniversaire du Débarquement allié en Normandie aux côtés de la Reine Elisabeth II et de 15 autres chefs d’États et de Gouvernements.

« Ok, let’s go ! ». Le 5 juin 1944, au petit matin, le général américain Dwight D. Eisenhower donnait le coup d’envoi du Débarquement allié en Normandie. Vingt-quatre heures plus tard, une armada de 7 000 navires, 11 000 avions et 150 000 soldats alliés surgissait à l’horizon des côtes normandes. Le « Jour le plus long » allait tuer 10 000 soldats alliés. Il allait faire entre 4 000 et 9 000 morts, blessés et prisonniers du côté allemand et engager une bataille terrible. Mais il allait libérer l’Europe du joug nazi. 75 ans plus tard, Angela Merkel était aux côtés des Alliés d’hier pour commémorer cette page historique qui a permis la construction d’une Europe de la paix.

La chancelière a participé ce mercredi à la cérémonie internationale de commémorations à Portsmouth. C’est de ce port du sud de l’Angleterre que sont partis les soldats du Débarquement. Elle a, aux côtés de la reine d’Angleterre, Elisabeth II, des représentants de 15 pays alliés et de nombreux vétérans, rendu hommage aux soldats qui ont risqué leur vie sur les plages de Normandie.

75 ans plus tard, une Europe de la paix

Les représentants de 16 États ont commémoré mercredi à Portsmouth (sur de l’Angleterre) le 75e anniversaire du Débarquement allié en Normandie. La chancelière Angela Merkel était présente.
Les représentants de 16 États ont commémoré mercredi à Portsmouth (sur de l’Angleterre) le 75e anniversaire du Débarquement allié en Normandie. La chancelière Angela Merkel était présente. © dpa/pa

Cette invitation constitue « un geste particulier montrant qui les ennemis d’hier sont devenus des partenaires et des amis », estime-t-elle.

« Nous pouvons nous réjouir de ce que cette terrible Seconde Guerre mondiale, initiée par l’Allemagne, ait laissé la place à un ordre qui a fait émerger l’Union européenne, qui est pour nous garante de paix et de stabilité », a-t-elle aussi déclaré hier à Berlin.

2004, « la fin de l’après-guerre »

Angela Merkel avait déjà assisté en Normandie aux commémorations du 70e anniversaire en 2014. « Le 6 juin est un jour de libération mais aussi d’humilité et de gratitude face aux énormes sacrifices consentis par les Alliés », avait-elle souligné à l’époque.

Dix ans plus tôt, son prédécesseur, Gerhard Schröder, avait été le premier chancelier allemand à participer aux cérémonies du Débarquement. C’était à Caen, en 2004, à l’occasion du 60e anniversaire. L’événement qui avait fortement marqué les esprits. Invité par le président Jacques Chirac, Gerhard Schröder avait ainsi salué un « geste noble » qui montre « que la période de l’après-guerre est définitivement terminée ».

« Le souvenir que la France garde du 6 juin 1944 est différent de celui de l’Allemagne », avait-il souligné. « Et pourtant, ce souvenir a fait naître chez les uns et les autres le même sentiment: nous sommes convaincus que nous voulons la paix ». Jacques Chirac et Gerhard Schröder s’étaient ensuite donné l’accolade dans un geste plein d’émotion.

Le chancelier allemand avait aussi souligné qu’il ne représentait pas « l’ancienne Allemagne de ces années sombres », mais la démocratie « prospère et stable » qui a « retrouvé sa place au sein de la communauté des peuples civilisés ».

De fait, plus les années passent, plus la distinction s’opère entre l’Allemagne et l’Allemagne nazie. On doit en partie cette évolution à l’ancien président allemand Richard von Weizsäcker (1920-2015). Le 8 mai 1985, il avait été le premier à avoir le courage de qualifier la défaite de l’Allemagne en 1945 de « libération ».

A.L.


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